alléger
(Mot repris de allégeâtes)alléger
v.t. [ du lat. levis, léger ]ALLÉGER
(a-lé-jé ; la syllabe lé garde l'accent aigu même devant une syllabe muette : j'allége, j'allégerai) v. a.HISTORIQUE
- XIe s. Qui faus jugement fera, seit en la forfeiture le rei, s'il ne pot alejer [justifier] que plus dreit faire ne sout [sut] [, L. de Guill. 41]
- XIIe s. Alegiez moi mes maus et mes doulors [, Couci, VII]
- XIIIe s. Et prier mult devotement, Que Deus alegast lur torment [MARIE, Purgatoire, V. 1473]Qu'il ne quidast toz jors morir, quant il ne la veoit ; et quant il la veoit, si alejoit un poi de ses douleurs [MERLIN, ms. 7170, f° 58, recto]Li laz entor le col [il] serra, Et avec furent li dui piez, De quoi auques fu aligiez, Que maintenant fust estranglez [, Ren. 21548]Les paniers a bien soufraichiez, Si les a auques alegiez Que deus granz anguilles enporte [, ib. 882]Et Renart le governail serre, Si l'a bien à terre apoié, Et Ysengrin mist hors le pié Et de son cors la nef aliege [, ib. 23023]Le veoir [le bouton] sans plus et l'odor M'alegeoient moult ma dolor [, la Rose, 1740]Li sires y doit metre conseil, car autrement porroient-il carquier [charger] autres, por eus alegier [BEAUMANOIR, XXV, 16]Li vomirs espurge les malvaises humeurs ki à l'estomac sont contraires, et aliege le [la] tieste [ALEBRANT, f° 20]
- XIVe s. Quant les infortunés sont tristes, leur tristece est alegée par ce que leurs amis se contristent et douloient avecques eulz [ORESME, Eth. 289]
- XVe s. Cela allege le cueur [de parler à un ami] [COMM., V. 5]
- XVIe s. Quelquefois les docteurs anciens exhortent les pecheurs de confesser leurs fautes à leurs pasteurs, afin d'en estre allegez [CALV., Instit. 505]Des souliers aux semelles plombées, pour s'alleger au courir et à saulter [MONT., II, 17]Le lion, se sentant allegé de son mal et soulagé de cette douleur [ID., II, 193]En moy, la proximité n'allege pas les defaults, elle les aggrave plustost [ID., IV, 96]Dire son mal allege la douleur [RONS., 631]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. aleviar ; ital. alleviare, alleggiare ; espagn. aleviar, aliviar ; du latin allevare, de al pour ad (voy. à), et de levis, léger (voy. LÉGER).
alléger
Il signifie aussi Diminuer un poids, un fardeau, le rendre plus léger. Alléger le fardeau de quelqu'un. Alléger la charge d'un cheval.
Il s'emploie figurément dans les deux acceptions. Alléger les contribuables. Alléger les charges publiques. Alléger la douleur de quelqu'un, alléger ses scrupules. Ma douleur s'est un peu allégée. Familièrement, Alléger quelqu'un de sa bourse.
alléger
En termes de Manège, il signifie Rendre un cheval plus loger en avant ou en arrière, suivant la position du corps du cavalier.
alleger
Alleger, Alleuare, Colleuare, Leuamento esse.
Alleger, Attenuer, Abbaisser quelque chose et despriser, Eleuare.
Alleger quelqu'un de son fardeau, Alleuare onus, Leuare alicui onus.
Alleger les fascheries, Extenuare molestias.
Alleger un ennuy, Fastidium leuare.
Alleger une douleur, Leuare cruciatum.
Alleger et diminuer la maladie, Eleuare aegritudinem.
Je suis allegé, quand je parle à toy par lettres, Alleuor, cum tecum loquor absens.
Je seray fort allegé et à mon aise, si je te voy, Respiraro, si te videro.
Corps allegé de sa maladie, Alleuatum corpus.
alléger
alléger
lighten, abate, alleviate, diminish, reducelichter maken, verzachtenodlehčiterleichternελαφρώνωalleggerire, alleviare (aleʒe)verbe transitif