bien
1. bien
adv. [ lat. bene ]bien que
loc. conj.si bien que
loc. conj.2. bien
adj. inv.3. bien
n.m.BIEN1
(biin ; l'n ne se lie jamais : ce bien est à moi, dites : ce biin est à moi, en donnant à biin la nasalité qui est dans in-digne, et non ce biin-n est à moi) s. m.PROVERBES
- Nul bien sans peine.
- Le mieux est l'ennemi du bien, c'est-à-dire on risque de gâter un ouvrage, une situation, en essayant trop de l'améliorer.
HISTORIQUE
- XIe s. Serez ses hom [son homme] par honur et par ben [, Ch. de Rol. III]Ne ben ne mal [il] ne respont [à] son neveu [, ib. X]Deus, se lui plaist, à bien nous le mercie [, ib. XXXVIII]Ensemble [nous] aurons et le ben et le mal [, ib. CLVII]
- XIIe s. Par amistié et par bien, [je] vous commande [, Ronc. p. 130]Puisqu'en vous sont tout mal estaint Et tout bien à droit alumé [, Couci, III]Les biens d'amour que j'ai atendus tant [, ib. XII]Douce dame, d'orgueil vous defendez, Ne trahissez vos biens [qualités] ne vos beautez [, ib. XI]Quant plus me truis [je me trouve] pensis et esgaré, Plus [je] me confort as biens dont ele est pleine [, ib.]Un petiz biens vaut mieux, si Diex me voie, Qu'on fait courtoisement Que cent greignor fait envieusement [, ib. XVI]S'avec ces biens [beauté et courtoisie] [vous] acueilliez felonie [, ib. XX][Je] N'en oi [ouis] nului parler qui moult de bien n'en die [, Sax. VII]El tuen bien plaisir sera exalced li notre corz [corne] [, Liber psalm. p. 127]
- XIIIe s. Et de faire tout bien [elle] fu en grant convoitise [, Berte, VI]Qui de bien est venus, drois est qu'à bien retraie [, ib. VIII]Dame, ce dist Tybers, grans biens vous est venus [, ib. XXIV]Et qu'à force [elle] leur tout [enlève] leur biens et leur richoise [, ib. LXII]Quant [elle] parti de ma terre, de tous biens [qualités] estoit pleine [, ib. LXXIV][Dieu] Qui vous rende les biens que vous fais nous avez [, ib. CXXXII]Car, amis, [je] ne prise une prune Contre ami les biens de fortune [, la Rose, 8111]En tele maniere se pot on entremetre d'autrui service, tout n'i pensast on fors qu'à bien [BEAUMANOIR, XXIX, 12]Pour ce que il cuidoient avoir bien [récompense], il descendirent à pié, et l'alerent saluer là où il chaçoit aus bestes sauvages [JOINV., 235]
- XIVe s. Instruments desquex l'on se peut aidier et en user en bien [ORESME, Eth. 21]Jà soit ce que les biens de fortune ont aucune foiz mestier ; et s'en aide l'en en aucunes nobles operacions [ID., ib. 24]Bien est ce que toutes choses desirent [ID., ib. 2]Ainsi doit dire cuer qui à bien veult penser, Et c'est toute la fin où li hons doit penser [, Guesclin. 15178]
- XVe s. L'endemain il fit faire et appareiller instruments et engins, pour plus fort assaillir le chastel, et bien dit qu'il ne s'en partiroit pour bien ni pour mal, si l'auroit à sa volonté [FROISS., I, I, 149]Sainte Marie, dis-je au chevalier, que vos paroles me sont agreables et que elles me font grand bien [ID., II, III, 12]De celle chose s'enfelonna le duc de Berry sur le comte de Foix, et n'en pouvoit le dit duc ouïr parler en bien devant lui [ID., ib.]Grant bien me fait à m'y mirer, En actendant bonne esperance [CH. D'ORL., Bal. 35]Qui bien fera, bien trouvera [ID., Rondeau.]Il voloit [voulait] du bien beaucoup au dict leur roy, nonobstant qu'ennemy feust à son cousin germain le roy Henry [CHASTEL., Chron. des ducs de Bourg. II, ch. 46]Lequel, comme je croy, le fait pour vostre bien, et pour maintenir sa maison vive [ID., ib. II, ch. 27]Et certes, on ne peut trop honorer ne faire de bien à un vaillant homme d'armes ; car moult en est le mestier perilleux [, Bouciq. II, ch. 19]Il fault dire du bien le bien [COQUILL., Plaid. de la simple.]À tout quarante ou cinquante gentilz hommes de Savoye, gens de bien [COMM., I, 3]Les hommes de bien et vertueux de cette avant-garde se tindrent ensemble [ID., II, 10]Tous deux avoient autreffois receu bien du roy [ID., I, 12]
- XVIe s. J'ay ung merveilleux regret d'avoir perdu le bien de les voir si tost que je le desirois [MARG., Lett. 84]La plupart des hommes attendent à faire des biens [aumônes, bonnes œuvres], lorsqu'ils se sentent assaillis de la mort [ID., Nouv. LV]Se servir d'une chose au bien de sa cause [MONT., I, 19]Ses biens furent confisqués [ID., I, 39]Perdre son bien [MONT., I, 64][Par sa mort] donner reputation en bien ou en mal à toute sa vie [ID., I, 67]Des gents de bien [MONT., I, 128]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. ben, be ; espagn. bien ; portug. bem ; ital. bene. Bien ne peut pas venir de bonum ; à la vérité, dans le dialecte normand, bonus avait donné buen, comme homo, huem, et comes, cuens ; mais il n'y a aucun exemple que cet u y ait été changé en i. Il vient donc de bene, adverbe, mais adverbe transformé par les langues romanes en un substantif et même, comme dans un exemple du XIIe siècle (bien plaisir), en un adjectif.
