assaillir
(Mot repris de assaillons)assaillir
v.t. [ lat. assilire, de salire, sauter ]assaillir
Participe passé: assailli
Gérondif: assaillant
Indicatif présent |
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j'assaille |
tu assailles |
il/elle assaille |
nous assaillons |
vous assaillez |
ils/elles assaillent |
ASSAILLIR
(a-sa-llir, ll mouillées, et non a-sayir) , j'assaille, nous assaillons ; j'assaillis, nous assaillîmes ; j'assaillirai ; j'assaillirais ; assaille, assaillons ; que j'assaille, que nous assaillions ; que j'assaillisse, que nous assaillissions ; assaillant ; assailli v. a.SYNONYME
- ASSAILLIR, ATTAQUER. Assaillir, venant de salire, sauter, indique quelque chose de brusque et d'imprévu qui n'est pas dans attaquer.
HISTORIQUE
- XIe s. Qui en alcun des chemins occit home qui seit errant per le païs, ou assalt.... [, L. de Guill. 30]Son corps [il] demene, mout fierement asalt [, Ch. de Rol. LVI]Nous asaldrum Olivier et Rolant [, ib. LXXIV]
- XIIe s. Par tantes fois [j'] ai esté assailliz, Que je n'ai mais pouvoir de moi defendre [, Couci, VI]Saisne assaillent la vile, li encrismé felon [, Sax. VIII]
- XIIIe s. Et l'empereres Alexis avoit apareillés grans gent pour assaillir aus trois portes ; comme il se ferroit en l'ost d'autre part [VILLEH., LXXXI]Li pelerin ne vous assaudront mie [ID., XLVII]Et chascuns vessiaus assailloit endroit lui [ID., CIV]Adonc pristrent cil de l'ost conseil qu'il porroient faire, s'il assaudroient la vile ou par mer ou par terre [ID., LXXIII]Et li Venicien s'acorderent à ce qu'il asausissent par mer.... [ID., LXXIII]De l'homme qui hui main ens au bois m'assailli [, Berte, CXVIII]De mainte chose i fut Berte mout araisnie, Et souvent oposée [contredite] et souvent assaillie [, ib. CXIX]Li Dieu cuideroient, espoir, Que j'assaillisse paradis Cum firent les geans jadis [, la Rose, 5447]Cix qui, à tort et par malvese cause, les assaudront de plet [procès] [BEAUMANOIR, 11]Noz volons retenir les biens, si que noz aions pooir de noz deffendre, s'on noz assaut [ID., XII, 33]Et ses hons n'est pas tenus à li aidier à autrui assalir hors de ses fiés [fiefs] [ID., 50]Se aucuns assaut le [la] maison d'aucun, et se chius [celui] à cui l'assaus est fais, ochist l'asalant, en lui defendant, il n'est à nule amende [TAILLIAR, Recueil, p. 48]
- XVe s. Venez avant, dist-il, plaisant Beaulté, Je vous requier que sur la loyauté Que me devez, le venez assaillir [CH. D'ORL., 1]Quant en mon lit doy reposer de nuit, Penser m'assault, et desir me guerrye [ID., Bal. 12]Qui eussent peu passer la riviere et assaillir les gens du roy [COMM., I, 9]Que ils assaillissent hardyement, car ledit duc assauldroit de son costé [ID., II, 11]À l'aube du jour fut l'assault très bien assailly et très hardiement et encores mieulx deffendu [ID., III, 10]Les Anglois demanderent, comme ilz ont acoustumé, la couronne, pour le moins Normandie et Guyenne, bien assailly, bien defendu [ID., I, 8]
- XVIe s. L'advantage que la nuict lui donnoit pour assaillir Darius [MONT., I, 29]Quand cette maladie m'assault mollement, elle me faict peur [ID., IV, 273]Qu'un seul eschelle une forteresse, qu'il assaille une armée qu'il conquiere un royaume.... [ID., IV, 349]Si on ne les gourmande, si on n'assaut leurs vies [LANOUE, 247]Et s il y eut bien assailli, il y eut aussi bien defendu [ID., 555]
ÉTYMOLOGIE
- Norm. assauter ; picard, assalir ; bas-latin, assalire, dans la loi salique ; provenç. assalhir, assallir, assaillir ; espagn. asalir ; ital. assalire ; du latin assilire, de ad, à (voy. à), et salire, sauter (voy. SAILLIE). On conjuguait jadis ce verbe autrement : au présent, j'assaus, tu assaus, il assaut. Un jour, qui n'est pas loin, elle [l'Église] verra tombée La troupe qui l'assaut et la veut mettre à bas [MALH., Les larmes de S. P.]Amour dedans le cœur m'assaut si vivement [RÉGNIER, Élég. II]On disait au futur j'assaudrai ; et Ménage avertit de dire j'assaillirai, et non j'assaudray. Ce n'est pas une faute, mais un archaïsme. La conjugaison j'assaus, etc. est la conjugaison régulière, le latin sálio, sális, sálit donnant régulièrement je sal, tu sals, il salt ; d'où assaillir et sa conjugaison. C'est par une confusion de la conjugaison en ire et de la conjugaison en iscere que nous disons j'assaillis, conjuguant ce verbe comme fleurir. Palsgrave, p. 23, au XVIe siècle, dit qu'on prononce les deux s.
