asseoir
asseoir
[ aswar] v.t. [ lat. assidere ]s'asseoir
v.pr.asseoir
Participe passé: assis
Gérondif: asseyant
Indicatif présent |
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je assieds |
tu assieds |
il/elle assied |
nous asseyons |
vous asseyez |
ils/elles asseyent |
je assois |
tu assois |
il/elle assoit |
nous assoyons |
vous assoyez |
ils/elles assoient |
ASSEOIR
(a-soir) , j'assieds, tu assieds, il assied, nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent ; j'asseyais, nous asseyions ; j'assis, nous assîmes ; j'assiérai, nous assiérons, ou j'asseyerai, nous asseyerons ; j'assiérais, nous assiérions, ou j'asseyerais, nous asseyerions ; assieds, asseyons, asseyez ; que j'asseye, que nous asseyions ; que j'assisse, que nous assissions ; asseyant ; assis, assise. On dit aussi, mais plus rarement : j'assois, tu assois, il assoit ; j'assoyais ; j'assoirai ; j'assoirais ; assois, assoyons ; assoyez ; que j'assoie, que nous assoyions ; assoyant ; v. a.REMARQUE
- L'Académie écrit j'assoirai, sans e, mais je surseoirai avec un e. Il faudrait remettre la concordance entre ces deux verbes que rien ne doit séparer, afin de diminuer des exceptions qui compliquent inutilement l'orthographe.
HISTORIQUE
- XIe s. Au faldestoed s'est Marsiles assis [, Ch. de Rol. XXXIV]Dessus s'asiet li paien Baligant [, ib. CLXXXVIII]
- XIIe s. S'asist li rois [, Ronc. p. 6]Sor son chef font un vert haume asseïr [, ib. p. 55]Tant [j'] ai en lui [elle] ferme assis mon courage, Qu'ailleurs [je] ne pense.... [, Couci, XI]Ses blans dois lons et traitis, Son gent cors et son clair vis, Et sa bouche bien assise [, ib. p. 120][Dame] Où toute valeur souploie [abonde] Et où tout bien est assis [, ib.]Diex est assis [assiégé] en son saint heritage [QUESNES, Romancero, p. 93]Dame, l'amour qu'ailleurs avez assise, [je] Deüsse avoir par loiauté conquise [AUDEFR. LE BAST., ib. p. 7]Quant li rois eut mangié et la courz fu assise [, Sax. XXIII]Prist la curune del chief le rei, ki d'or esteit e asise de pierres preciuses, si l'asist sur sun chief [, Rois, 162]Lur message [ils] unt bien dit e lur moz bien asis [, Th. le mart. 53]L'apostolies l'asiet juste lui erramment [, ib. 58]E à sa quesine furent asis, chascun jur, dis bues gras de guarde e vint ki veneient de la cumune pasture [, Rois, 239]
- XIIIe s. Si est [la ville] moult biele et moult bien assise [VILLEH., LX]Les table furent mise, [ils] s'assirent au souper [, Berte III]Lors [elle] s'assiet sous un arbre, car li cuers li douloit [, ib. XXVIII]Taille et tonlieus [impôts] [elle] assist au païs par maistrie [, ib. LX]Dessur les marcheans [elle] fist coustume [impôt] asseïr [, ib. LXIII]En la chambre s'assient tous trois sur des tapis [, ib. LXXV]Et si [je] vous assirai au païs bele rente [, ib. CXI]Symons l' [Berte] assiet lez lui, mout [elle] fu taisant et coie [, ib. CXVII]Et tout li baron seroient entour li, et cil en cui cief [tête] elle asseroit la corone seroit rois [, Chron. de Rains, p. 19]Se ymagiers paintres assiet argent seur estain, l'euvre est fause, se elle ne li est commandée au faire [, Liv. des mét. 158]Lors commencerent à laver, Atant aséent au soper Li chevaliers et sa mesniée [, Ren. 22128][La fortune] .... Et leur assiet, comme marastre, Au cuer un dolereux emplastre [, la Rose, 4913]Li ung [arbre] fu loing de l'autre assis, Plus de cinq toises ou de sis [, ib. 1378]Et le seignor deit le gage receveir et asseir le jor de la bataille ou quarantisme jor [, Ass. de Jér. 120]Adont ses hons li doit requerre qu'il li assiece jour, et il yra volentiers querre se [sa] delivrance [BEAUMANOIR, LXII, 2]Il est dit dessus que l'assiete des coz [coûts] qui sont fet por le commun porfit doit estre assize [fixée, établie] par le serement de bone gent [ID., XXV, 17]
- XVe s. Et point ne s'espargnerent, mais s'assirent les glaives [lances] l'un sur l'autre en poussant [combat singulier de deux chevaliers] [FROISS., II, II, 80]Et vinrent l'un contre l'autre asseoir leurs glaives [ID., II, II, 81]Ainsi comme vous avez ouy, fu la forte ville de Calais assise [assiégée] par le roi d'Angleterre [ID., I, I, 322]En cette isle de France est bien assise cette ville de Paris de povoir fournir deux si puissans ostz, car jamais nous n'eusmes faulte de vivres [COMM., I, 8]Les villes assises sur la riviere de Somme [ID., I, 12]Quand le premier mets fut assis [servi] [LOUIS XI, Nouv. XLIX.]