BIEN2
(biin ; devant une voyelle ou une h muette, l'n se lie : bien honorable, bien écrire, dites : biè-n honorable, biè-n écrire ; quelques-uns disent : biin-n honorable, biin-n écrire, en donnant à biin le son nasal de in dans indigne ; cela n'est pas bon ; la règle générale de ces prononciations, sauf exception, est donnée par vinaigre, vinai-gre, qui n'a pas souffert du mauvais usage) adv.REMARQUE
- 1. Si l'on compare bien adverbe avec mal adverbe, on verra que ces deux mots se comportent souvent de la même façon, et que par conséquent ils doivent avoir même origine, c'est-à-dire provenir, l'un et l'autre, d'un nom substantif ou adjectif ; et une étymologie exacte fait reconnaître que, de bene, les langues romanes ont tiré à la fois un substantif et un adverbe ; d'où l'usage fréquent de cet adverbe comme substantif.
- 2. Bien, dans le sens de beaucoup, veut après lui l'article défini du, de l', de la, des, tandis que beaucoup veut simplement le partitif de : il m'a fait bien de l'honneur, il m'a fait beaucoup d'honneur ; bien des gens pensent, beaucoup de gens pensent ; voilà bien de la viande. La raison de cette construction est facile à donner. Beaucoup, malgré son emploi adverbial, est un substantif ; et l'on dit beaucoup d'hommes, beaucoup de vin, comme on dit un grand nombre d'hommes, une grande quantité de vin. Au contraire bien est un adverbe, et ne peut avoir une pareille construction ; aussi ne l'a-t-il pas et il laisse au verbe toute son action. J'ai bien de l'argent, est : j'ai de l'argent bien ; j'ai connu bien des gens qui.... est : j'ai connu des gens bien.... Puis, par assimilation : bien des gens peuvent ; tournure qui n'est plus susceptible de l'explication par le verbe, mais qui résulte d'une assimilation irrégulière. À cette assimilation survient une exception. si le substantif est précédé d'un adjectif, ou si bien de est suivi d'autres pris substantivement, on se sert de la préposition de sans article : cette contrée renferme bien de fertiles prairies ; bien d'autres vous en feront le récit. Il faut admettre ici, par une irrégularité qui n'a rien d'étrange, que l'assimilation avec beaucoup (car bien d'autres est l'équivalent exact de beaucoup d'autres) l'a emporté et a influé sur la construction.
- 3. Bien avec un participe présent. Le participe s'accorde lorsque bien est devant, et reste invariable lorsque bien est après : des personnes bien pensantes, des personnes pensant bien. Soyons bien buvants, bien mangeants : Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans [LA FONT., Fabl. VI, 19]La raison de cette différence, c'est que bien, se mettant comme très et fort devant des adjectifs, semble transformer en adjectif le participe, et dès lors l'oreille exige l'accord.
- 4. Des grammairiens ont prétendu qu'il ne fallait pas dire : il m'a bien ennuyé, mais m'a fort ennuyé ; il est bien malade, mais il est très malade ; à cause que l'idée de bien faisait contradiction avec les idées d'ennui et de maladie. Cette observation ne vaut rien, et l'usage proteste contre elle, bien, en plusieurs cas, s'étant confondu avec beaucoup.
- 5. Nous ne sommes pas encore arrivés ; bien s'en faut. Cette phrase est condamnée par des grammairiens qui veulent : il s'en faut bien. Cette locution est familière, mais n'est point incorrecte ; bien peut se mettre, comme on a vu, en tête de la phrase ; et la suppression de il se fait ici comme quand on dit elliptiquement : suffit.
- 6. Avec le que exclamatif, l'adverbe bien ne se joint pas à l'adjectif, et l'on ne dit pas : ô qu'il est bien sage ! ô que notre destinée est bien étrange ! mais on dit : ô qu'il est sage ! ô que notre destinée est étrange ! Il en est autrement avec un verbe ; et l'on dit : ô qu'il a bien travaillé ! ô qu'il a bien réussi !
SYNONYME
- BIEN, BEAUCOUP. Il a bien de l'argent ; il a beaucoup d'argent. En quoi ces deux phrases diffèrent-elles ? La nuance est très faible ; cependant elle existe. Il a beaucoup d'argent signifie simplement une grande quantité sans aucune idée accessoire. Il a bien de l'argent, signifie non-seulement une grande quantité, mais exprime de plus une sorte de surprise ou de satisfaction. Ainsi l'on emploiera beaucoup dans le cas où l'on ne veut qu'exprimer la quantité ; et bien, quand on y joindra quelque sentiment relatif à soi ou à autrui.
