arguer
(Mot repris de arguent)arguer
[ argɥe ou, cour., arge] v.t. [ lat. arguere, prouver ]1. Tirer comme conséquence ; conclure : Que peut-on arguer de ce revirement du ministre ? déduire, inférer [litt.]
2. Avancer comme argument, comme excuse ; invoquer : Il a argué que son radioréveil s'était arrêté alléguer, prétexter
v.t. ind. (de)Utiliser qqch comme argument, comme prétexte : Les compagnies pétrolières arguent du prix du baril pour augmenter celui de l'essence à la pompe faire état de, mettre en avant ; se prévaloir de
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
arguer
(aʀgɥe)verbe transitif
citer qqch comme argument Il argua de son jeune âge pour expliquer son erreur. Il argua qu'il était trop jeune.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.
arguer
Participe passé: argué
Gérondif: arguant
Indicatif présent |
---|
j'argue |
tu argues |
il/elle argue |
nous arguons |
vous arguez |
ils/elles arguent |
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011
ARGUER1
(ar-gu-é. L'Académie ne conjugue pas ce verbe ; mais il faut écrire avec tréma : j'arguë, tu arguës, il arguë ; et même il serait bien d'écrire argüer, argüant, argüé, pour indiquer la prononciation ; autrement on le confondrait avec le verbe arguer 2) v. a.1° Contredire, accuser. Arguer une pièce de faux.
2° Tirer une conséquence. Qu'arguez-vous de cela ? Absolument.
Je suis ce juge intègre Qui toujours parle, arguë et contredit [VOLT., Goût.]
HISTORIQUE
- XIe s. Qui de bataille s'arguent et hasteient [, Ch. de Rol. LXXVI]
- XIIe s. Rolanz senti que la mort mout l'argue [, Ronc. p. 104]La nuit, quant s'amour m'argue [, Couci, Dame de Faiel]Li altre l'arguent et reprenent et dient k'il soffrir ne puient la perece de sa tevor [tiédeur].... [ST BERN., 567]
- XIIIe s. Et tout fussent mort se ne fust la chevalerie.... qui soustint le fais des Sarrasins, qui moult les arguoient [, Chr. de Rains, 93]Coart le lievres moult s'argue De cort en cort, de rue en rue [, Ren. 11071]Mes cil mauvesement arguent [, la Rose, 6302]
- XIVe s. Et ne te dois nul temps meler d'arguer ne de contredire chose que tu lui oies dire [BRUYANT, dans Ménagier, t. II, p. 22]Et par ceste difference povons nous arguer à cest propos [ORESME, Eth. 27]Qui diroit ou argueroit ainsy : la terre est entre le soleil et la lune [ID., ib. 5]Maistres Thumas, dist il, vous parlés folement ; J'arguerai à vous ; car je sai bien comment : Uns mos de l'escripture vous desmontre et aprent [, Baud. de Seb. XII, 321]
- XVe s. Logique qui enseigne arguer, et entre le vray et fauls discerner [CHRIST. DE PISAN, Charles V, III, ch. 11]D'autre costé on le argueroit de sa promesse [COMM., II, 1]Il ne me appartenoit pas de arguer ny parler contre son plaisir [ID., V, 13]
- XVIe s. Le regime des choses humaines argue si clairement de la providence de Dieu qu'on ne la sauroit nier [CALV., Inst. 22]Ses mouvemens et ses contenances arguent et monstrent grande foiblesse et bassesse [AMYOT, Comment refréner la colère, 14]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. arguir ; ital. arguire. Le provençal et l'italien viennent bien d'arguere, par un changement de la troisième conjugaison en la quatrième. Mais le français n'en vient pas ; s'il en était venu, quel qu'eût été l'infinitif, le présent eût été j'argue, prononcé j'arghe, et non j'argue, prononcé j'arguë, comme le montrent les vers. Il vient d'argutare, argutari, fréquentatif d'arguere, répéter sans cesse, caqueter, sautiller. Primitivement, arguer signifie quereller, tancer, attaquer, par un changement de sens semblable à celui qui de calumniari a fait chalenger, appeler en justice, provoquer au combat. Puis arguer, refait sans doute sur le latin arguere au XIVe siècle, prend le sens actuel d'arguer, sans étouffer pourtant le sens primitif qu'on trouve encore dans le dictionnaire de Furetière, mais qui maintenant est tout à fait tombé en désuétude.
ARGUER2
(ar-ghé ; il argue se prononce il argh') v. a.Technologie. Passer un fil de métal par les trous de l'argue.
ÉTYMOLOGIE
- Argue
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ARGUER. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Une vieille saiche [sèche], aigre et arguant [grondante] [, Les 15 joyes de mariage, p. 86]
ÉTYMOLOGIE
- Ajoutez : Le lat. arguere, d'après Fr. Meunier, est pour ar-guere, équivalant à ad-guere, comme ar-cessere pour ad-cessere ; guere est le radical sanscr. gu, crier ; comparez avec le grec.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
arguer
ARGUER. (On prononce l'U.) v. tr. Tirer une conséquence d'un fait, d'un principe. Vous ne pouvez rien arguer de ce fait.
En termes de Droit, Arguer un acte de faux, En établir la fausseté avec évidence.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
arguer
Arguer, et reprendre aucun, Arguere, Reprehendere.
Arguer, aucunefois signifie autant que irriter et provoquer à courroux.
Arguer et disputer, Argumentari et disputare, Disserere.
Arguer ad utramque partem, Vtroque versus fusius disserere.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
arguer
ARGUER, v. a. [L'u se pron. argu-é.] Il ne se dit qu'au Palais: Arguer une pièce de faux. C' est le latin arguere, reprendre, acuser.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires
arguer
verbe arguer
1. Tirer comme conséquence.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions
arguer
arguearguer
[aʀgɥe] viarguer de → to put forward as a pretext, to put forward as a reason
arguer que → to argue that
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005