brouée
(Mot repris de brouées)BROUÉE
(brou-ée) s. f.Brouillard.
Et la brouée et les frimas [SCARR., Virg. travesti, liv. I]
HISTORIQUE
- XIVe s. Brouas, gelée du matin [DU CANGE, bruma.]
- XVe s. Que cuidez-vous qu'on verra, Avant que passe l'année ? Mainte chose demenée Estrangement çà et là, Veu que des cy et des jà Court merveilleuse brouée [CH. D'ORL., Rond.]
- XVIe s. Ils abusent de l'ignorance des hommes, comme d'une brouée pour cacher leur impieté [CALV., Instit. 23]Qu'il ne chasse toutes ces brouées de calomnies [ID., ib. 163]Lui donnant, au matin, Du jus incarnadin Pour charmer la brouée [J. LE HOUX, IV]Il demandoit si c'estoit de peur que les ennemis ne le trouvassent, qu'il s'alloit ainsi cachant dedans les nues et les brouées [AMYOT, Fab. 13]Et se leva de la riviere un gros brouillas, de sorte que toute la campagne estoit couverte de brouée [ID., Timol. 36]On apperceut de loing comme une fumée non pas gueres apparente pour le commencement, ains ressemblant proprement aux brouées que l'on voit ordinairement autour des crouppes des montagnes [ID., Flamin. 7]De Lescale (par le moyen d'une brouée et avis des assiegez) fut receu avec joie au Bourg [D'AUB., Hist. I, 241]Et bon vin, s'ils en peuvent fournir, à fin de charmer la brouée [PARÉ, XXIV, 7]Ces raisins ne craignent pas trop les brouées, gelées, ni eschaudures [O. DE SERRES, 149]Alors la nege espesse et les froides brouées [BAÏF, Œuvres, p. 6, recto, dans LACURNE SAINTE-PALAYE]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, berouée. Origine incertaine. Diez conjecture l'allemand Brodem, vapeur chaude, fumée ; anglo-saxon, brodh.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
brouée
BROUÉE. s. f. Bruine, brouillard. Une brouée qui s'élève. La brouée tombe. Une brouée qui se dissipe. Brouée froide. Brouée épaisse.
Dictionnaire de L'Académie française 6th Edition © 1835
brouée
BROUÉE, s. fém. Bruine; brouillard. Acad.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788