cas
1. cas
[ ka] n.m. [ du lat. casus, accident ]2. cas
[ ka] n.m. [ du lat. casus, terminaison ]CAS
(kâ ; l's se lie : un kâ-z étrange) s. m.PROVERBES
- Tous vilains cas, tous mauvais cas sont reniables, se dit quand, par honte ou par crainte, on nie quelque faute grave.
- Au cas que Lucas n'eût qu'un œil, sa femme aurait épousé un borgne ; réponse qu'on fait à un homme qui prévoit trop d'accidents.
REMARQUE
- 1. Bien que l'on dise : faire beaucoup de cas de quelqu'un ou de quelque chose, on ne dit pas faire du cas de quelqu'un, de quelque chose.
- 2. L'Académie a tort de ne pas mettre un trait d'union à en cas pris substantivement : en-cas.
HISTORIQUE
- XIIe s. Si l'a contre son pis [poitrine] levé, à un desruban [précipice] l'a porté Entre ses bras trestout pasmé, Ouvri ses mains, lascha ses bras ; Cil fu pesans, si prist tel cas [chute] Aval la faloise el rochier, N'i remest [reste] os à despechier [dépecer] [, Roman du Brut, ms. f° 9, dans LACURNE]
- XIIIe s. Car de toz cas d'armes sunt femes excusées en lor persones [BEAUMANOIR, XXIX, 19]Quant enfes qui est sous aagiés fet aucun cas de crieme, on doit regarder le [la] maniere du fet [ID., XVI, 9]
- XIVe s. Car en yver à cas d'aventure peut l'en veoir une aronde [ORESME, Eth. X (16)]... et toutevoies il ferist aucun à cas d'aventure [ID., ib. 62]En cas où combattre [ils] ne se voulissent [BERCHEURE, f° 70, verso.]En cas que nous ou nostre hoir acheterions.... [DU CANGE, auxilium.]Tailles sont levées par cas de necessité et de volenté de prince [ID., ib.]
- XVe s. Le traité seroit nul, au cas qu'il viendroit aucun hoir [FROISS., I, I, 151]Certes vous seriez de tel cas peu prisé et amendé [ID., I, I, 166]Ces chevaliers, qui en tous cas se vouloient acquitter envers le roi, leur seigneur [ID., II, II, 4]Receu toutevoyes son serement, que, au cas que non, il ne tourneroit en la prison [CHR. DE PIS., Charles V, I, 31]Les grans robes sages ne les font [les hommes], Ne sos aussi ; riens n'y font en ce cas Poures habit, fors science approuvée [E. DESCH., L'hab. ne fait pas l'homme.]Conclusion, vecy mon cas : De nulle rien je ne me dueil [CH. D'ORL., Rondeau.]Et ne croye mie qu'il y ait en vostre royaulme homme à qui on les refusast en vostre chancellerie en cas pareil [JUVÉNAL DES URSINS, 1411]Au cas que, au plaisir de Dieu, il auroit paix avec le roi de Chypre, son desir estoit de grever les ennemis [, Bouc. II, 13]Il avoit commis un cas très horrible, car il avoit pris son pere prisonnier [COMM., IV, 1]L'ung luy desplaisoit d'ung cas, l'autre de l'autre [ID., V, 13]Pour commencer à faire cas de nouvelleté, ils mirent hors de prison le duc de Gueldre [ID., V, 17]Et en son cas, qui estoit de marchandise, estoit la plus grand' maison que je croy qui jamais ait esté au monde [ID., VII, 5]Et nostre armée qui estoit en la Romanie [Romagne], combien qu'elle fust la plus foible, toutesfois faisoit prosperer nostre cas [ID., VII, 6]
