brasser
(Mot repris de brassassiez)brasser
v.t. [ de l'anc. fr. brais, orge ]se brasser
v.pr.brasser
Participe passé: brassé
Gérondif: brassant
Indicatif présent |
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je brasse |
tu brasses |
il/elle brasse |
nous brassons |
vous brassez |
ils/elles brassent |
BRASSER1
(bra-sé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Mais ore oiez que il li brace, Qu'il engigne, qu'il li porchace Sa mort e sa destruction [BENOÎT, II, 691]
- XIIIe s. Nus ne puet ne ne doit vendre cervoise ailleurs que en l'ostel où en [on] la brasse [, Liv. des mét. 30]Tant a bracié la serve et tant s'en est peinée.... [, Berte, XVI]Qui a fait à ma fille brassier si fait chaudel ? [, ib. LXXXV]Nous savons bien que li quens Renaus a brasset ceste boulie, pour le descort dou conte de saint Pol [, Chr. de Rains, 145]Chantecler, n'en sui pas en dot, Avez ceste traïson tote, Ce m'est vis, quise et porchaciée ; Mainte mauvestié as braciée [, Ren. 29932]Toutevoies [il] tornoie et brace Por issir, mès riens ne li vaut [, ib. 5088]Dames lor braceront tel poivre, Si pueent en lor laz cheoir, Qu'il lor en devra mescheoir [, la Rose, 10934]J'ai par moi-meïsme brassé Mesaise que tousjours aurai [, Bl. et Jeh. 1044]Jherusalem, ahi ! ahi ! Com t'a blecié et esbahi Vaine gloire, qui toz maus brasse [RUTEB., 104]
- XIVe s. Et il dit que par vous en fu li fais brassés [, Baud. de Seb. VI, 700]
- XVe s. [Jean Lyon] veoit bien que Gisebrest Mahieu avoit en ce voyage brassé aucune chose contre lui [FROISS., II, II, 53]
- XVIe s. De mal brasser vient l'amere boisson [J. MAROT, V, 309]Adverti d'une conjuration que luy brassoit Cinna [MONT., I, 128]D'aultres rendent la gorge à veoir brasser un lict de plume [ID., I, 184]Ainsi comme Menestheus brassoit ceste menée, la guerre survint là dessus [AMYOT, Thés. 41]Perseus, voyant qu'Aemylius ne se remuoit point du lieu où il estoit, ne se doubtoit point aussi de la venue qu'on luy brassoit [ID., P. Aem. 36]Brassant et versant de l'eau de puits d'un verre en autre [PARÉ, XX, 23]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, bréser ; bas-lat. brassare, braciare, brachare, brasiare, braxare, brassicare, bratsare ; anc. espagn. brasar ; allem. brauen ; angl. to brew. On regarde ordinairement brasser comme venant de bras, et comme signifiant remuer avec les bras ; mais quand on prend en considération brasium, braseum, bracium, brace, qui signifient orge trempée dans l'eau, le wallon brâ, ancien wallon braz, le namurois brai, blé préparé pour faire de la bière ou du genièvre, le wallon brahî, torréfier le blé germé pour en faire du brâ ; le rouchi grain bragé, braisé, brésé ; on reconnaît que brace, mot qui se trouve dans les auteurs latins et qu'ils donnent pour gaulois, est l'origine de brasser. Ce mot existe en effet dans le celtique : kymri, brag ; gaél. bracha, braich, grain fermenté ; bas-breton, bragez, germe de grain. Les germanistes accordent que l'allemand brauen vient du bas-latin braxare, et non braxare de brauen. La véritable orthographe serait non brasser, puisque le mot ne vient pas de bras, mais bracer, comme on l'écrivait généralement dans l'ancienne langue.
BRASSER2
(bra-cé) v. n.ÉTYMOLOGIE
- Bras.
brasser
Il signifie aussi, figurément et familièrement, Traiter, négocier hâtivement, et il ne se dit qu'en mauvaise part. Brasser beaucoup d'affaires, Traiter les affaires avec précipitation, en paraissant tenir plus au nombre qu'à la qualité.
En termes d'Arts, il désigne par analogie l'Action de mouvoir, d'agiter en vue d'une opération. Brasser du métal, des cuirs, des épingles, des clous.
brasser
brasser
Brasser, A brassô, Bullio, Ebullio, Efferueo. Hinc forte, Brasser de la biere, et Brasseur, Brasserie, Brassin.
Brasser et machiner à aucun quelque mal, Machinari alicui perniciem, Intentare alicui ruinam.
Qui a brassé tout l'affaire, Totius negotij molitor, opifex.
brasser
BRASSER, v. act. [Bracé: 2e é ferm.] Au propre, remuer avec les brâs, à force de brâs. — On le dit sur-tout de la bierre et des métaux. Quelques-uns disent, brasser un lit de plume; cette pâille n'est pas bien brassée. Il faut dire remuer. L. T. — Au figuré, pratiquer, tramer: brasser une trahison. Cette expression vieillit; quelques Auteurs s'en servent pourtant encôre. "Ils révélèrent toute la suite du complot; et il fut constaté qu'il s'étoit brassé par l'ordre du Patriarche Estiene. Berault, Hist. de l'Église. — Le Rich. Port. le met sans critique. L'Acad. se contente de dire qu'il se prend en mauvaise part.
brasser
brew, stirערבל (פיעל)brassen [zeilen], brouwen [bier], door elkaar mengen, omroeren, schudden [kaarten], brouwenBrasserie, brauen, umgehen (bʀase)verbe transitif