borgne
(Mot repris de borgnes)borgne
adj. et n.BORGNE
(bor-gn') adj.PROVERBE
- Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, c'est-à-dire parmi les incapables les gens médiocres ne laissent pas de briller.
HISTORIQUE
- XIIe s. Si me disoient par reproche : borgne, borgne.... [, Liber psalm. p. 184]
- XIIIe s. Un hume borgne unt encontré, Qui le dextre oill avoit perdu [MARIE DE FRANCE, Fable 71]
- XIVe s. Mais ce qui plus va mon mal empirant, C'est ce que bien à mon borgne œil parçoy, Qu'à court de roy chascuns y est pour soy [MACHAULT, p. 90]
- XVIe s. Entre les capitaines anciens, les plus belliqueux, et qui ont fait de plus grandes choses par astuce et ruze de guerre inventée de bon esprit, ont esté borgnes comme Philippus, Antigonus, Hannibal et Sertorius [AMYOT, Sertor. 1]Une borgne aime un garçon qui en rien De bonne grace et de beauté ne cede, Tant il est beau, au troyen Ganimède [BAIF, dans MÉNAGE]Borgne est roy entre aveugles [H. EST., Précell. 180]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. bane ; wallon, boigne ; catal. borni ; ital. bornio ; limousin, borli. Diez remarque que le sens propre de ce mot est celui de louche, comme on le voit dans le génevois bornicle, celui qui est louche, dans le Jura bournicler, loucher ; ce qui le rapproche de l'espagnol bornear, courber, tordre. L'origine est inconnue ; il se pourrait qu'elle fût celtique ; du moins il y a en bas-breton born, borgne ; mais ce mot, ne se trouvant pas dans les autres langues celtiques, est suspect d'avoir été emprunté au français, au lieu de lui avoir donné naissance.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- BORGNE. - HIST. XIIe s. Ajoutez : D'andous les ielz boirnes esteit, Mes point ne li mesaveneit [BENOIT, Roman de Troie, V. 5311]
- XIIIe s. Il est moult pale et louche et borgne des deus ieuz [, Miracles st. Loys, p. 145]
borgne
Il s'emploie aussi comme nom, en parlant des Personnes. Elle a épousé un borgne. C'est un méchant borgne.
Fig. et fam., Au royaume des aveugles les borgnes sont rois. Voyez AVEUGLE.
Fig. et fam., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle. Voyez AVEUGLE.
Prov. et fig., Jaser comme une pie borgne, Parler beaucoup, babiller.
Par analogie, il se dit de Ce qui semble n'être pas ce qu'il devrait être, au sens physique et moral. En termes de Marine, Ancre borgne, Ancre qui n'a qu'une patte qui est mouillée sans avoir de bouée. Fenêtre borgne, Fenêtre disposée de façon qu'elle éclaire le dedans d'une pièce sans permettre de voir au-dehors. Une maison borgne, un appartement borgne, Une maison, un appartement sombre et obscur. Par extension, Maison borgne, Maison mal famée. Cabaret borgne, Petit cabaret mal fréquenté ou de mauvaise apparence. Compte borgne, Qui n'est pas juste.
borgne
Borgne, Luscus, Cocles.
Faire borgne, Eluscare.
borgne
BORGNE, adj. et subst. m. et f. Celui, celle à qui il manque un oeil. — Au propre, il se dit plus souvent en substantif, quand il s'agit des hommes: On dit, un borgne, une borgne, et non pas, un homme borgne, une femme borgne. — Ce terme n'est pas noble, et l'Ab. Desfontaines se moque, avec raison, du P. Catrou, qui avait apelé Horatius Cocles, ce généreux borgne. — En parlant des animaux; borgne ne peut être qu'adjectif.
On dit, proverbialement, causer comme une pie borgne, c. à. d. long-temps; changer son cheval borgne contre un aveugle, faire un mauvais troc. — Au royaume des aveugles, les borgnes sont Rois. Tel paraît savant aux ignorans, qui parait ignorant avec les savans. Au défaut de gens habiles, les génies médiocres brillent et sont aplaudis
BORGNE, se dit figurément des chôses inanimées: conte borgne, cabaret borgne; conte ridicule, méchant petit cabaret. Maison borgne, obscûre, mal éclairée. Compte borgne, qui n'est pas clair.
borgne
שתום עין (ת)μονόφθαλμοςtuertomonocolo (bɔʀɲ)adjectif