HISTORIQUE
- XIe s. Bien [il] en pourrat louer ses soudoiers [, Ch. de Rol. III]Là où cist furent, des autres i ot bien [, ib. VIII]Li archevesque est bien bon chevalier [, ib. CLII]
- XIIe s. Ben a set ans [, Ronc. p. 2]Poez bien retorner [, ib. p. 7]Bien le savez [, ib.]Bien est de France [il est réellement de France] [, ib. p. 22]Bien l'avez fait, mout [je] vous en doi amer [, ib. p. 33]Bien [il] semble prince de bataille aduré [, ib. p. 36]Mais d'une chose soiez vous ben certis [certains] [, ib. p. 72]Et sont o lui bien cent mil conquirant [, ib. p. 122]Baron, dist Charles, ben devons Deu servir [, ib. p. 155]Par foi, bele Aude, bien est que je'l vous die [, ib. p. 167]Dex, je croi bien que fustes fils Marie [, ib. p. 173]Vous poez bien savoir par ma chanson [, Couci, II]Bien [je] cuidai vivre sans amour Dès ore en pais tout mon aé [âge] [, ib.][Trois messagers] qui fassent vo [votre] besogne bien et hardiement [, Sax. XX]
- XIIIe s. Et li bien entendant en seront esjoui [, Berte, I]Bien savez qu'on ne peut pas trestous jours durer [, ib. III]Il fait mout bon bien faire, plus n'en peut-on porter [emporter] [, ib.][Ils] Surent près d'aussi bien le françois de Paris Que ceus de St Denis.... [, ib. v]Bien parut puis à Charle qui fu rois poestis.... [, ib.]Aliste, se je puis, très bien [je] marierai [, ib. VII]Avoec Constance [elle] fu bien neuf ans et demi [, ib. LIX]Bien treise compaignons avec lui [il] amena [, ib. CVIII]Et se il le peut prover par deus leaus garens de la lei de Rome, homes ou femes, bien baste [, Ass. de J. 112]
- XIVe s. Et celui est bien né qui a telle disposicion en soy bien née et bien entée de sa nativité et de nature [ORESME, Eth. 76]
- XVe s. Puis s'en partit atant ; bien peut estre qu'il perdit aucuns de ses gens à se retraire, mais ce ne fut mie grandement [FROISS., I, I, 43]Or dit le comte vous parlez bien ; mais je vous dirai qu'il vous aviendra de ce voyage [ID., II, III, 18]Messire Roger de Mortimer qui tenoit grand terre en Angleterre, bien sept mille livres de revenu [ID., I, I, 28][Une porte de la ville fut livrée aux assiégeants] Et voulurent bien dire aucunes gens que ce fut fait assez de l'accord et pourchas ou consentement de messire Hervey de Leon ; or ne sais-je pas si ce fut voir ou non [ID., I, I, 157]Si en devenoient les aucunz [brigands] qui se faisoient maistres par dessus les autres, si riches que c'estoit merveille. Et en y eut bien un entre les autres, que on appeloit Croquart, qui.... [ID., I, I, 325]Par quoi les preux aient exemple d'eux encourager en bien faisant [ID., Prol.]Pourtant n'y entendez que bien ; Autrement je ne le desire [CH. D'ORL., Chanson, 22]Et pour ce le feirent prendre et mectre en prison, et faisoit trop bien la maniere d'estre innocent [JUVÉN., Charles VI, 1385]Tout estoit si bien pillé qu'il n'y avoit plus de fourraige pour les chevaux [ID., ib. 1414]Bien peu de jours après [COMM., I, 2]Il [Édouard] estimoit ne estre pas bien de ses subjects et par especial des grans [ID., IV, 1]Chascun des leurs loue leur langage, au moins ceulx qui veulent estre bien d'eulx [ID., V, 18]Aussi, à bien faire, ung prince doit estre bien sage quant il va en pays estrange [ID., VI, 3]Et luy dit : mon cas va très bien ; Mon procès est ce jourd'hui jugé [VILLON, 2e repue franche.]En bataille, le moins de nombre assez tost desconfit le plus grand, quant ils sont bien avecques Dieu [, Jehan de Saintré, ch. 18]
- XVIe s. Et pour l'escouter mieux, Servir voudrois d'oreilles tous mes sens, Bien qu'à tant d'heur trop foible je les sens [ST GELAIS, 184]Bien qu'en pourtraict ne vous deust faire envie, Quand vous avez le personnage en vie.... [ID., 190]Bien que de tant les restes soyent petites [ID., 196]Où Dieu veult bien, le diable ne peut nuire [J. MAROT, V, 23]Et bien qu'encor cest espoir la deçoit, Un autre après et un autre en reçoit [LA BOÉT., 486]Il ne mesprisera pas celui auquel il fait bien pour son indigence [CALV., Instit. 545]Bien que je sçay que ce qu'on estime bonnes nouvelles ne vous ont esté celées, si faut il que je vous die que.... [MARG., Lett. 24]Les affaires de bien en mieulx vont en amendant par la bonne et briefve delivrance de Messieurs [ID., ib. 81]Quant bien elle le voudroit, elle ne sauroit endurer la litiere [ID., ib. 142]Scipion, en bien mourant [MONT., I, 67]Ou bien c'est que.... [ID., I, 69]Les femmes produisent bien toutes seules des.... [ID., I, 31]J'ay veu des recits bien plaisants devenir très ennuyeux [ID., I, 35]Une troupe de bien dix mille hommes [ID., I, 62]Les plus parfaictz se sont bien contentez de.... [ID., I, 70]Eh bien ! quand ce seroit la mort ! [ID., I, 76]Bien qu'à la verité la pluspart de nos actions ne soient que masque et fard [ID., I, 269]Et quand bien le corps s'en esmouveroit.... [ID., I, 303]Ceux qui enseignent à estre bien à cheval, à jouer des armes et à voltiger [LANOUE, 129]Il nous faut confesser que bien nous prend, de quoy Dieu veille pour nous, et nous sert de rempar [ID., 389]Il estoit bien mal aisé de trouver la sepulture ; et quand bien on l'eust trouvée, encore estoit il plus difficile d'en emporter les OS [AMYOT, Thés. 44]Profiter de bien en mieulx [ID., Lyc. et Num. 10]Il fut taillé en pièces bien quinze mille hommes [ID., Fab. 6]La paix fut bien faitte pour lors, mais incontinent après.... [ID., Marcel. 6]Ilz n'estoient pas bien l'un de l'autre, à cause de quelque different, que le pere de Eumenes avoit à l'encontre de cestuy Hecataeus [ID., Eumènes, 15]Dont ne sont par après les chandelles trop faciles à fondre, bien qu'elles sont vieilles, gardées de long temps [O. DE SERRES, 879]
ÉTYMOLOGIE
- Bressan, bin ; Berry, bin ; picard, ben, prononcé bin ; bourguig. bé, ben ; normand, bé ; provenç. et catal. ben, be ; anc. espagn. ben ; espagn. mod. bien ; portug. bem ; ital. bene, be ; du lat. bene. Marg. Buffet (Observ. p. 54, 1668) dit que bien que pour quoique est une vieille façon de parler qu'on doit éviter, spécialement en écrivant. Cependant bien que était dès lors employé par les meilleurs auteurs, et il est resté en bon usage. D'après l'historique ci-dessus, cette locution ne paraît s'être établie qu'à partir du XVIe siècle.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 2. BIEN, adv. - REM. Ajoutez :
- 7. À la REM. 2, il est noté qu'on dit : bien de fertiles prairies, au pluriel. Mais au singulier comment faut-il dire ? Mme de Sévigné a mis l'article défini : Mme de Guitaut a bien du bon esprit, Lett. 16 août 1677 Cela n'est pas fautif ; mais on dirait aussi : a bien de bon esprit.