- XVIe s. Minos le juge est de cela soigneux, Qui devant lui, pour entendre le cas.... [MAROT, I, 248]C'est un grand cas, dije lors, s'il n'advient Quelque mechef bien tost en cestuy regne [ID., III, 300]Je l'ay secouru en tous cas que ay peu cognoistre son advantaige [RABEL., Garg. I, 28]Si par cas il estoit devenu furieux.... [ID., ib.]Au cas que [tandis que] les aultres roys l'eussent miserablement traicté, il le traicta courtoysement [ID., ib. I, 50]Feut decrete que ja ne seroyent là les femmes, au cas que [à moins que] n'y feussent les hommes [ID., ib. I, 52]Que la mort des humains est attachée à peu de cas, puisqu'une espingle est suffisante pour nous tuer [YVER, 623]C'est grand cas que les choses en soyent là, en nostre siecle, que.... [MONT., I, 175]Au cas que l'un d'eux vienne à defaillir [ID., I, 216]Sophocles, voyant de cas de fortune passer un beau garson [ID., I, 227]Je ne fais cas du boire que pour la suitte du manger [ID., II, 18]Pour les quatre ce ne seroit que douze mille escus par an : qui est bien peu de cas pour le grand fruit qui en proviendroit [LANOUE, 128]Je pren le cas que vous ayez de la fortitude [ID., 153]Tous vilains cas sont reniables [LOYSEL, 803]L'on tient maintenant que le cas privilegié attrait à soi le delit commun [ID., 804]Un satyre admonesta un jour Minerve, que ce n'estoit point bien son cas que de jouer des flustes [AMYOT, Refréner la colère, 12]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. cas ; espagn. et ital. caso ; de casus, chute, cas, événement, désinence, dont le radical se trouve dans cadere, tomber (voy. CHOIR).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CAS. - REM. Ajoutez :
- 3. J. J. Rousseau a dit : dans le cas, pour : dans ce cas-là ; cela est correct, mais moins usité. Rien n'est plus commun que de tout gâter en pensant bien faire ; l'assurance que vous me donnez que je ne suis pas dans le cas, m'ôte un grand poids de dessus le cœur [J. J. ROUSS., Lett. à M. Jacob Vernet, 18 sept. 1758]Si vous êtes dans le cas [ID., Lett. à Du Peyrou, 22 juin 1766]
- 4. J. J. Rousseau écrit en tous cas au pluriel, Lett. à Du Peyrou, 7 mars 1765.
- 5. Si le cas pouvait être, si la chose était possible. Outre qu'il n'est pas possible qu'il ne vous en soit parvenu quelqu'une [de mes lettres], si le cas pouvait être.... [J. J. ROUSS., Lettre à milord Maréchal, 29 oct. 1764]Locution peu usitée.
cas
Il signifie aussi Accident, aventure, conjoncture, occasion; fait arrivé, ou qui peut arriver. Cas fortuit. Par cas imprévu. Un cas extraordinaire. Un cas grave, étrange, rare. Ce qui est bon dans un cas ne l'est pas dans un autre. Selon l'exigence du cas. En tel cas. En pareil cas. En certains cas. En ce cas, il faudrait. Le cas est différent. C'est un tout autre cas. Ce n'est pas là le cas dont il s'agit. Dans le cas contraire. Dans de certains cas. Dans ce cas-là. Cas particulier. Nous ne sommes pas dans le cas de l'article cité. Ce cas n'a point été prévu par la loi, par le code. Cas rédhibitoire. Auquel cas. Le cas échéant. En cas de mort. En cas de rupture. En cas de guerre. En cas de besoin. Il y a eu dans cette localité des cas de choléra et plusieurs cas de diphtérie. C'est le cas de dire..., c'est le cas, ou jamais, d'agir de telle façon, de dire telle chose. Mon cas n'est pas douteux. Le cas est clair.
Un cas de guerre, Un événement qui peu donner lieu à la guerre. Un cas de divorce, Un fait qui peut donner lieu au divorce.
