amortir
(Mot repris de amortissez)amortir
v.t. [ du lat. mors, mortis, mort ]s'amortir
v.pr.amortir
Participe passé: amorti
Gérondif: amortissant
Indicatif présent |
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j'amortis |
tu amortis |
il/elle amortit |
nous amortissons |
vous amortissez |
ils/elles amortissent |
AMORTIR
(a-mor-tir) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Li cos, qui ert touz amortez, Quant il senti laschier la bouche, Bati ses eles, si s'en touche Et vint volant sur un pomier [, Renart, 1686]Car ains qu'ele en poüt cheoir, Tost en porroit, sans resortir, La Rose du tout amortir [, la Rose, 15628]Paor a que no Franc n'aient perdu la vie ; Poignant s'en vient aus murs de la cité antie, Nostre gent i trova dolente et amortie : Devant eus gist l'eschiele qui estoit depecie [, Ch. d'Ant. VI, 814]Tel uzage qui sont amorti se passeroient par amende du meffet [BEAUMANOIR, XXIV, 16]Li tiers cas, qui apartient à sainte Eglise, si est de toz les biens et de toutes ammosnes qui sont données, ammosnées ou amorties, por sainte Eglise servir et soustenir [ID., XI, 4]Tout soit li heritages venus de lor sers, ce que li serf des eglises aquierent ne demeure pas amorti as eglises, s'il n'est otroié du souverain [ID., XLV, 33]
- XIVe s. [La mort] L'assailli tellement qu'il n'ot ne cuer ne veine Qui ne fust amortis ains la sepmaine pleine [, Guesclin. 22677]
- XVe s. [Le maître médecin] amortit tout ou en partie le venin qu'il avoit pris et reçu [FROISS., II, II, 70]
- XVIe s. Il amortit l'inimitié qu'il avoit portée contre ce duc [sa propre inimitié] [MONT., I, 2]En moins de rien lui furent, que vuidés, que accordés, que amortis, deux ou trois cents procès [DES PÉRIERS, Contes, XXXVI]Toutes ces envies, toutes ces haines et detractions à l'encontre de Marius, furent bien tost après esteinctes et amorties par le grand danger qui survint à toute l'Italie du costé du ponent [AMYOT, Marius, 16]Sa gloire et son authorité s'alloit petit à petit aneantissant et amortissant par trop demourer en paix sans rien faire [ID., Marius, 56]La lassitude du corps amortissoit l'aise et le contentement de l'esprit [ID., Aratus, 27]Les privileges que quelques uns avoient de ne contribuer pas esgallement aux levées du pays, c'estoit que, par une somme une fois levée, ils vouloient amortir toutes ces choses [D'AUB., Hist. I, 362]Si pour telles choses les porreaux ne s'amortissoient, on les touchera d'huile de vitriol [PARÉ, V, 21]Quelques fois on trouve les viperes si surprises de froid qu'elles demeurent toutes amorties et immobiles, comme si elles estoient gelées [ID., XXIII, 6]Ce qui attise ou amortit le feu [RONS., 820]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. émoti ; provenç. amortir, amortar, amorsar ; anc. cat. amortir ; ital. ammortire, ammortare ; de à et mort. L'ancien français avait aussi amorter.
amortir
Il signifie aussi Rendre un coup moins fort en affaiblissant son effet. Son chapeau amortit le coup de sabre. Il est tombé sur un matelas qui a heureusement amorti sa chute. Le coup s'est amorti contre la cuirasse.
Il signifie encore Soumettre à une macération. Amortir une viande, le cuir. Par extension, Amortir la chaux vive.
Il signifie également, en parlant des couleurs, des sons, Rendre moins vif, moins éclatant. Ces couleurs sont un peu trop vives et trop dures, il faut les amortir par des nuances plus douces. Ces couleurs se sont amorties avec le temps. Le temps amortit les couleurs et rend la peinture plus harmonieuse. Amortir le bruit de la rue par une double fenêtre. Fig., Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse. Amortir les passions. Cette découverte amortit son amour. Son amour commence à s'amortir.
En termes de Finance, Amortir une dette, un emprunt. Amortir une redevance. Éteindre en remboursant le capital, en désintéressant le créancier.
Elliptiquement, Amortir une maison, une usine, Reconstituer le capital employé à la construction de cette maison, de cette usine.
amortir
Amortir le feu, Extinguere.
amortir
AMORTIR, v. act. 1°. Rendre moins ardent, moins violent: amortir le feu en y jetant de l'eau. = 2°. Faire perdre de la force à un coup de feu. "Son bufle amortit le coup. "Le coup s'amortit. = 3°. Affaiblir la vivacité des couleurs; ces couleurs sont trop vives, il faut les amortir. = 4°. Éteindre des pensions; amortir une rente, une redevance. = 5°. En termes de Pratique, payer le droit d'amortissement, amortir un fief, une terre, une maison. = 6°. Il se dit au figuré dans le 1er sens, et je suis étoné que l'Acad. n'en done point d'exemple. Amortir les passions. = * Dans le Rich. Port. On dit; le temps amortit les afflictions. Mais les aflictions, au pluriel, signifient, non la douleur, mais les maux qui la causent; or, le temps amortit la douleur, sans faire toujours cesser les maux.
amortir
deaden, cushion, break, amortize, dampen, soften, dampaflossen [schuld], afschrijven [gebouw, breken [schok, delgen, dempen [geluid, licht], machine], stoppen [bal], val], aflossenamortecer, amortiguar, amortizaramortecerabfedern, amortisierenattutireамортизировать (amɔʀtiʀ)verbe transitif