celer
(Mot repris de cèlerons)celer
[ səle] v.t.celer
Participe passé: celé
Gérondif: celant
Indicatif présent |
---|
je cèle |
tu cèles |
il/elle cèle |
nous celons |
vous celez |
ils/elles cèlent |
CELER
(se-lé. La syllabe ce prend un accent grave devant une syllabe muette : je cèle ; je cèlerai ; mais, par une inconséquence singulière, l'Académie qui écrit celer, écrit recéler, et au futur je recélerai. On remarquera aussi l'anomalie qu'il y a à écrire, dans un cas tout semblable, je cèle, et j'appelle ; il faudrait suivre une règle uniforme) v. a.1° Dérober aux yeux, à la connaissance.
Si dom coursie voulait Ne point celer sa maladie, Lui loup, gratis, le guérirait [LA FONT., V, 8]
Je ne vous puis celer que son ordre m'étonne [CORN., Cinna, I, 4]
À ne vous rien celer.... [MOL., Éc. des maris, I, 1]
Récit menteur ! soupçons que je n'ai pu celer ! [RAC., Baj. IV, 1]
Soupirs d'autant plus doux qu'il les fallait celer [ID., ib. I, 1]
2° Se faire celer, refuser sa porte.
C'est une fort mauvaise politique de se faire celer aux créanciers [MOL., Festin, IV, 3]
Il faut absolument qu'il se fasse celer [RAC., Plaid. I, 7]
Glycère se fait celer pour les femmes [LA BRUY., III]
3° Se celer, v. réfl. Être celé.
Un grand contentement malaisément se cèle [RÉGNIER, Sat. XI]
Et votre heureux larcin ne se peut plus celer [RAC., Ath. I, 2]
HISTORIQUE
- XIe s. La traïson ne puet estre celée [, Ch. de Rol. CXI]
- XIIe s. Que vous ferez ceste dolor celer [, Roncis. 158]Ne tout [je] ne coil mon cuer, ne tout [je] nel di [, Couci, VII]Ne vus en sai mustrer sun quer ne sun pensé, Mais à cels del conseil ne l'a il pas celé [, Th. le mart. 42]Respundi li reis : ne me ceile pas ço que je te demanderai [, Rois, 170]
- XIIIe s. Que ceste chose soit si teüe et celée [, Berte, XVI]Qui sui et qui je quier, jà ne vous ert [sera] celé [, ib. XLV]Mais que Floires nel coile mie, Que tot son engien ne lui die [, Fl. et Bl. 3015]Tantost se sont el bois alé Tot coiement et à celé [, Lai de Melion]Mès vers la gent très bien te cele, Et quiers autre achoison que cele Qui cele part te face aler ; Car c'est grant sens de soi celer [, la Rose, 2399]Or te lo [je te conseille], et veil [je veux] que tu quieres Un compaignon sage et celant, à qui tu dies ton talent [, ib. 2699]Mais se li procureres derrain se taist ou choile se [sa] procuration [BEAUMANOIR, 34]
- XIVe s. Celer teles choses, c'est fait de paoureux et de couart [ORESME, Eth. 124]
- XVe s. Je vous di, sans que plus le celle.... [CH. D'ORL., Bal. 33]
- XVIe s. C'est ce qui le fit resoudre de se faire celer, commandant que l'on repondist qu'il y avoit longtemps qu'il estoit sorti [, Mém. s. du G. 29]Celer les vices des rois [MONT., I, 13]Ils luy celerent les deux articles precedents [ID., I, 59]Ce qui a esté fié à mon silence, je le cele religieusement [ID., III, 241]Jamais le front ne celle le souci De triste cœur que l'amour a transi [RONS., 616]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, chéler ; provenç. celar, selar ; espagn. celar ; ital. celare ; du latin celare. On en rapproche le celtique : kymri, cel ; gaél. ceal, cacher.
celer
CELER. (Je cèle; nous celons.) v. tr. Taire, ne pas donner à connaître une chose. Celer un dessein. Celer une circonstance dans un récit. C'est un homme qui ne peut rien celer. Je ne vous cèlerai pas que... À ne vous rien celer.
celer
Celer quelque chose, Celare, Concelare, Tegere, Obtegere, Reticere.
Je ne celeray rien, Nihil reticebo.
Qui ne sçait rien celer, Plenus rimarum.
Il ne le celoit point, Aperte vel non obscure ferebat, B.
Celer à quelcun quelque chose, ou son secret, Clam aliquem aliquid habere, Occultare rem aliquam alicui, Expertem consiliorum habere aliquem.
céler
CÉLER, v. a. [2e é fer. Devant la syll. fém. cet è devient moyen; je cèle, il cèlera, vous cèleriez, etc.]
céler
CÉLER, v. act. L'Acad. écrit celer sans accent. Taire, cacher. "Celer un dessein; les éfets d'une succession: cet homme ne peut rien celer. = Se faire celer, faire dire qu'on n'est pas chez soi.
Synonymes et Contraires
Traductions