biais
biais
n.m. [ du gr. epikarsios, oblique ]BIAIS
(bi-ê ou biê ; Molière fait ce mot tantôt monosyllabe, tantôt dissyllabe ; l's se lie : un biais adroit, dites : un bi-ê-z adroit) s. m.HISTORIQUE
- XIVe s. Une figure quarrée et le dyametre qui la traverse de biais [diagonale] sont de celle condicion que par nulle mesure tant soit petite par quoy l'en peut une de ces deux choses mesurer, l'en ne pourroit l'autre mesurer precisement [ORESME, Eth. 66]
- XVIe s. Ce grand monde, c'est le mirouer où il nous fault regarder pour nous cognoistre de bon biais [MONT., I, 171]À ce biais s'accommode la voix divine : ne soyez pas plus sage qu'il ne fault [ID., I, 224]Chasque chose a plusieurs biais et plusieurs lustres [aspects] [ID., I, 272]De biais ou de droict fil [ID., II, 353]Une interpretation destournée, contraincte et biaise [ID., IV, 239]Le dit cabinet sera tortu, bossu, ayant plusieurs bosses et concavitez biaises [PALISSY, 62]Les bandes doivent estre coupées de droit fil et non de biaiz [PARÉ, XII, 1]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon. biaiz ; provenç. biais ; anc. catal. biais ; catal. mod. biax, biaix ; sarde, biasciu ; ital. s-biescio ; napolit. s-biaso ; piém. s-bias ; angl. bias, obliquité, pente. Diez le tire de bifax, qui est dans Isidore avec cette signification : duos habens obtutus, c'est-à-dire ayant un double regard, louche, comme l'espagnol bis-ojo, qui a deux yeux, louche. De là au sens d'oblique on voit sans peine le passage. La suppression de l'f ne fait pas obstacle : car on en a des exemples dans le provençal refusar et reusar, le français refuser et reüser, et encore dans le provençal preon de profundus. Bifax n'est pas isolé dans la basse latinité ; on y trouve befax, bifacius, bifacies. Ce mot est un adjectif ; et biais l'est aussi, comme on le voit dans l'historique et dans la phrase provençale : via biayssa, voie biaise. Bifax, bifacius viennent de bis, deux (voy. BIS), et facies, face (voy. FACE).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- BIAIS.
- Biais de robe, petites bandes coupées dans le sens de cette plus longue ligne pour faire des ornements aux jupes et aux corsages. Costumes garnis de biais, de volants et de plissés de toute dimension [, Journ. offic. 9 mars 1872, p. 1695, 2e col.]
biais
biais
Couper une étoffe du bon biais, du mauvais biais, La couper du bon sens, du mauvais sens, suivant l'usage auquel on la destine.
Fig. et fam., Prendre quelqu'un de biais, Le gagner avec habileté. Prendre une affaire de biais, Employer des moyens détournés pour la faire réussir.
Il se dit figurément et familièrement des Différentes faces d'une affaire ou des divers moyens qu'on peut employer pour réussir en quelque chose. Il y a plusieurs biais dans toutes les affaires. Le tout est de prendre le bon biais. Prendre une affaire du bon biais, du mauvais biais, de tous les biais, du vrai biais. Prendre un biais. Trouver un biais. Un biais ingénieux. User de biais et de ménagements. J'irai au fait avec lui, sans prendre aucun biais.
biais
BIAIS, s. m. [Biè, monosyllabe long., ê ouvert. En vers, il est de deux syllabes: "Des biais qu'on doit prendre. Mol.] 1°. Ligne oblique. "Il y a du biais dans ce bâtiment; cette maison, ce parterre est de biais, tout de biais. = 2°. Moyens dont on peut se servir pour réussir en quelque chôse. Prendre une afaire de bon biais, de mauvais biais, de tous les biais. — Prendre un homme de biais, le gagner avec habileté. "Il ne faut pas ataquer les hommes de front; il faut les prendre de biais..
L'homme étrange! on ne sait de quel biais s'y prendre,
Pour lui tirer l'aveu de ses méfaits.
Poinsinet de Sivry.
biais
biais
לוכסן (ז), אֲלַכְסוֹן, לוֹכְסָןomweg, schuintemodAusweg, Dreh, Schiefe, Schräge, Umweg, Verzerrungangle, bias, device, detour, slants-biescio, sbieco, sghimbescio (bjɛ)nom masculin
par l'intermédiaire de trouver un appartement par le biais d'un ami