branle
branle
n.m.BRANLE
(bran-l') s. m.HISTORIQUE
- XVe s. ....Le pays d'Angleterre estoit en branle et en differend l'un contre l'autre [FROISS., II, II, 4]Les gens de pied dudit duc ne fuyrent point, si en furent-ilz en quelque bransle [COMM., VI, 6]
- XVIe s. Si vous avez prins garde au bransle des quatre saisons [MONT., I, 86]Nous sentons nostre corps agité au branle de nos imaginations [ID., I, 92]Ceux qui donnent le bransle à un estat [qui le troublent] [ID., I, 121]Iray je songer au bransle du monde [l'ordre, la construction] ? [ID., I, 174]Aymer mieulx tumber une fois, que de demeurer tousjours en branle [ID., I, 251]Il apprenoit à danser aux chambrieres de leans les branles de Gascogne [MARG., Nouv. XXVIII]Il amena le premier à la cour les branles du haut Barrois [CARL., VI, 37]Ils se mirent à chanter force branles de Poitou [YVER, p. 573]Le troisieme est une barre faite en pince par un bout et par l'autre en douille, pour loger un pau, avec lequel elle a plus de branle [D'AUB., Hist. II, 372]Ce que vous ferez dans une heure donnera bon ou mauvais branle à tout le reste de votre vie, et vous fera roi ou rien [ID., ib. III, 184]Les prebstres de St Medard avoyent sonné leurs cloches à tout bransle [CONDÉ, Mémoires, 612]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. BRANLER ; bourguig. branne, sorte de danse.
branle
Sonner en branle, Donner aux cloches tout le mouvement qu'elles peuvent recevoir.
Il signifie figurément Première impulsion donnée à quelque chose. Suivre le branle général.
Fig. et fam., Être en branle, se mettre en branle, Commencer à être en mouvement pour faire quelque chose, à être en action. Cet homme est paresseux; mais, quand il est une fois en branle, il en fait plus qu'un autre.
Fig. et fam., Donner le branle aux autres, mettre les autres en branle, Les mettre en mouvement, les mettre en train, en disposition d'agir. Donner le branle à une affaire, aux affaires, Les mettre en mouvement, leur donner une impulsion plus ou moins forte. C'est lui qui a donné le branle à cette affaire. On dit quelquefois absolument, dans l'un et dans l'autre sens, Donner le branle.
Il se disait autrefois d'une Espèce de danse où plusieurs personnes se tenaient par la main et se menaient tour à tour. Danser un branle. Mener un branle. Il se disait également de l'Air sur lequel on dansait un branle. Jouer, chanter un branle. Fig. et fam., Mener le branle, Donner le premier l'exemple de quelque chose; Être le chef d'une association d'intérêt ou de plaisir. On dit quelquefois de même Ouvrir le branle, commencer le branle.
branle
BRANLE, s. m. Agitation de ce qui est remué, tantôt d'un côté, tantôt de l'aûtre. Acad. Défaut d'arrêt, qui fait qu'une chôse s'agite en deçà et en delà. Trév. — Il s'emploie au figuré, mais seulement dans le style familier. — Être en branle, a deux sens; 1°. Comencer à se mettre en mouvement: "Il a de la peine à se remuer, mais quand il est en branle, il en fait plus qu'un aûtre. 2°. Être en doute, en suspens. "Il a été long-temps en branle s'il le feroit, ou non. — En branle; en disposition de.... "Je l'ai vu en branle de vendre sa charge. "On l'a mis en branle de terminer cette afaire. — Mettre les autres en branle; les mettre en train, en mouvement.
Doner le branle, mettre en disposition d'agir. * Je n'aime point l'emploi de cette locution familière dans la phrâse suivante. "Après avoir doné, pour ainsi parler, le branle à son courage, il le pousse au-delà des justes bornes. Le, pour ainsi parler, ne corrige pas le baroque de cette expression. * Elle me paraît aussi déplacée dans cette période de Mascaron sur la bataille de Rocroi. "On demande si ce jour fut le dernier mirâcle de la vie du père (Louis XIII) ou le premier du regne du fils (Louis XIV;) si ce fut la suite du branle que le Roi mort avoit doné au bonheur de la France, ou le mouvement que le Roi avoit comencé d'imprimer à cette Monarchie. = Mouvement: en ce sens, est plus noble que branle; mais pour varier l'expression, l'Orateur s'est servi du dernier, qui est trop familier pour un discours d'aparat.
2°. BRANLE est une espèce de danse de plusieurs persones, qui se tiènent par la main, et qui se mènent tour-à tour. — On le dit aussi de l'air sur lequel on danse le branle. — On dit, en ce sens, et en style proverbial: Mener le branle; mettre les aûtres en train, leur doner l'exemple. — Faire danser à quelqu'un un branle de sortie; le faire sortir. Style plaisant et comique.
3°. BRANLE, espèce de lit suspendu, dont on se sert sur les vaisseaux. Coucher dans un branle.