Fam., Être dans le cas de faire une chose, Avoir occasion ou pouvoir de la faire. Je voudrais être dans le cas de vous obliger. Il signifie aussi Être homme à faire telle ou telle chose... Si vous le brusquez, il est dans le cas de tout abandonner.
EN-CAS s'emploie comme nom masculin et signifie Repas léger préparé pour servir en cas de besoin. Préparer un en-cas, l'en-cas de nuit.
Employé comme nom masculin, EN-CAS ou EN-TOUT-CAS désigne aussi une Ombrelle plus grande que les ombrelles ordinaires et qui peut servir dans les cas de pluie.
EN CAS QUE... AU CAS QUE... AU CAS OÜ... loc. conj. Supposé que... En cas qu'il vienne. Au cas que nous soyons d'accord sur ce point. Au cas où une complication se produirait, faites-moi venir. On dit dans le même sens Dans le cas où.
EN TOUT CAS, loc. adv. Quoi qu'il arrive, à tout événement. Je vous paierai dans un mois, je l'espère : en tout cas, je vous donnerai des sûretés suffisantes.
En termes de Jurisprudence, il signifie Fait, action, crime. Un cas pendable. Fam. et ironiquement, Un cas pendable, Un acte indigne de pardon.
Fam., Son cas est mauvais, son cas n'est pas net, se dit en parlant de Quelqu'un qui est en danger pour quelque crime, pour quelque mauvaise affaire. On dit dans le même sens Se mettre dans un mauvais cas.
Prov., Tout vilain cas, tout mauvais cas est niable, se dit lorsqu'une personne a commis une faute grave et que la honte ou la crainte du châtiment la porte à la nier.
Cas de conscience, Difficulté ou question sur ce que la religion permet ou défend en certains cas. Ce docteur est fort versé dans les cas de conscience. Un cas de conscience fort difficile à résoudre. Il signifie aussi, d'une façon plus générale, Difficulté sur une question de devoir ou de morale. Je m'en fais un cas de conscience, Je m'en fais scrupule.
CAS signifie encore Estime. Faire cas de quelqu'un ou de quelque chose, L'estimer, en avoir bonne opinion. Faire grand cas d'un homme. C'est un ministre qui sait faire cas des hommes de mérite. Ne faire cas que de l'argent. On ne fait pas grand cas de ce qu'il dit. On n'en fait nul cas. Voilà le cas, le peu de cas que je fais de vos objections.
cas
Cas, Casus.
Un cas et meschant fait, Facinus, Flagitium.
Un cas aigre, et qui est trouvé fort mauvais, Crimen referuens siue acerbum.
C'estoit un cas punissable à un Senateur, Criminosum Senatori fuit.
Cas digne de mort, Cas capital, Fraus capitalis, Crimen capitale, vel facinus.
C'est un cas capital, où la vie pend, Ea res capitali noxae habetur.
Quelque grand cas dequoy il sera memoire apres, Aliquid insigne.
Quel grand cas est-ce, apres que, etc. Quid est enim magnum, quum causas rerum, etc.
C'est grand cas, Aliquid est.
Cas de malheur, Casus aduersi, Sinister casus.
O vilain cas deshoneste et meschant! O indignum facinus!
Voila le cas, Hem tibi omnem fabulam. B.
Veu le cas tel qu'il est, Pro re nata. B. ex Cic.
Cas fortuit, Fortuitus casus.
Par cas fortuit, Fortuito.
¶ Ce n'est pas mon cas, Mea aliud fert ratio, Quid mihi cum ista sanctimonia. B. ex Cic.
¶ Commettre un gros cas, Facinus vel flagitium admittere.
Commettre quelque vilain cas et meschanceté, Scelus edere.
Cas qu'on a commis, Crimen, Admissum, admissi.
Qui a commis un cas, Reus facti.
Faire quelque cas de nouveau, soit mal, soit bien, Designare.
Faire cas de Lese Majesté, Imminuere Maiestatem.