- XVIe s. Ils alleguent qu'on ne peut assoir un jugement, sinon que la cause soit cognue [CALV., Instit. 501]Mais qui en Dieu son espoir asserra [MAROT, IV, 270][La pierre rebutée] A esté assise et plantée Au plus haut du principal coin [ID., IV, 329]Plus matin que la garde Assise au point du jour [ID., IV, 333]Il estudioyt quelque meschante demye heure, les yeulx assiz dessus son livre [RAB., Gar. I, 21]Il s'asseoyt à table, et commençeoyt son repas par.... [ID., ib. I, 21]Si je m'assys à table, je boiray [ID., ib. 39]Les aultres remparoyent murailles, asseoyent sentinelles [ID., Pant. III, Prol.]Assoyez vous là, et que plus on ne vous le die [ID., ib. V, 11]Ces peuples sont assis le long de la mer [MONT., I, 236]Où asseons nous cette renommée que nous allons questant avecques si grand peine ? [ID., I, 347]Pour avoir mal assis une escabelle [ID., III, 146]Un maistre d'hostel, en asseyant les plats, lui repandit un potage sur un saye de velours qu'il portoit [DES PÉRIERS, Contes, XLIX.]Elle supplia au juge d'asseoir les despens sur sa fille [ID., ib. CXXIII]Les jeux qui se jouent d'assis [YVER, p. 598]Il ordonna que, qui voudroit asseoir sur son fond des ruches d'abeilles, qu'il les assist à 300 pieds pour le moins, loing de celles qui paravant auroient esté assises autour de luy [AMYOT, Solon, 47]Il assiet l'estat de son accusation sur un si sainct fondement, que.... [M. DU BELL., 496]Puis le chirurgien s'asseoira sur le banc vis à vis du patient [PARÉ, XV, 23]Le patient s'asserra sur une petite selle dans la dite cuve [ID., XXV, 43]De ne se laisser decevoir aux commis es impositions, lors qu'ils en asseent et despartent les deniers [O. DE SERRES, 14]Nous asserrons nostre logis des champs en lieu sain [ID., 17]Assisons nous sur ceste molle couche [RONS., 185]Les uns ayans pitié des hommes et des naux [nefs], S'assisent sur les masts, comme deux feux jumeaux [ID., 877]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, assir, achir ; Berry, assidre ; provenç. assezer, assire, assir ; ital. assedere ; de adsidere, de ad, à, et sedere, être assis (voy. SEOIR). Assidre du Berry suppose un changement de conjugaison, de assidere ( avec un e long) en assidere ( avec un e bref), avec changement d'accent. Les deux conjugaisons j'assieds et j'assois sont la trace de deux prononciations provinciales qui avaient cours dans l'ancien français : j'assois dans le centre, j'assieds dans l'ouest.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ASSEOIR. Ajoutez :
asseoir
Fig., Faire asseoir quelqu'un à sa table, L'y admettre.
Fig., S'asseoir sur le trône, Monter au trône, devenir roi ou reine.
Il signifie aussi, surtout en termes d'Architecture, Poser solidement et à demeure. Asseoir les fondements d'une maison sur le roc. Asseoir une pierre. Asseoir une statue sur un piédestal. Le château était assis sur une éminence. La ville est assise à mi-côte.
En termes de Guerre, Asseoir un camp, Placer, établir un camp. Il assit son camp hors de la portée du canon de la ville.
En termes de Manège, Asseoir un cheval, Dresser un cheval à exécuter ses airs de manège ou à galoper avec la croupe plus basse que les épaules.
Il signifie encore figurément Fonder, établir. Asseoir le crédit public sur la fidélité aux engagements. Il ne faut pas asseoir son jugement sur de simples présomptions. Asseoir sa réputation sur d'éminents services.
