allégement
allégement
n.m.allégement
allègement
(alɛʒmɑ̃)nom masculin
ALLÉGEMENT
(a-lè-je-man) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Quant de lui [d'elle] [je] n'ai confort n'alegement [, Couci, XXII]Conforteir lo travailhant, ce est ester avoc lui en travailh, car aligemenz est del travailh la veue del travailhant companion [, Job. p. 467]
- XIIIe s. Quant ele oï ce serement, Moult li fut grant alegement Du grant duel qu'ele demenoit [, la Rose, 16452]Amors ne viaut [veut] pas que je meure, Ains viaut que j'aie alegement [, ib. 1861]Nus ne doit noient de l'alegement de sa nef, ne par grant iaue, ne par petite [, Liv. des Mét. 287]
- XVe s. Voulez-vous sans allegement En douleur finer vostre vie ? [CH. D'ORL., Bal. 6]
- XVIe s. Cela au moins apporte quelque gracieux et honeste allegement à leur passion [AMYOT, Comm. refrén. la colère, 8]Par ainsi ce sera un allegement bien meigre ou du tout nul aux pecheurs [CALV., Instit. 504]Ils cerchoient allegement de leur douleur [ID., ib. 531]Si le malade sent allegement de sa douleur [PARÉ, XXI, 20]
ÉTYMOLOGIE
- Alléger ; provenç. aleviament. L'Académie écrit allégement avec un accent aigu ; mais la prononciation est comme s'il y avait un accent grave.
allégement
allègement
ALLèGEMENT, ou ALèGEMENT, s. m. ALLÉGER ou ALÉGER, v. a. [2e è moy. au 1er, é fer. au 2d; 3e e muet au 1er, é fer au 2d.] Le verbe s'est toujours dit au propre dans le sens de décharger d'une partie d'un fardeau; alléger un portefaix, un bâteau, un plancher, etc. Mais au figuré, dès le commencement du siècle, ces deux mots ne se disaient plus guère en prose, au dire de La Touche: on disait plutôt soulagement, soulager. Il ajoutait qu'on pouvait toujours les employer en vers, et citait celui-ci du Duc de Montausier.
On a beaucoup de mal et peu d'Allègement.
L'exemple est un peu vieux. — Dans les premières Éditions de son Dict. l'Acad. ne blâmait point ces mots: dans les suivantes, elle dit qu'aléger vieillit~. Le Rich. Port. en dit autant d'alègement. — Dans la dern. Édition, elle met, et le substantif et le verbe sans remarque. — Elle done pour exemples, doner allègement à un plancher, à un bâteau; recevoir allègement, de l'allègement; ne sentez vous pas d'allègement à vôtre mal. — Alléger un bâteau, alléger la douleur de quelqu'un.
Depuis peu ces mots reprènent faveur. M. Linguet sur tout l'emploie volontiers au fig. "Ses vertus, son attachement pour moi... m'ont allégé le fardeau du Gouvernement, dit le Roi de Suède, parlant de son frère, dans un discours inséré dans les Annales, ouvrage d'un mérite si singulier. Et dans la célèbre affaire du muet: "le Parlement auroit dû, ce semble, le consoler (Casaux) en allégeant les liens dont il est acablé. Aléger est d'autant mieux apliqué dans ces deux endroits~, qu'il se raproche plus du sens propre. — Dans le Rich. Port. on ne le met point au figuré.