atterrer
atterrer
v.t. [ de terre ]atterrer
(ateʀe)verbe transitif
atterrer
Participe passé: atterré
Gérondif: atterrant
Indicatif présent |
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j'atterre |
tu atterres |
il/elle atterre |
nous atterrons |
vous atterrez |
ils/elles atterrent |
ATTERRER
(a-tê-ré) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Cist Crestien m'ont trop mal atierié ; Li dex qu'il servent doit bien estre proisié [, Li coronemens Looys, V. 1311]Le piler [pilier] e le chief qui'l [qui le] sustint atterrer [, Th. le mart. 149]
- XIIIe s. Moult [j'] ai veü et moult ai esprouvé, Mainte merveille eüe et endurée ; Mais ceste m'a le corps si ateré, Que je ne puis avoir longue durée [ANONYME, dans Couci.]François lor courent sus, lances baissies, et fiert cascuns le sien, pour lui atierer, se il peüst [H. DE VALENC., XXVI]Quant Renart se vit delivré, Et il vit celui aterré [, Ren. 25054]Dans Hues de Saint-Pol estoit jà aterrés, Et ses chevaus ocis.... [, Ch. d'Ant. IV, 691]Por povreté, qui moi aterre [RUTEB., 24]Ains y est le monde et le dyable, Et char ensemble guerroiable, Que ta grace vainc et aterre [J. DE MEUNG, Tr. 35]
- XVe s. Ceux de dedans se defendirent moult longuement et en atterrerent et blesserent plusieurs [FROISS., I, I, 248]
- XVIe s. Un pere atteré d'années et de maulx [MONT., II, 75]Il y a des maladies qui atterrent jusques à nos desirs et nostre cognoissance [ID., III, 91]Le corps demeure cependant sans action, s'atterre et s'attriste [ID., III, 290]Il sembloit que le bonheur voulut relever ceux qui avoyent esté atterrez [YVER, 704]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. aterrar ; ital. atterrare ; de à et de terre. L'Académie, à côté de atterrer, écrit aussi attérer ; orthographe à rejeter, car terre étant le radical, c'est introduire une anomalie qui déroute.
atterrer
Il signifie plus ordinairement au figuré Accabler, affliger excessivement, consterner. Il avait soutenu ses malheurs avec constance, mais ce dernier coup l'atterra. Cette nouvelle a de quoi atterrer. Je fus atterré de cette réponse.
Il s'emploie aussi intransitivement en termes de Marine avec le sens d'Arriver de la haute mer dans le voisinage d'une terre et la reconnaître. Nous atterrâmes sur Belle- Isle, sur Ouessant.
atterrer
Atterrer, voyez Aterrer.
atterrer
ATTERRER, ou ATERRER, v. a. [Le Rich. Port. écrit attérer; M. l'Ab. Grosier aussi: attérer, il attère, mais tant qu'on écrira terre, avec deux r, il faudra écrire atterrer ou aterrer. On ne prononce pourtant qu'une r, quoiqu'on en écrive deux, atérer, il atère: 2e è moy. long au 2d. r forte. V. ATTÉRAGE.] Abatre, renverser par terre. Il ne se dit d'ordinaire qu'au figuré, dans le sens d'acabler. "Ce dernier coup, ce reproche l'a aterré. — On se sert de terrasser pour le sens propre. "Il ne le relève que pour avoir la gloire de l'atterrer. Boss. Il falait là terrasser~. Aterrer c'est fraper de terreur, terrasser, c'est renverser par terre. Trév. et le Rich. Port. mettent aterrer dans ce dernier sens. L'Acad. aussi, mais seulement dans deux phrâses, qui sont comme consacrées, et en avertissant que hors de là il ne se dit point. "Ils en vinrent aux prises, et il l'atterra sous lui: "Il prit le taureau par les cornes et il l'atterra. Je crois que terrassa vaudrait encôre mieux, même dans ces deux ocasions.