bégueule
bégueule
adj. et n. [ de bée gueule ]bégueule
(begœl)adjectif
BÉGUEULE
(bé-gheu-l') s. f.HISTORIQUE
- XVe s. Le suppliant, soy voyant injurié sans cause, respondit à icelluy compagnon : que vaulx tu, bée gueulle ? [DU CANGE, beare.]
ÉTYMOLOGIE
- Bée, béante, part. passé du verbe béer ou bayer (voy. ce mot), et gueule (voy. ce mot) : mot à mot, qui tient la bouche ouverte, attitude qui exprime, il est vrai, l'étonnement, mais aussi la sottise, et, par suite, la bégueulerie.
bégueule
On l'emploie adjectivement : il est alors des deux genres. Ce censeur est bien bégueule. Il est familier.
bégueule
BÉGUEULE, s. f. BÉGUINE, s. f. [Bé-gheu-le, Béghine: 1re é fer. dern. e muet.] Termes de mépris et injurieux; sur-tout le 1er. — On apèle Bégueule une femme sotte, ridicule, impertinente.
Ou j'aurois une prude, au ton triste, excédant,
Une bégueule enfin, qui seroit mon pédant.
Ou, si, pour mon malheur, ma femme étoit jolie.
Je serois le martyr de sa coqueterie.
Le Méchant.
On le dit aussi d'une femme qui a doné dans la réforme, dans une dévotion austère.
Lise a quité le rouge, et l'on se dit tout bâs,
Quelle feroit bien mieux de quiter Licidas.
On prétend qu'il n'est pas compris dans la réforme,
Et qu'elle est seulement bégueule pour la forme.
Ibid.
BÉGUINE se dit, dans le sérieux, de certaines Religieuses de Flandres. Dans le style plaisant et satirique, on le dit d'une fausse dévote.
En débarquant auprès de la béguine,
L'oiseau madré la conut à la mine. Ververt.