Fig., On ne peut asseoir aucun fondement sur ce qu'il dit, sur ce qu'il promet, On ne peut se fier à sa parole, à ses promesses.
Il s'emploie particulièrement, dans l'acception qui précède, en matière d'Impositions, de rentes, etc. Asseoir un impôt, une contribution sur un genre de propriété, d'industrie. Asseoir une rente, une pension sur un bien qui en assure le paiement. Asseoir une hypothèque sur un immeuble.
En termes d'Eaux et Forêts, Asseoir les ventes, Marquer le canton de bois qui doit être coupé.
Magistrature assise. Voyez MAGISTRATURE.
Voter par assis et levé, se dit, dans une assemblée délibérante, lorsque les membres font connaître leur opinion, leur vote en se levant ou en restant assis.
asseoir
Asseoir et mettre en quelque lieu, Locare.
Assiez toy plus haut, Abi tu sane superior.
Asseoir les bornes, Pangere terminos.
Asseoir le camp, Castra metari.
Asseoir une couleur sur une peinture, Colorem alicui picturae inducere.
Asseoir une embusche, et gens qui guettent un autre, Insidias collocare.
Asseoir le fondement en un lieu ferme, Locare fundamenta in stabili loco, Fundamento iacere, etc.
¶ Asseoir la premiere pierre, Primigenium lapidem ponere in iaciendis fundamentis. B.
¶ Asseoir son jugement sur quelque chose, Iudicium suum interponere.
L'art de bien asseoir les mots, Collocatio, conformatioque verborum.
¶ Asseoir une somme de deniers sur une ville, Imputare ciuitati terna millia.
Asseoir quelqu'un à la taille, AErarium facere, AErariis adnumerare. B.
Mener asseoir, Ducere sessum.
S'asseoir, Sedere, Assidere, Considere, Desidere, Insidere.
S'asseoir à table, Mensae assidere, Discumbere.
S'asseoir souvent, Sessitare.
S'asseoir au lit pour prendre son repas selon l'ancienne coutume: selon la nostre, c'est s'asseoir à table, Discumbere.
Se r'asseoir, Residere.
On s'assied, Considitur.
On s'assied à table, Discumbitur.
Lieu à s'asseoir, Sessio.
Estre assis, Sedere.
Estre assis à table, Accumbere, Recumbere.
Estre assis avec d'autres, Considere.
Estre assis aupres de quelqu'un à table, Alicui in convivio accubare, Assidere alicui.
Estre long temps assis, Residere.
Estre assis au bas, Subsidere.
Estre assis et situé aupres, Adiacere.
Estre assis aupres du Juge, Iudici adesse.
Estre assis au lit pour manger en la maniere ancienne, Decumbere.
Estre assis en la librairie, Assidere in bibliotheca.
¶ Il est assis et situé entre Septentrion et Occident, Inter Septentrionem et Occidentem iacet.
Estre situé et assis entour quelque lieu, Circumiacere.
Estre assis joignant quelqu'un, Assidere.
Estre assis sur quelque chose et se reposer, Insidere.
¶ Toute chose qui se fait en estant assis, Sedentaria res.
Qui font leur besongne assis, Sedentarij.
Qui se tient assis sans rien faire, Deses, Desidis.
Qui est assis, Sedens, Sessilis.
Qui est long temps assis, Residens.
Qui est assis ou situé aupres de la montagne, Theatrum monti accubans.
Qui est assis aupres d'un autre, Consessor.
Il n'y avoit qu'une porte assise sur ce costé, Vna tantum in eam regionem porta imposita.
Joppe est assise sur une montagne, Collem insidet Ioppe.
Chose bien assise, Collocata bene res.
asseoir
ASSEOIR, v. a. [A-soar; 2e dout.] L'e est entièrement muet: il n'est-là qu'à cause des temps de ce verbe, où cette voyelle se trouve.
ASSEOIR est très-difficile à conjuguer, et peu de verbes ont essuyé et essuyent encore tant de variations. On dit au présent: j'assieds, tu assieds, il assied, nous asséyons, vous asséyez, ils asséyent. — Vaugelas dit à la 3e persone du pluriel: ils s'assient. Cela pouvait être bon de son temps; mais aujourd'hui il faut dire: ils s'asséyent. M. Moreau et le P. Grifet disent, je m'assis, il s'assit. J. J. Rous. il s'asséye. "Le parricide s'assit tranquillement sur le Trône; le sens de la phrâse est au présent. "Le St. Esprit s'assit, il se repose sur la rête des Apôtres. Ann. Chrét. "Il se calme, la fait rasseoir, s'asséye à côté d'elle.
