borné, ée
BORNÉ, ÉE
(bor-né, née) part. passé et adj.1° Qui a reçu des bornes. La France bornée au midi par les Pyrénées.
2° Restreint, resserré, au propre et au figuré. Borné par le temps. Borné par mon sujet. Borné dans sa durée. Vue bornée par un bois. L'instruction très bornée des paysans.
Appellerai-je homme d'esprit celui qui, borné ou renfermé dans quelque art ou même dans une certaine science.... [LA BRUY., 12]
Et nous vous ferons voir tous nos désirs bornés à vous donner en nous des sujets couronnés [CORN., Rodog. IV, 3]
Les dieux me sont témoins qu'à vous plaire bornée Mon âme à tout son sort s'était abandonnée [RAC., Mithr. III, 5]
[Il n'eût].... vu sa faute bornée D'une [terminée par une] chute infortunée [MALH., II, 2]
Raison sur laquelle on peut conclure que les êtres bornés et particuliers ne peuvent jamais être conséquents de l'existence de la substance infinie [BOULLAINVILLIERS, Réfut. de Spinosa, p. 51]
3° Peu considérable. La nature nous a donné des besoins bornés. Une fortune bornée.
4° Petit, restreint, en parlant de l'intelligence, de la capacité. Intelligence bornée. Homme d'un esprit borné.
Ses lumières sont fort petites et son esprit le plus borné du monde [MOL., Pourc. III, 1]
Le cardinal Fleury, haïssant tout système parce que son esprit était heureusement borné [VOLT., Louis XV, 3]
Sans capacité, sans intelligence, en parlant des personnes. C'est un homme borné. Que cet enfant est borné ! Claude, quelque borné qu'on le suppose [DIDER., Essai sur Claude.]
La plupart des législateurs ont été des hommes bornés que le hasard a mis à la tête des autres, et qui n'ont consulté que leurs préjugés et leurs fantaisies [MONTESQ., Lett. pers. 129]
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- BORNÉ. Ajoutez : - REM. On a dit borné en, au lieu de borné à. L'hostilité dont il menaçait l'Angleterre s'est bornée en une vaine démonstration [D'ARGENSON, Mém. 1860, t. II, p. 333]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877