atourner
(Mot repris de atourne)ATOURNER
(a-tour-né) v. a.Parer, mais avec un sens de familiarité ou d'ironie.
HISTORIQUE
- XIIe s. Un gonfanon qu'il ot fait atorner [, Roncisv. p. 71]Mout par [elles] sont bien de combatre atornées [, ib. p. 131]Moult m'a amors atornée Douce peine et biau labor [, Couci, I]En perilleuse aventure M'avez, amours, atorné [, ib. IV]Quant la dame se cointoie et atorne, C'est pour faire son pauvre ami dolent [QUESNES, Romancero, p. 86]E jo aturnerai un lieu à mun pople de Israel, e si l'i planterai [, Rois, 143]Se à sa volenté nel peüst aturner [s'il ne le pouvoit ranger à sa volonté] [, Th. le mart. 25]
- XIIIe s. Et tout li autre s'atornerent pour aler avoec l'empereour [VILLEH., CXIII]Si atornerent leur afaire pour movoir à la Pasques [ID., LV]Quant il orent Bertain en tel point atornée [lié la corde autour du cou].... [, Berte, X]Chose que on ne puist à mal blasme atorner [, ib. III]À joie et à deduit t'atorne ; Amours n'a cure d'omme morne [, la Rose, 1187]Un amiral bien vestu et bien atourné [JOINV., 259]Les femmes atornent la viande à ceulz qui vont en la bataille [ID., 264]
- XVe s. Là put on veoir dames noblement parées et richement atournées, qui eust loisir [FROISS., I, I, 31]Son couvre-chef, sa robe et le surplus de ses habillemens furent tous gastés et percés ; et comme elle estoit ainsi atournée, elle se bouta en l'hostel [LOUIS XI, Nouv. 37]
- XVIe s. Comme chascun paroit sa fille et l'atournoit d'ornements.... [MONT., III, 159]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, atorner ; provenç. atornar ; de à, et tourner.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
atourner
ATOURNER. v. tr. Parer. Il ne se dit qu'en parlant de la Parure des femmes et par plaisanterie. Il est vieux.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5