apostrophé
(Mot repris de apostropherait)apostrophe
Il se dit familièrement d'une Interpellation vive, ou surtout d'un Trait mortifiant adressé à quelqu'un. Vigoureuse apostrophe. Essuyer une apostrophe.
En termes de Grammaire, Mot mis en apostrophe s'applique au mot, nom propre ou nom commun, qui désigne l'être à qui l'on s'adresse dans le discours. Approchez, mes enfants. Jean, ne partez pas.
apostrophe
apostrophe
APOSTROPHE, s. f. [Apos-trofe, tout bref.] 1°. Figûre de Rhétorique, par laquelle l'Orateur détourne son discours de l'auditoire, à qui il l'adressait, pour l'adresser à quelque personne éloignée, ou à quelque chôse, comme si c'était une personne. "O champs de Fontenoi, témoins de tant de prodiges de valeur, etc. exemple d'une apostrophe. = 2°. En Gramaire, c'est une virgule qui se met au haut d'une lettre, pour marquer l'élision d'une voyelle; comme l'Eglise, l'Etat, j'aime, j'enseigne. — L'apostrophe ne sert que pour trois supressions. — De l'e muet, dans les monosyllabes et dans les conjonctions terminées par la syll. que; le, me, te, se, que, quoique. — De la voyelle a, dans l'article la, de la voyelle i dans la conjonction si, de l'e dans jusque, et dans grand devant certains substantifs. "L'ambition, il m'a insulté, il t'a donné, il s'est trompé; il dit qu' il viendra; quoiqu'il fasse; jusqu'aujourd'hui; s' il voulait, etc. grand'messe, grand'mère, etc. etc.
* Les anciens Poètes prenaient plus de licence que ceux d'aujourd'hui: ils imitaient les Poètes Ital. et quand une syll. les incommodait, ils la retranchaient et la remplaçaient par une apostrophe. Ils disaient, par exemple: "El'le lui dit, elle le lui dit, phrénétiq'pour phrénétique.
Le phrénétiq'se levant en courroux.
Le Loyer.