bien
Les biens du corps, La santé, la force. Les biens de l'esprit, Les talents. Les biens de l'âme, Les vertus.
Les biens terrestres, les biens passagers, les biens temporels, Les biens de ce monde; par opposition aux Biens éternels, La béatitude éternelle.
Les biens de la terre, Les récoltes, dans la langue de l'Église. Implorer la bénédiction de Dieu pour les biens de la terre.
Le bien public, le bien général, L'avantage, le bien-être, l'intérêt de tous. Travailler au bien public. On a souvent abusé de cette maxime, que le bien particulier doit céder au bien général.
Prov., Nul bien sans peine, Tout ce qui est avantageux coûte à acquérir.
Vouloir du bien à quelqu'un, Avoir le désir de l'obliger. On dit quelquefois familièrement, en plaisantant, Cette femme vous veut du bien, Elle paraît être pour vous dans des dispositions favorables.
Faire du bien à quelqu'un, procurer du bien à quelqu'un, Le secourir dans le besoin, dans l'infortune; ou Contribuer à son bien-être, à son bonheur, lui procurer quelque avantage. Il aime à faire du bien à tout le monde. On dit dans le même sens, Rendre le bien pour le mal.
Faire du bien, faire grand bien, se dit des Choses qui procurent quelque avantage ou quelque soulagement. Cette pluie fera du bien, fera grand bien aux prairies, aux blés, à la vigne.
Donner à quelqu'un des avis, des conseils pour son bien, Les lui donner pour son avantage, selon ses intérêts. Écoutez les conseils de ce vieillard; ce qu'il vous dit, c'est pour votre bien.
Dire du bien de quelqu'un, parler en bien de quelqu'un, Parler avantageusement de quelqu'un, louer son caractère, ses qualités, ses talents, etc. On dit beaucoup de bien de cet ouvrage, de ce poème, etc., On le vante beaucoup. Il ne m'a parlé de vous ni en bien, ni en mal, Il ne m'a rien dit de vous, ou m'en a parlé en termes qui n'indiquent ni la louange, ni le blâme. On m'a dit de lui tout le bien du monde, On m'a fait son éloge sous tous les rapports.
Prendre, interpréter quelque chose en bien, L'interpréter d'une manière favorable.
Mener une affaire, une entreprise à bien, Faire qu'elle réussisse, qu'elle ait une heureuse issue. Cet ouvrage arrive à bien, vient à bien, Il s'améliore, il se perfectionne.
Prov., Le mieux est l'ennemi du bien, On peut gâter ce qui est bien, en voulant le perfectionner.
BIEN signifie aussi Ce qui est juste, honnête, louable. La science du bien et du mal. Cet homme fait le bien sans ostentation. Il entreprit de le ramener au bien. Le souverain bien. Le vrai bien. Le bien suprême. C'est un pas vers le bien. C'est un homme de bien, une femme de bien. Ce sont des gens de bien. Il a fait en cela une action d'homme de bien.
Fam., En tout bien et en tout honneur, en tout bien et tout honneur, À bonne fin, sans mauvaise intention.
Il signifie encore Ce qu'on possède en argent, en fonds de terre, ou autrement. Bien patrimonial. Les biens paternels. Les biens maternels. Riche en biens de toute sorte. Augmenter son bien. Il ne faut pas toucher au bien d'autrui. Être sans bien. Le bien mal acquis ne profite jamais. Dépenser son bien. Manger son bien. Partager son bien. Amasser du bien. Il le combla de biens. Le navire a péri corps et biens. Un mari et une femme séparés de corps et de biens. Séparation de biens. Être en communauté de biens. Faire cession de ses biens. Il lui a légué tous ses biens. Les biens de la succession, qui composent la succession. Les biens meubles et immeubles. Les biens nationaux. Les biens communaux.
Il se dit quelquefois absolument d'un Bien de campagne, d'une propriété rurale. Il a un petit bien à quelques lieues de la ville. Il vit dans son bien, sur son bien.
Fam., Avoir du bien au soleil, Avoir des biens-fonds, des terres, des maisons.
bien
Bien lui a pris de sortir, Il a eu raison, il a bien fait de sortir.
Tant bien que mal, À moitié bien, à moitié mal.