Aggraver le cas, Faire le cas plus grand qu'il n'est, Acerbare crimen.
Faire le cas moindre qu'il n'est, Crimen attenuare.
Il est question de grand cas pour toy, Permagna res tua agitur.
Il n'entend pas son cas, Sufficere sibi non potest. B. ex Vlp.
Qu'il payast et comparust ce cas, Vt debito supplicio scelus lueret.
Le cas fut fort demené et poursuivy du commencement, Caluit crimen recenti.
Charger quelqu'un de quelque cas, Trahere in crimen, In crimen vocare aliquem.
Je fay moins de cas du profit que de la renommée, Minoris vtilitatem quam famam facio. Liu. lib. 23.
Advoüer quelque cas, Suscipere facinus et agnoscere.
Cas privilegié, Delictum receptitium, Criminatio exceptitia.
¶ A fin qu'on face cas de toy, Vt tu aliquid esse videare.
On en feit cas d'estre mort si soudain, Subita mors in quaestionem venit.
Nostre cas se portant bien, Quum in Senatu pulcherrime staremus.
Qui a son cas net, Integra persona, Integri status homo. B. ex Paulo et Vlpiano.
Il a bien fait icy son cas, Foeliciter negotiatus est in hac re. B. Foeliciter et ex sententia rem gessit.
Son cas s'est bien porté, Cum illo actum optime est.
Mon cas iroit fort mal, si, etc. Male mecum ageretur, si, et caetera.
Mets le cas que, etc. Statue contra aliquem confectum tantis animi doloribus, etc.
Mettre le cas avec ses circonstances, Res vel controuersiae species cum suis accidentibus exponenda. B.
Pren le cas qu'il soit dit, Dictum puta.
Pren le cas qu'il soit vaincu, Pone eum esse victum.
¶ Prendre à defendre quelque cas criminel, Causam capitis defendere.
Reprocher quelque cas par injure, In maledicto, vel Criminis loco aliquid alicui obiicere.
¶ Ce cas me touche, Attinet hoc ad me.
¶ Selon que le cas s'addonne, Augere vel diminuere pro re nata. B.
¶ En ce cas là, En tel cas advenant, In specie eiusmodi, In hoc casu, In hunc casum.
Quand le cas escherra, Quum vsus venerit, vel, Quum vsu venerit. B.
Tu es en pareil cas, Eadem causa tua est. B.
cas
Cas pour Cassé, m. comme, Cette cloche sonne cas, Tintinnabulum obtuse sonat. Tu parles fort cas, Obtuse loqueris.
Casse, f. penacut. Voix casse, Vox obtusa, fusca, obscura, subabsurda.
câs
CâS, s. m. [Kâ, et devant une voyelle kâz; long.] 1°. Accident, aventûre, ocasion, conjonctûre. "Câs fortuit, imprévu, extraordinaire, fâcheux, étrange. En tel câs, ou en pareil câs, ou en ce câs, il faudroit, etc. = 2°. Fait, action en matière criminelle; câs grâve, énorme; câs graciable. — Câs privilégiés ou royaux; câs de conscience, câs réservés. = 3°. Estime; Faire câs de quelqu'un, ou de quelque chôse. "Il fait câs de cet homme, de cet ouvrage, etc.
Être ou mettre dans le câs (n°. 1°.) régit de et l'infinitif "Je suis, ou il m'a mis dans le câs de ne pouvoir me garantir qu' en l'ataquant.
Au câs, en câs, adverbes. Le premier se dit avec que et les verbes; le second, avec de et les noms: au câs qu'il viène; en câs de refus. Le P. Barre a donc mal parlé, quand il a dit: "Il le menaça, au câs de refus, de fondre sur ses états.