assaillir
Fig., L'orage nous assaillit. Nous fûmes assaillis d'une furieuse tempête. Jamais tentation plus dangereuse n'assaillit mon coeur. Tous les malheurs l'assaillirent à la fois.
assaillir
Assaillir, act. penac. Il vient de Assilire, et signifie livrer ou donner assaut, Impetum facere.
Assaillant, en fait de combat en camp clos, Prouocans. Liu. lib. 23. Et en fait de tournoy, Aggressor.
Assaillir aucun, Adoriri, Appetere, Inuadere aliquem, In aliquem inuadere, Tentare, Attentare.
Assaillir avec impetuosité et de toute sa puissance, Ingruere.
Assaillir de toutes pars, Carpere agmen.
Assaillir un homme, ou une ville, Aggredi.
Assaillir aucun par tromperies, Incessere aliquem dolis.
Assaillir aucun avec grande violence, Petere aliquem.
Voulant assaillir le Roy Daire, Imminens Dario Regi.
Assaillir l'ennemy, Gradum cum hoste conferre.
Assaillir les ennemis en leur fort, Perrumpere castra et agmen inimicorum, In castra hostium irrumpere.
Assaillir de dars et de pierres les ennemis, Incessere hostes iaculis et saxis.
Tu m'as peu assaillir et convenir en jugement par une plus douce voye et action que cette-cy, Potuisti leuiori actione conficere.
Ils n'assaillent personne à joüer, Ludis neminem prouocant, cient, poscunt.
Pauvreté les a assaillis, Incessit ambos inopia.
assaillir
ASSAILLIR, v. a. [A-sagli, mouillez les ll; l'i n'est là que pour cette fonction: il ne fait point avec l'a la dipht. ai, et il ne faut pas prononcer acégli.] Ce verbe n'a au prés. de l'indicatif, que les trois persones du pluriel. "Nous assaillons, vous assaillez, ils assaillent. Dict. Gramm. L'Acad. et le Rich. Port. mettent le sing. J'assaille. Ce singulier est bien peu usité. — J'assaillois, j'assaillis; j'assaillirai (ou j'assaillerai, dit M. de Wailly, l'Acad. ne met que le 1er.) J'assaillirois; que j'assâille, que j'assaillisse; assaillant, assailli.
Rem. 1° L'a est bref, excepté devant l'e muet, où il est long. Que j'assâille, qu'ils assâillent, etc.~
2° Autrefois on disait au sing. j'assaus, tu assaus, il assaut. — Malherbe, parlant de l'Église, dit:
Un jour, qui n'est pas loin, elle verra tombée
La troupe qui l'assaut et la veut mettre bas.
On disait aussi au futur, j'assaudrai.
ASSAILLIR, ataquer vivement. Au propre: assaillir un camp; les énemis dans leur retranchement. — Au figuré, l'orage nous assaillit: nous fûmes assaillis d'une furieûse tempête.
Rem. Selon l'Auteur des Réflexions, ce verbe ne se dit guère dans le propre; mais il est élégant au figuré. "Ce sont les plus grands périls, dont une âme Chrétienne puisse être assaillie. Lorsque les tentations viendront vous assaillir, ayez recours à la prière.
Richelet trouvait ce mot déja vieux. Il a donc repris faveur, et se soutient encôre.
assaillir
assaillir
anfallen, angreifen, ausfallen, befallen, überfallen, anfechten, attackieren, den Kampf beginnen, in Angriff nehmen, losgehen auf, schädigen, sich hermachen über, sich machen an, zerfressen, zerstörenassault, attack, assail, beset, besiege, mob, rip, strafeaanvallen, aangrijpen, aantasten, tackelen, bestormen, bestoken (met), lastig vallen (met), overvallen, belegeren, attaquerenהתנפל (התפעל), תקף (פ'), הִתְנַפֵּלaanvalatacarangribeatakiagredir, asaltar, atacar, saltearhyökätätámadattaccare, assalireappugnare, oppugnareabordar, acometer, agredir, assaltar, atacarатаковатьanfallasaldırmak (asajiʀ)verbe transitif