Être bien, se dit d'un Malade sur l'état duquel on est rassuré. Le malade est bien, est fort bien maintenant.
Cette jeune personne se tient bien, Elle a un bon maintien.
Ironiq., Nous voilà bien, se dit pour exprimer qu'on est dans une position fâcheuse, embarrassante. On dit de même Vous voilà bien, le voilà bien, etc.
Fam., Être bien ensemble se dit de Deux personnes de sexe différent qui ont un commerce de galanterie. Cela se dit aussi de Deux personnes qui ont simplement entre elles des rapports d'intimité. Vivre bien ensemble, Vivre en bonne intelligence. On dit de même Être bien, vivre bien avec quelqu'un.
Dans cette acception, BIEN a quelquefois après le verbe Être la valeur d'un adjectif attribut. Cette femme est bien, Elle a une figure agréable. Il a deux filles qui sont fort bien. Il est bien de garder une certaine dignité. Il serait bien que vous lui fissiez des excuses. C'est bien, c'est fort bien; ou elliptiquement, Bien, fort bien, se disent pour marquer Adhésion, assentiment, approbation. Bien, fort bien, je n'y vois aucun empêchement. Nous partirons, c'est fort bien; mais qui nous remplacera? Ces locutions s'emploient quelquefois ironiquement et par reproche. Bien, fort bien, ne vous gênez pas. Elles servent aussi à exprimer qu'on a bien compris un avis, une explication, un éclaircissement, ou qu'on ne veut pas continuer l'entretien sur l'objet dont il s'agit; et alors Bien peut être répété. Fort bien, je vois maintenant ce que j'ai à faire. Bien, bien, j'entends ce que vous voulez dire. Bien, bien, nous reparlerons de cela.
Il signifie aussi Beaucoup, fort, très. Bien mieux. Il est déjà bien loin. Il mange bien. Il boit bien. Il s'est levé bien matin. Il est arrivé bien à propos. Elle a si bien caché cela que je ne puis le trouver. Une femme qui aime bien son mari. Je désire bien qu'il réussisse. Il s'en faut bien que... La chose s'est passée bien autrement que vous ne le dites. Il est bien savant. C'est un homme bien malheureux. Il est bien malade. Il est bien mal. Je suis bien aise de vous rencontrer. Il part? j'en suis bien aise. Il a été bien attrapé. Je suis bien sûr du contraire. Ce sont là de bien faibles raisons. Bien fou qui se fie à de telles promesses.
Il s'emploie en quelque sorte comme nom : Bien de l'argent, bien de la peine, bien du monde, bien des hommes, etc., Beaucoup d'argent, de peine, de monde, etc. On dit Bien d'autres. Il en est venu bien d'autres et non Bien des autres.
Il en a vu bien d'autres... Il a vu des dangers, des difficultés, souffert des fatigues, etc., bien autres que celles dont il est question.
Il signifie dans quelques cas Formellement, expressément. Il est bien entendu que... Cela est bien établi dans le contrat. Vous voilà maintenant bien averti. Il est bien et dûment investi de cette magistrature.
Il s'emploie aussi dans la signification d'À peu près, environ. Il y a bien trois ans que je ne l'ai vu. Il y a bien deux lieues d'ici là.
Il s'emploie souvent par redondance et pour donner plus de force à ce qu'on dit. Auriez-vous bien l'assurance de le nier? Vous aviez bien raison. Je le savais bien. Je m'en doutais bien. Il faut bien y consentir. Il le faut bien. Je vous l'avais bien dit. Je vous entends, je vous comprends bien. Il est bien en chemin, mais il n'est pas arrivé. Il est bien vrai que cela est, mais... C'est être bien prompt, un peu bien prompt. Allez-y, ou bien j'irai moi-même. Vous auriez bien pu venir. Je le veux bien. Je le vois bien. Nous verrons bien. Voilà bien le langage d'un ami. Ironiquement, C'est bien à vous, il vous sied bien de censurer les autres.
BEL ET BIEN, loc. adv. Voyez BEAU.
BIEN LOIN DE, loc. prép. Voyez LOIN.
BIEN QUE, loc. conj. Encore que, quoique. Bien que je le souhaite de tout mon coeur, je ne le puis pas. On lui donna une gratification, bien qu'il ne l'eût guère méritée.
SI BIEN QUE, loc. conj. Tellement que, de sorte que. La nuit nous surprit, si bien qu'il fallut nous arrêter en route.
bien
Bien, Monosyllabe, tantost est nom masculin, et signifie ores, ce que chacun possede à luy appartenant, Bona. Comme c'est mon bien, Meum est patrimonium, Et se divise en meuble et immeuble, qu'on dit plus usitéement au pluriel, biens meubles, et immeubles. Ores plaisir, Beneficium. Comme vous m'avez fait ce bien, isthoc me affecisti beneficio, Et c'est de vostre bien que j'ay cecy, Hoc tuo beneficio habeo. Tantost est adverbe, et signifie ores positivement, comme c'est bien fait, Benefactum, Dont le comparatif est mieux fait, et le superlatif est tresbien fait, ores superlativement, Il est bien-heureux et malheureux, Valde fortunatus, valde calamitosus, Il est bien riche, Valde diues, Tantost est particule d'octroy en affirmant, comme tu viendras, à quoy est respondu, Et bien, ou bien. Tu accedes, Sane quidem, ou accedam. Tantost est excitative, comme, Et bien veux-tu demeurer là, Heus tu istuc ne commanere, sententia est. Et a de l'interrogation, soit suivie d'autres propos, ou non, comme quand aucun a proposé à un autre quelque chose à faire, ou à dire, ou à penser, Il luy dit, Et bien? Quid animi ad haec habes? Quid sentis? quaenam tua mens est.