Rem. 1°. Le P. Bouhours décide que l'on peut dire indiféremment au câs qu'il meure, ou en câs qu'il meure; et le Dictionaire de l'Academie semble autoriser cette décision; au câs que cela arrive, en câs que cela soit, que cela arrive. M. Beauzée est d'un aûtre sentiment. Il le motive par ce principe, que tout ce qui exige un antécédent le supôse déterminé individuellement: or, il ne peut l'être que par l'article. Au câs renferme cet article: au cas que, c. à. d. dans le câs que; mais en câs n'a point d'article, il ne doit donc point être suivi de que. — Quoiqu'il en soit, quand on pourrait dire en câs que, on ne pourrait pas dire au câs de, etc.
2°. En câs et au câs que régissent le subjonctif. "Il ne se réservoit de le faire qu'en câs qu'il trouveroit de la résistance Journ. de Gen. Il falait, en câs qu'il trouvât, etc.
* Pour ce qui est en câs de; locution populaire. "Est-ce que Genevieve n'est pas une honête fille? — Fort honête, pour ce qui est en câs de faire un compliment ou une révérence; mais pour ce qui est d'être la femme d'un mari, je n'estime pas que l'honêteté qu'elle a soit propre à cela. Marivaux. Cela peut être bon dans le rôle d'un valet ou d'une soubrette.
Posé le câs que, me parait vieux: Suposé que, a le même sens, et il est plus de l'usage actuel. L'Acad. met pourtant en exemple et sans remarque, posé le câs que cela soit.
En tout câs, adv. sans régime. Il se met à la tête de la phrâse, ou du second membre. Quoiqu'il arrive, à tout événement. — "Par ce moyen vous ne réussirez pas. — En tout câs, nous nous tournerons d'un aûtre côté: "Je vous payerai dans un mois, je l'espère: en tout câs je vous donerai des sûretés.
On dit encôre, dans le style familier, le câs avenant, ou si le câs y échet, nous y aviserons.
On dit, proverbialement, tout vilain câs est reniable, et le désaveu tout seul d'un homme n'est pas une preuve de son inocence. — Son câs est sale, il est coupable. Voy. n°. 2°. On dit, dans le même sens, son câs n'est pas net, son câs est véreux.
CâS, Terme de Gramaire. Il exprime les diférentes inflexions des noms. Les Grecs et les Latins les marquaient par diférentes terminaisons: les Français les marquent par les deux prép. de et à, combinées avec l'article le, la, les, ou employées sans article. Les noms propres suivent la dernière manière; les noms communs ou apellatifs la première. On peut compter dans toutes les langues, comme en latin, six câs diférens; le nominatif ou le sujet de la phrâse; le génitif et le datif, qui sont, l'un le régime relatif des noms, l'autre le régime relatif des verbes; l'acusatif, qui est le régime absolu des verbes; le vocatif, qui sert à apeler; l'ablatif, qui est un régime relatif des verbes et adverbes. — César, de César, à César, César, ô César! de César. "César a été un grand Capitaine: l'ambition de César; les honneurs acordés à César; on a trop loué César; ô César, l'ambition vous a perdu! Rome ne voulut point dépendre de César. Voilà pour les noms propres — La vertu, de la vertu, à la vertu, la vertu, ô vertu! de la vertu. "La vertu seule peut nous rendre heureux; les charmes secrets de la vertu; rien ne doit être préféré à la vertu; aimez, louez la vertu; ô vertu! tu es aujourd'hui peu conûe; n'atendez rien de solide que de la vraie vertu. Voilà pour les noms comuns ou apellatifs. Le nominatif et l'acusatif sont semblables, ainsi que le génitif et l'ablatif. Le nominatif s'apèle quelquefois câs direct, et les aûtres sont apelés câs obliques.
