AUGUSTE1
(ô-gu-st') adj.1° Digne de respect ; qui impose. Air, visage auguste. Un auguste personnage, un homme de famille souveraine.
Il suffit qu'un homme ait été assez heureux pour voir l'auguste visage de son prince, pour qu'il cesse d'être indigne de vivre [MONTESQ., Lett. pers. 102]
Non, je ne trouble point ses augustes secrets [RAC., Brit. I, 2]
Sa confidence auguste a mis entre mes mains Des secrets d'où dépend le destin des humains [ID., ib. V, 3]
Vous que tant de constance, et quinze ans de misère Font encor plus auguste et nous rendent plus chère [VOLT., Mérope, I, 1]
Et ceux qui ont vu de quel front il a paru dans la salle de Westminster et dans la place de Whitehall, peuvent juger aisément combien il était intrépide à la tête de ses armées, combien auguste et majestueux au milieu de son palais et de sa cour [BOSSUET, Reine d'Angl.]
Il ne faut jamais s'appesantir sur les petits détails qui ôtent aux grands événements tout ce qu'ils ont d'important et d'auguste [VOLT., Lettr. Schouvaloff, 14 nov. 1761]
2° Terme d'antiquité romaine. Papier auguste, papier de première qualité, composé des enveloppes les plus fines du papyrus qui servait à fabriquer le papier des anciens. Histoire auguste, recueil qui contient la vie des empereurs et de leurs compétiteurs depuis Adrien jusqu'à Carin.
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. august ; espagn. et ital. augusto ; de augustus, qui paraît formé de augere, augmenter, comme angustus, étroit, de angere, serrer.
AUGUSTE2
(ô-gu-st') s. m.1° Titre déféré par le sénat à Octave et porté depuis lui par les empereurs romains ses successeurs.
Par extension, roi ou prince magnifique et ami des lettres.
Un Auguste aisément peut faire des Virgile [BOILEAU, Sat. I]
2° Nom que les Romains donnèrent au mois dit sextilis jusqu'alors, lorsque Auguste fut nommé grand pontife, et qui est notre mois d'août.
3° Nom du mois d'août dans Voltaire, qui, par un malheureux retour vers l'origine latine, voulut changer août en auguste, et dont la tentative n'eut aucun succès.
Ces paquets étaient du commencement du mois d'auguste [VOLT., Lett. Pruss. 31]
Le roi ordonna au cardinal de Bouillon, par ses lettres du mois d'auguste, que nous nommons si mal à propos août.... [ID., Louis XIV, Quiétisme.]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
auguste
AUGUSTE, adj. Grand, respectable, digne de vénération. [Ogus-te, 3e e muet tout bref.] Il se place devant, ou après le substantif: Cet auguste Sénat, ce Sénat auguste; devant l'auguste Majesté du Seigneur, devant son trône auguste. — On ne peut jamais pécher en le faisant suivre: il peut quelquefois, en précédant, former une inversion dûre et mal sonante; comme Auguste Prince, auguste temple, augustes faits, etc. L'Acad. met en exemple, cet auguste Prince. Mais je m'en raporte aux oreilles délicates. Rousseau dit aussi.
Rome enfin ne voyoit dans ces augustes Princes
Que des fils généreux.
Mais au pluriel, l'inversion est moins choquante. — Avec un mot començant par une voyelle, auguste fait mieux devant: "Cette auguste assemblée.
La mort de ses rigueurs ne dispense persone,
L'auguste éclat d'une Courone
Ne peut en exempter nos Rois.
Maucroix.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788