Fort bien, et à l'aise, Percommode, Perbene.
Tu pourras fort bien et aisément estre avec moy, Belle esse poteris mecum.
Non pas si bien, Non aeque bene.
Bien de par Dieu Age sane.
Bien de par Dieu qu'il die, j'en suis content, Age dicat, sino.
Bien de par Dieu, ainsi soit fait, qu'on l'ameine, Age, age, traducatur.
Bien de par Dieu, prenons qu'il soit ainsi, Agite vero, verum esto.
Acquerir de grands biens, Is cui res tanta facta est, Liu. lib. 23.
Bien de par Dieu, qu'il ait, Habeat sane.
Bien de par Dieu, qu'ainsi ne soit, Ne sit sane.
Bien pour Dieu, que le Prince ne nous donne rien, Atque adeo nihil largiatur Princeps.
A bien vienne tout, Deus bene vertat. B. ex Terent.
¶ Bien te soit, Pax.
Bien autrement, Multo aliter.
Il va bien autrement, Longe secus est.
Je le croy bien, Satis credo.
Ce seroit un grand bien pour les hommes, Bene cum rebus humanis ageretur. B. ex Suetonio.
C'est bien avisé à toy, Recte admones.
T'en vas-tu d'icy aux champs? A. c'est bien dit, il est ainsi, Tu rus hinc abis? A. Recte.
C'est bien dit, ouy vrayement que je le te pardonne, Scilicet equidem istuc factum ignoscam. Par moquerie.
C'est bien dit, par moquerie, comme qui diroit, Vous-vous moquez, Sane bene.
C'est bien dit à toy, Lepide memoras, recte dicis.
Qui scavent que c'est de bien et d'honneur, Qui vita et humanitate perpolita sunt. B. ex Cic.
Tu ne diras jamais si bien que, etc. Nunquam dices tam commode, etc.
Dire tout bien, Bona dicere.
C'est bien fait à vous, Bene facis, Bene agis.
O que c'est bien fait, O factum bene.
Tu parles bien autrement que tu ne faisois auparavant quand je te la bailloye, etc. Orationem longe aliam praebes, nunc atque olim cum dabam.
Il parle bien, Loquitur laute.
Bien mentir, ou richement, Ampliter mentiri.
C'est bien souvenu à toy, Recte meministi.
Il est bien chargé, Recte oneratus.
Bien instruit et enseigné, comme ont accoustumé gens de bonne maison, Liberaliter eruditus.
Je puis bien ne m'en soucier point, Non curare pulchre possum.
Se porter bien, Recte valere.
Il se porte bien, Recte ei est.
Si la chose se portoit bien, Si recte esset.
Prendre en bien, Accipere aequo animo, Boni consulere.
Je scay bien, Sat scio.
Bien et mal, Recte et perperam.
Soit bien, soit mal, soit proffitable ou non, ils n'en font qu'à leur fantasie, Melius peius, prosit obsit, nihil vident, nisi quod lubet.
Estre bien traitté, Laute diuersari.
Il va bien. Optime est.
Il ne va que bien, Recte.
Pourquoy ne pourroy-je aussi bien estre icy que Marcel, Qui minus autem ego istic recte esse possim, quam Marcellus.
Veux-tu bien faire? Vin'tu lepide facere.
Y a-il rien que bien? Satin'saluae? B. ex Liuio.
Devenir homme de bien, se remettre à bien vivre, Redire in rectam semitam, siue in viam, Se ad frugem bonam recipere.
Il a fait ce qu'un homme de bien devoit faire, Hominis frugi functus officium.
Bien faire à aucun, Recte alicui facere, Augere commodis aliquem. B. ex Cicerone.
Je te feray beaucoup de biens, Tibi multa bona instant a me. Plautus.
Qui fait quelque bien à un autre, Promerens.
Ne vouloir guere de bien à quelqu'un, Leuiter bene velle alicui.
¶ Bien que, signifie autant que posé le cas, Encore qu'ainsi soit, Combien- que. Esto, Quamuis, Quanquam Tametsi.
Bien, ou Biens, Le bien que le pere delaisse à ses enfans apres son trespas, Patrimonium, Bona patria.
Les biens et successions qu'un chacun a à soy, meubles ou immeubles, Familia, Res familiaris, Fortunae, Pecuniae, Substantia.
Tous biens exterieurs, Bona, bonorum.
Grands biens, ou beaucoup, Fortunae amplissimae.
N'avoir pas grands biens en sa maison, Familiari pecunia tenuis esse.
Les biens que nous avons serrez en nos coffres, Relictae sine haerede sarcinae.
Bien tenant, Bonorum possessor,
¶ Plein de biens et riche, Plenus, Opulentus.
Il a des biens, Res salua est. B. ex Plauto.
Les biens d'un qui a respondu pour celuy qui s'obligeoit, pour tel affaire concernant le public, lesquels sont obligez, et hypotequez à la chose publique, Praedes.
Biens obligez, et hypotequez, Bona praedialia.
Biens saisis, regis et gouvernez sous la main du Roy, Bona publice possessa.
Biens appliquez au Roy, Bona caduca.
Biens vacans, Haereditatis patrimonium.
Acquerir ou amasser biens, Rem facere.
Despendre et gaster ses biens, Rem familiarem corrumpere, Funditare rem.
Laisser ses biens à l'abandon de la justice pour les confisquer, Pigneranda poenae, praebere bona.