Imparfait, j'asséyois, nous asséyons, ils asséyoient. Acad. Les deux 1res pers. du pl. de ce temps ne sont pas semblables à celles du prés. Celles-là ont la pénult. fort longue, et ont un i après l'y grec: nous nous asséyions, vous vous asséyiez. Mais celle du prés, est brève, et l'on écrit sans i: nous nous asséyons, vous vous asséyez. — Vaugelas écrit: asséïons, asseïez avec un ï. Cette ortographe seroit encore meilleure. — L'Acad. ne parle pas de cette distinction fort juste de l'imparfait et du présent.
Prétérit; j'assis, j'ai assis, je m'assis, je me suis assis, etc.
Les sentimens sont partagés pour le futur. On dit, je m'asséyerai, je m'assirai, et je m' assoirai. Je crois, dit la Touche, que les deux derniers sont très-mauvais, et que le 1er est le meilleur de tous. Nous croyons au contraire que c'est le dernier qu'on doit préférer. L'Acad. met j'assierai, ou j'asséyerai. — On ne dit point je m'assierrai par 2 rr, comme l'écrit un Gramairien, parce que l'e devant 2 r est ouvert, au lieu qu'il est fermé ici.
Le peuple dit à l'impératif, assis-toi, qu'il s'assise, assisons-nous, assisez-vous, qu' ils s'assisent: c'est très-mal parler. Il faut dire assiez-toi. (L'Acad. Assied) qu'il s'asséye, asséyons-nous, qu'ils s'asséyent.
Au prés. du subjonctif, il convient d'écrire, que nous asséyions, que vous asséyiez, pour le distinguer de l'impératif, asséyons, asséyez.
L'Imparfait du subj. est que j'assise, tu assises, il assise, nous assisions, vous assisiez, ils assisent.
On dit au participe, s'asséyant, et non pas s'asséant.
Rem. On dit dans le Dict. Gram. qu'il est une autre manière de conjuguer ce verbe, qui est plus moderne, mais plus régulière et moins embarrassante. Assoir, j' assois, tu assois, il assoit, nous assoyons, vous assoyez, ils assoient. (Pron. A-soâ, a-soa-ion, a-soa-ié, a-soâ.) J'assoyois, tu assoyois, il assoyoit; nous assoyions, vous assoyiez, ils assoyoient. Le Prétérit, comme dans l'ancienne manière: J'assoirai, j'assoirois — Assied-toi, qu'il s'assoie, que nous assoyons, vous assoyez, qu'ils s'assoient. — Subj. prés. Que nous assoyions, vous assoyiez, qu'ils s' assoient. — Assoyant, assis. — S'asseoir se conjugue de même: je m'assois, nous nous assoyons, etc.
Dans une édition du Rich. Port. postérieure au Dict. Gram. on dit que plusieurs disent j'asseois, tu asseois, j'asseoyois, j'asseoirai, etc. et que cette dernière façon seroit plus régulière et moins embarrassante. — Alors il serait donc mieux d'écrire, comme nous l'avons fait: assoir, j'assois, etc. Car que fait-là cet e devant l'o?
ASSEOIR. 1°. Mettre sur un siège. Assoir un enfant sur une chaîse. En ce sens, il se dit plus souvent avec le pron. pers. s'asseoir. — 2°. En termes de bâtiment: poser sur quelque chôse de ferme. Asseoir les fondemens; assoir une pierre, une statue sur son piédestal. — Figurément, assoir les tailles, les imposer, les répartir; assoir une rente, (la placer) sur... Assoir un camp, le placer.
Rem. Vaugelas dit qu'assoir son jugement sur, ne se dit qu'à l'infinitif. Th. Corneille pense au contraire qu'on peut s'en servir hors de l'infinitif. "Je n'ai assis aucun jugement là-dessus. L. T. Il est râre pourtant qu'on l'emploie dans les autres temps. On le dit presque toujours avec le verbe pouvoir: Je ne puis, je ne pouvois assoir, etc.
asseoir
asseoir
setzen, sich setzenseat, sit down, sit, take a seatzetten, gaanzitten, plaatsnemen, zichzetten, neerzetten, vestigenביסס (פ' פעיל), בִּסֵּסduduksiadać (aswaʀ)verbe transitif