Rem. Nos plus célèbres Gramairiens modernes, sont du sentiment que nous n'avons qu'un seul article, le, la, les; que les aûtres prétendus articles ne sont que des combinaisons de cet article unique, avec les prépositions, à et de; au étant l'abrégé de à le; du, de de le; des de de les; que conséquemment nous n'avons ni câs, ni déclinaisons; et qu'il est ridicule de transporter dans une Langue aussi diférente de la latine que la nôtre, des règles et des principes, qui sont si oposés à son génie. C'est l'opinion de Mrs. Desfontaines, Girard, Dumarsais, d'Olivet, Duclos, Froment, Danchet, Hardouin, Bateux, Wailly, etc. C'est aussi le sentiment de l'Acad. Franç. à en juger par la dernière édition de son Dictionaire.
Mais, d'aûtre part, le plus grand nombre des jeunes gens élevés dans les Collèges, et les Étrangers acoutumés aux élémens de la langue latine et de leur propre langue, sont aussi acoutumés à ces règles des câs et des déclinaisons. Ce serait les dérouter que de leur offrir une marche étrangère et un langage gramatical tout nouveau pour eux. Pour ceux des Français, qui ont été élevés à ne reconaitre qu'un seul article et deux prépositions qui se combinent avec cet article unique, il leur sera aisé de se mettre au fait des câs et des déclinaisons. Dans le fond, ce n'est qu'une simple dénomination, qui ne méritait pas d'exercer de si savantes Plumes.
Ajoutons que les noms des câs sont aplicables à toutes les ocasions où on les emploie, et que les prép. à et de ne le sont pas. Quand je parlerai de génitif, de datif, d'ablatif, j'y comprendrai les pronoms comme les noms, parce que, suivant l'anciène méthode, les pronoms ont, comme les noms, leurs câs obliques. Mais quand je dirai qu'un nom, un verbe ou un adverbe, régit la prép. de ou à, comment les jeunes gens, les étrangers, les français même, qui, ne sachant que confusément leur langue, consultent un Dictionaire, apliqueront-ils cet avis aux pronoms, où souvent il n'y a pas de vestige de ces prépositions? Comment sauront-ils qu'il faut dire alors, dont, en, y, lui, leur, me, te, se, nous, vous, etc.?
câs
CâS, CâSSE, adj. [L'â est long.] Le masc. n'est plus d'usage. On dit encôre au fém. voix câsse et enrouée.
cas
cas
Fallcase, affair, matter, eventgeval, naamval, zaak, kwestie, reden, ziektegevalיחסה (נ), פרשה (נ), פָּרָשָׁהπτώση, περίπτωσηcasoпадеж, случайcasoحَالَةpřípadtilfældetapausslučaj場合사례tilfelleprzypadekcasomålกรณี, เหตุการณ์vakatrường hợp案例案例 (kɑ)nom masculin
si qqch de grave arrivait Vous pouvez m'appeler en cas d'urgence.
si cela est nécessaire Prévenez-moi en cas de besoin !
si Prends ton parapluie au cas où il pleuvrait.
même si qqch arrivait En tout cas, je te téléphone.
cas
[kɑ] nmau cas où (avec conditionnel) → in case
Prends un sandwich au cas où la cantine serait fermée → Take a sandwich in case the canteen's closed.
dans ce cas → in that case
en ce cas → in that case
dans un cas comme dans l'autre → either way
le cas échéant → if need be
en cas de → in case of, in the event of
en cas d'accident → in the event of an accident
En cas d'incendie, appelez ce numéro → In case of fire, call this number.
en cas de besoin → if need be
en cas d'urgence → in an emergency
en aucun cas → on no account, under no circumstances
en tout cas → in any case, at any rate
Mon cas est un cas particulier → Mine is a special case.
Il y a eu plusieurs cas de vandalisme → There have been several cases of vandalism.
un cas d'école → a textbook case
un cas particulier → a special case
un cas isolé → an isolated case
On a encore eu plusieurs cas de variole → We've had several cases of smallpox.
un cas désespéré → a hopeless case
Il ne fait aucun cas de ce qu'on lui dit → He takes no notice of what people say to him., to take no notice of
faire peu de cas de → to attach little importance to
faire grand cas de → to attach great importance to