Selon les biens que tu avois, Pro re tua.
bien
BIEN, s. m. [Monosyllabe: en n'y a pas le son d'an. Un Auteur très-moderne fait rimer bien avec chagrin et avec refrein. Il prononce donc bein, comme font plusieurs: Je le veux bein. Cette prononciation ne vaut rien; ou comme prononcent les mêmes persones, ne vaut rein: prononciation normande.] 1°. Ce qui est bon, utile, avantageux, convenable. Le souverain bien; le bien public; rendre le bien pour le mal; il faut aler au bien de la chôse. — Faire du bien, se dit des persones et des chôses. "Il aime à faire du bien à tout le monde: "Cette saignée lui a fait du bien: "Cette succession a fait grand bien à ses afaires. = 2°. Religion, vertu, probité. Homme de bien, femme de bien, gens de bien. Aimer le bien, se porter, se tourner au bien. "Narbal déplora en homme de bien le malheur de Pigmalion. "Il se hâta de ralier tous les gens de bien, pour s'oposer à Adherbal. Télém. Voy. Honête homme, au mot HONNêTE. = 3°. Ce qu'on possède en argent, en fonds de terre, ou autrement. Avoir du bien; aquérir du bien; manquer de bien; être sans bien. Autrefois on l'employait pour bonheur, avantage: "J'ai le bien de vous conoître, écrit M. Arnaud à N. Perraut.
On apèle, en style didactique, biens du corps, la santé, la force; biens de l'esprit, les talens; biens de l'âme, les vertus. "Les biens de l'âme sont préférables aux biens de l'esprit, et ceux-ci le sont aux biens du corps. L'Ab. Prévôt, dans l'Hist. des Voy. met souvent biens pour marchandises. "Ce qu'on apèle les biens secs, l'ivoire, l'or, la cire, etc. C'est un anglicisme. Voy. Dict. Angl. de Boyer, au mot GOOD.
Vouloir du bien à... Aimer: "Alexandre Sévère, dans le temps qu'Héliogobale ne lui vouloit pas de bien; Font. — Dire du bien de... Louer: "Mde. de la Fayette vient de me mander que son fils est arrivé, qu'il lui a dit mille biens du vôtre. Sév. — Sentir son bien; avoir l'air noble: "On ne cessoit de dire qu'il sentoit son bien, et qu'il ressembloit à Mde sa mère. Marm. Cette locution sent un peu le jargon moderne. — On dit, dans le style familier: grand bien vous fasse: "Prenez-en tant que vous voudrez, et grand bien vous fasse. Volt. — On dit, faire du bien, en parlant des chôses, ou faire grand bien: on l'a vu plus haut. Mde. de Sévigné dit, en ce sens: faire bien.: "Les eaux lui font très-bien depuis six jours. Cela n' est pas aussi conforme à l'usage. — Faire bien, signifie mieux, ce qui est dans l'ordre, et convenable. "Ce morceau fait bien dans cet endroit; cette figûre dans ce tableau. "Cet adjectif fait très-bien devant le substantif, etc. Il est-là adverbe.
En bien, adv. Changement en bien. Parler en bien de tout le monde. Cela ne me touche ni en bien, ni en mal.
bien
BIEN, adv. Qui sert à marquer un certain degré de perfection, d'avantage, de bonheur, etc. "Il se porte bien, il parle bien; tout va bien, etc. — Il signifie aussi, beaucoup, fort, extrêmement; il travaille bien, il mange bien; il y avait bien du monde, etc.
Rem. 1°. BIEN est le seul adverbe de comparaison après lequel on mette l'article du, de l', ou des. On dit: beaucoup de monde, et bien du monde; peu d'argent, et bien de l'argent; plus ou moins de gens; et bien des gens, etc.
2°. BIEN se met toujours après le verbe dans les temps simples, mais avec l'infinitif et les temps composés, il est mieux de le placer devant cet infinitif et le participe. "Il chante bien; il a bien chanté; il faut le bien faire, et non pas le faire bien; il a chanté bien.
3°. BIEN, devant les adjectifs, régit quelquefois de et l'infinitif: "Vous êtes bien bon de vous gêner: "Tu es bien foible de t'afliger à cet excès.
4°. BIEN, au comencement de la phrâse. Vaugelas le condamnait dans la prôse, mais il trouvait qu'il avait bone grâce en vers. On ne l'emploie plus que dans le style marotique.
Bien est-il vrai qu'il parloit comme un livre.
Ververt.
Bien est-il vrai que par le temps mûri,
D'autres leçons mon esprit s'est noûrri. Rouss.
Bien le savez, Marot, mon maître cher. Id.
BIEN avec en et prendre, régit le datif, et est suivi de la conjonction que, ou de la prép. de. C'est la seule ocasion où il se mette à la tête de la phrâse dans la prôse. "Bien nous en prit qu'ils eussent saisi le bon moment. Voy. à la Mer du Sud. "Bien vous en a pris sur tout cela, de prendre les devans. Tart. Epist.
Être bien, être joli; néologisme, qui a assez bien pris. "Je vous proteste que persone n'est moins avantageux que moi, et que si je suis bien, c'est sans le savoir. Marm.
Lisidor, à la fin, a quité Doralise:
Elle est bien, mais ma foi d'une horrible bêtise.
Méchant.
Venir à bien; Réussir. "La natûre est prodigue en semences de plantes: il lui sufit que, sur un grand nombre de perdûes, il y en ait quelqu'une qui viène à bien.
BIEN, à peu près, environ: "Il y a bien trois mois qu'il est parti. — Quelquefois il ne s' emploie que pour doner plus de force à ce qu'on dit. "Je le savois bien: "Aurez-vous bien la hardiesse de le soutenir?
Bel et bien, adv. du style familier.
