blason
blason
n.m.BLASON
(bla-zon) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Teinz ne blasons ne le puet contrester [, Ronc. p. 61]De sous la boucle [il] li perce le blazon ; El cors li met le pan del confanon [, Raoul de C. 98]
- XIIIe s. Et se ferirent sous les blasons si roidement que il rompirent poitraus et chaingles [sangles] et se porterent à terre par dessus les crupes des chevaus [, Chron. de Rains, p. 65]Quiconques veut estre blasonier à Paris, c'est assaveir ouvreres et cuireres de selles et de blasons, estre le puet [, Liv. des mét. 219]
- XIVe s. Les lances en leur poins, au col le blazon [RAYNOUARD, Lexique.]
- XVIe s. Aussi n'est-il blason, tant soit infame, Qui sceust changer le bruit d'honneste femme, Et n'est blason, tant soit plein de louange, Qui le renom de folle femme change [MAROT, II, 56]Il feit honorablement inhumer les os de ceulx qui estoient morts en ceste guerre, et luy mesme feit le blason funebre à leur louange selon la coustume [AMYOT, Péric. 54]On treuve encore aujourd'huy un blason ou harengue funebre qu'il feit devant le peuple à la louange de son filz [ID., Fab. 3]Phebus lui donna l'esprit poetique pour repondre promptement en se defendant contre le blason que sa dame avoit si finement et deliberéement songé contre lui [DESPER., Contes, LXVI]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. blezo, blizo ; espagn. blason, armes et gloire ; portug. brasao ; ital. blasone. Blason signifie bouclier, écu, et armes peintes sur l'écu ; puis, sens perdu aujourd'hui, louange ou blâme. D'après Diez, de l'angl. sax. blaese, flambeau, d'où éclat, écu orné ; d'après d'autres, de l'all. blasen, sonner du cor. Le sens premier est écu orné.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- BLASON. Ajoutez :
- Ajoutez :
- XVe s. Que la rusée principalment Se mesloit d'aimer par amours, Et qu'elle sçavoit tant de tours, Tant de ruses, tant de blason [langage habile], Qu'elle entretenoit les plus gours, etc. [COQUILLART, l'Enqueste.]
HISTORIQUE
blason
Il se dit aussi de la Connaissance de tout ce qui est relatif aux armoiries. Entendre le blason. Savoir le blason. Enseigner le blason. Les règles du blason.
blason
Blason, Proprement prins, est la devise et Armoiries, que un Chevalier, fut en errant ou à la guerre, portoit anciennement peintes en son Escu de deffence, Comme, Il portoit en son Escu un blason de gueules à deux lions rampans d'or. Le champ dudit blason estoit toute la superficie de l'Escu entierement couverte, ou du metail ou de la couleur dont le blason faisoit sa base, comme se peut encores voir és anciennes sepultures de deux cens ans en arriere. Et par cet exemple aussi, Il ne portoit pas l'escu dequoy il se devoit parer, Car il devoit porter de gueules, mais il le porta autre dequoy il feit follie. l'Espagnol dit aussi Blason, En cete signification. Molina en la description del Reyno de Galicia. Blason se prent aussi pour l'Escu où il est peint, comme le chevalier pendit à son col le blason du Prince, c'est à dire l'Escu du Prince: ou bien, l'Escu aux Armoiries et devise du Prince. Du porter de l'Escu ainsi armoirié est venu que en matiere d'Armoiries pour deviser le Blason d'aucun, les Heraux et autres à ce cognoissans usent de ce mot Porter. Comme, Il porte de sable à un lyon passant d'argent, c'est à dire son sablon ou Armoiries sont un lyon passant d'argent en champ de sable. Et, quel blason portoit-il en la bataille? Le Poursuivant respondit qu'il portoit un Escu de gueules à la nef d'or, qui est l'enseigne de Fez. Et, Avec la nef y avoit trois lyons signez emmy le Champ, c'est à dire ses armoiries estoient une nef et trois lyons signez d'or emmy, en champ de gueules. De ce dernier exemple il appert que le blason n'estoit pas seulement porté aux Escus, ains aussi és bannieres, enseignes et cognoissances. Ce qui appert plus clairement par cet autre, Il portoit à son Escu un blason de sable à huit hermines d'or: L'autre portoit à sa cognoissance un Escu d'or à trois testes de lyepard de gueules: le tiers portoit à sa banniere un Escu d'azur bis à deux dragonceaux d'or: Le quart portoit à son Enseigne un Escu d'argent à trois chasteaux de Sinople. Aucuns estiment que cet exemple Blason, Escu, Cognoissance, Banniere, et Enseigne soient Synonymes, mais c'est sans raison, comme se peut cognoistre par cet autre exemple. L'Enseigne de Charlemaigne estoit devant, toute desployée d'azur à fleurs de lys toute semée, my-partie d'Allemaigne, et la banniere estoit d'or à un lyon rampant de gueules, au tressouer double. ¶ Blason se prent aussi pour louange, comme le Blason de la Rose entre poetes François, c'est à dire poeme, par lequel sont deduittes les loüanges, vertus, et perfections de la Rose. Aussi les Heraux relatans le blason d'aucun discouroient parmy les loüanges et tiltres d'honneur d'iceluy. Jean le Maire en ses illustrations: Antenor pour entamer le pas se presenta sur les rangs, et apres qu'il se fut acquitté vers les dames et que le Heraut eut epilogué ses tiltres et ses blasons fit son devoir et accomplit ses venuës contre Hector. voyez Blasonner.
blason
BLASON, s. m. [Blazon.] 1°. Armoirie, Assemblage de tout ce qui compôse l'écu armorial. — 2°. L'art des Armoiries.