brandon
brandon
n.m. [ du germ. ]brandons
n.m. pl.brandon
(bʀɑ̃dɔ̃)nom masculin
BRANDON1
(bran-don) s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Nus baudroyers ne puet ne ne doit ouvrer entre les brandons et la saint Remi, puisque complie est sonée à Nostre-Dame [, Liv. des mét. 225]Et vous baignerés en l'estuve Où Venus les dames estuve ; Bien sai, le brandon sentirés [, la Rose, 12957]Bel-Acueil, qui sentit l'aïer [chaleur] Du brandon, sans plus delaier M'otroia ung baisier en dons, Tant fist Venus et ses brandons [, ib. 3484]Ele tint ung brandon flamant En sa main destre, dont la flame A eschauffée mainte dame [, ib. 3434]Par nuit obscure a tel clarté Qu'il n'estuet [n'est besoin] à nul garçon Porter lanterne ne brandon [, Fl. et Bl. 1828]
- XIVe s. Olivier de Clisson venoit moult puissamment à falos, à brandons, o lui hommes cinq cent [, Guesclin. 21749]....Deable d'enfer issirent, par maistrie, Getans brandons de feu, pour lui faire hasquie [, Baud. de Seb. V, 10]Le dimenche que l'en dist des premiers brandons [DU CANGE, brando.]Comme il soit de coustume de faire chascun an, le jour des brandons, après soupper, feux aux quels les bonnes gens ont accoustumé d'eulz assembler [ID., ib.]Et en sa dextre main tenoit Un dart qui bien estoit ferré, Et en l'autre avoit un brandon De feu que gettoit grant randon [MACHAULT, p. 15]
- XVIe s. Devant l'image [de] Cupido Brusloit le brandon de detresse [MAROT, I, 175]
ÉTYMOLOGIE
- Bas-lat. brando ; provenç. brando ; anc. catal. brandó ; espagn. blandon, torche ; de l'allem. Brand, feu, incendie, de brennen, brûler ; angl. to burn.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. BRANDON. - ÉTYM. Ajoutez : D'après M. d'Arbois de Jubainville (Rev. celtique, t. II, p. 126), brandon vient non pas de l'ancien haut-allemand brant, tison, encore moins de l'allemand moderne Brand, incendie, mais du franc brand, dont l'existence est prouvée par le nom propre Childe-brandus, et qui a le sens de brûler, d'incendier.
BRANDON2
(bran-don) s. m.HISTORIQUE
- XVe s. Faire execution ou mettre un brand sur chacune personne [DU CANGE, brando.]
- XVIe s. Un seigneur censuel peut proceder par voye d'arrest ou brandon sur les fruits pendans par les racines [, Coustumier général, t. I, p. 186]
ÉTYMOLOGIE
- Bas-lat. brando, brandeum, brandium, sorte de voile qu'on mettait sur les terres saisies ; ital. brandone, lambeau, et, par contraction, brano, anc. espagn. brahon, morceau d'étoffe. Il y a dans l'ancien français braion, dans le provençal bradon, brazon, braon, qui signifient le gras des chairs, le fessier (anglais brawn, partie charnue), et qui viennent de l'ancien haut-allemand brâto, accusatif brâtun, brâton, partie charnue, mollet ; Diez croit que de ce sens on est venu à celui de lambeau de chair et puis lambeau d'étoffe ; une pareille dérivation paraît très douteuse. On peut conjecturer, avec quelque vraisemblance, que brand, brandon, est un substantif dérivé de l'ancien verbe brander, contracté de brandeler (voy. BRANLER), une chose qui brandille pouvant sans peine se dire d'un morceau d'étoffe fixé à un pieu ou bâton.
brandon
Il se dit aussi des Corps enflammés qui s'élèvent d'un incendie. Le vent poussait des brandons qui portaient l'incendie de tous côtés.
Fig., Les brandons de la discorde. Jeter le brandon de la discorde parmi les citoyens. Cet homme est un brandon de discorde. Cet écrit est un brandon de guerre civile.
Le dimanche des brandons, se disait anciennement du Premier dimanche de carême, parce que, ce jour-là, le peuple allumait des feux, dansait à l'entour et parcourait les rues et les campagnes en portant des brandons ou des tisons allumés.
brandon
brandon
Brandon, m. acut. Se prend ores pour une pharasse, phalot ou torche, Fax, Cereus. l'Espagnol dit Blandon pour le mesme. Ores pour le signe et marque eslevée sur un baston, que le Seigneur foncier ou censier fait mettre en aucun heritage à luy redevable d'aucuns cens ou fons de terre pour les arreraiges qui luy sont deus, au chap. 2. article 2. des coustumes de Par. Et les Sergens en leurs exploits de saisie d'heritages disent, J'ay arresté, brandonné et mis en la main du Roy telle piece de terre, servant le Brandon à ce que nul ne trouble le Commissaire establi au regime de l'heritage brandonné, et à ce que de ladite saisie le seigneur de la chose brandonnée n'en puisse pretendre cause d'ignorance.
brandon
BRANDON, s. m. 1°. Flambeau fait avec de la paille tortillée. Alumer des brandons. 2°. Paille entortillée au bout d'un bâton qu'on enfonce dans quelques héritages, pour marquer qu'ils sont saisis. 3°. Brandons; corps enflamés, qui s'élèvent d'un incendie.
Rem. 1°. Brandon est vieux au figuré: nos Poètes ne parlent plus des célestes brandons, du brandon de l'amour, etc. On ne dit aujourd'hui que flambeau.
2°. On apelait autrefois le premier Dimanche de Carême: le Dimanche des Brandons, parce que ce jour-là le peuple alumait des feux, et en portait dans les rûes et dans les campagnes.