Leur Avocat disoit qu'il faloit bel et bien
Recourir aux Arrêts~, etc. La Font.
* On dit: Il s'en faut de beaucoup, mais on ne doit pas dire, il s'en faut de bien, comme on dit en Provence; et c'est une nouvelle preuve que bien ne peut pas toujours se mettre à la place de beaucoup.
* Quand bien et quand bien-même, sont vieux: "Il y a bien des persones, à qui je n'en voudrois pas dire autant, quand bien elles me tiendroient l'épée sur la gorge; Voit. On dit à présent, quand même.
Trop bien pour fort bien, est du style marotique.
Ta plume baptise
De noms trop doux gens de tel acabit;
Ce sont trop bien maroufles que Dieu fit.
Rouss.
Le même Poète l'emploie ailleurs dans son sens naturel.
Tu sais trop bien que le sage,
De son loisir studieux
Doit faire un plus noble usage.
On dit, dans le Dict. Gramm. que bien que, pour quoique, encôre que, a fort vieilli. Nous ajoutons ici qu'il serait à souhaiter que l'usage le rapelât. L' Acad. le met sans remarque. On doit lui apliquer tout ce qu'on dit de quoique. Voy. ce mot. — On peut le mettre également bien, ou au commencement de la phrâse, ou au milieu, après le membre de la phrâse, auquel il répond. "Bien qu'il soit paûvre, il est honête homme, ou bien; il est honête homme, bien qu'il soit paûvre.
Si bien que, De sorte que, est vieux aussi. Vaugelas blâmait ceux, qui ne voulaient pas s'en servir. Il n'est usité aujourd'hui que dans le style familier.
Bien entendu que. Voy. ENTENDU.
BIEN, beaucoup, fort (synon.) Voy. TRèS.
bien
bien
bien
bien
(bjɛ̃)adverbe
bien
adjectif
bien
Gut, doch, Bauernhof, Besitzung, ja, Landgut, sehr, schön, viel, wohl, direkt, tadelloswell, estate, farm, property, ranch, very, good, right, okay, quite, very much, yes, a lot of, commodity, fortune, finegoed, erg, heel, zeer, mooi, bezitting, bijster, bijzonder, boerderij, ja, jawel, landgoed, nugoed, terdege, (het) goede, bezit(ting), echt, fatsoenlijk, heel veel, ruimschoots, veel, vermogen, wel(nu)!, welzijn, werkelijk, bestwil, degelijk, deugdelijk, flink, heerlijk, knap, lekker, recht, schoon, wel, zegen, juist, op de juiste manier, primaבכי טוב, בסדר, היטב (תה״פ), טוב (ת), יפה (ת), יפה (תה״פ), כן (תה״פ), מקנה (נ), רכוש (ז), בְּסֵדֶר, טוֹב, יָפֶה, כֵּן, רְכוּשׁbien, mucho, muy, correctamente, sanobem, direitoαγαθό, καλά, καλό, καλώς, περίφημα, σωστά, υγιήςимущество, отлично, правильно, хороший, хорошоbene, molto, perbene, proprioبِالإضَافَةِ إِلَى, عَلَى حَقّ, عَلَى ما يُرَامdobře, správně, výborně, zdravýfint, godt, rask, rigtigthienosti, hyvin, oikein, tervedobro, ispravno, zdrav正しく, 申し分ない, 申し分なく, 見事に건강한, 옳게, 잘godt, riktig, utmerket, veldobry, dobrze, piękniebra, fint, rätt, välดี สุขสบาย, สบายดี, อย่างชำนาญ, อย่างถูกต้องdoğru olarak, iyi, pekalađúng, khỏe mạnh, tốt健康的, 唔,这个,噢, 很好, 正当地 (bjɛ̃)nom masculin
bien
[bjɛ̃]il n'y a pas de mal à se faire du bien → there's nothing wrong with doing oneself a bit of good
Ses vacances lui ont fait beaucoup de bien → His holiday has done him a lot of good.
ça fait du bien de faire → it does you good to do
dire du bien de → to speak highly of
Jean m'a dit beaucoup de bien de toi → Jean told me a lot of good things about you., Jean spoke very highly of you to me.
c'est pour son bien → it's for his own good
changer en bien → to change for the better
le bien public → the public good
vouloir du bien à qn (= vouloir aider) → to have sb's best interests at heart
un ami qui vous veut du bien → a well-wisher
son bien le plus précieux → his most treasured possession
avoir du bien → to have property
bien immobilier → property
Elle travaille bien → She works well.
aller bien, se porter bien → to be well
croyant bien faire, je ... → thinking I was doing the right thing, I ...
faire bien de ... → to do well to ...
Tu ferais bien de faire attention → You'd do well to pay attention.
Je veux bien le faire → I'm quite willing to do it.
il faut bien le faire → it has to be done
peut-être bien → it could well be
on verra bien → we'll see
il y a bien 2 ans → at least 2 years ago
Il semble bien que → It really seems that ...
Paul est bien venu, n'est-ce pas? → Paul HAS come, hasn't he?
Où peut-il bien être passé? → Where on earth can he have got to?
eh bien! → well!
je ne me sens pas bien → I don't feel well
je suis bien → I'm fine
je ne suis pas bien → I don't feel well
Ce restaurant est vraiment bien → This restaurant is really good.
Elle est bien, cette maison → It's a nice house.
Elle est bien, cette secrétaire → She's a good secretary.
c'est très bien comme ça → that's fine
Ce n'est pas si bien que ça → It's not as good as all that., It's not all that great.
C'est bien? → Is that all right?
bien-être [bjɛ̃nɛtʀ] nm → well-being
une sensation de bien-être → a sense of well-being