chambrière
chambrière
n.f.CHAMBRIÈRE
(chan-bri-ê-r') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. E pris ourent, en terre de Israel, une pulcele petite ; e cele esteit chamberiere la femme Naaman [, Rois, 361]La dame après muntad, e cinc chambereres od sei menad [, ib. 102]Et la chambriere ki portiere eret et lo frument purgivet, dormit [, Job, 444]
- XIIIe s. De lui se departit la male chamberiere [, Berte, X]La chamberiere ne li serjant au marchant de la marchandise devant dite ne pueent ne ne doivent partir aveuc aucun marchant des choses desus dites [, Liv. des mét. 149]Mespris avez en tel maniere, Qu'en vos en tient à chamberiere Qui conmunaus est as garcons [, Ren. 12856]
- XVe s. Icelle basse [servante] ou chamberiere du dit prestre [DU CANGE, audibilis.]Et fut [la princesse] de ses valetz et chambrieres prise entre leurs bras, et apportée bas par une poterne sur le rivage [FROISS., II, II, 112]Femme doit dedans ordonner La maison, bestail gouverner, Les chamberieres, les sergens Restraindre, reslargir ses gens Selon les temps, selon leur peine [E. DESCH., Poésies mss. f° 528, dans LACURNE]De tout estat soit bas ou hault, Venez-y qu'il n'y ait deffault, Venez-y varletz, chamberieres [VILLON, Repues fr.]
- XVIe s. Il n'est soupper que de marchantz, regoubillonner [sorte de repas] que de chambrieres [RAB., Pant. IV, 46]La femme de Phocion qui va tousjours avec une chambriere seule par la ville [AMYOT, Phoc. 28]Il y eut tuerie sur les prestres et leurs chambrieres, qui firent la principalle deffence [D'AUB., Hist. I, 315]Les pauvres amoureux et passionnés rendent leur ame martyrée, obeïssante et chambriere à leur concupiscence et desir [PARÉ, IV, Préf.]Quant au reste de sa maison, c'estoit une regle inviolable que ny luy mesme, ny ma mere ny valet ny chambriere ne parloient en ma compaignie qu'autant de mots latins que chascun avoit apprins pour jargonner avec moi [MONT., I, 194]
ÉTYMOLOGIE
- Chambrier ; bourguig. chambleire, chamleleire ; provenç. camarieria.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CHAMBRIÈRE. Ajoutez :
chambrière
CHAMBRIÈRE. s. f. Servante de personnes de petite condition. Chambrière qui cherche condition. Il a congédié sa chambrière.
chambrière
CHAMBRIÈRE dans les Manéges, Bâton de trois ou quatre pieds de longueur, au bout duquel est attachée une courroie, une longe de cuir, pour châtier les chevaux. Un coup de chambrière.
chambriere
Chambriere, f. acut. Par syncope de ce mot entier Chamberiere, qui vient du Latin Cameraria, comme aussi le Francois dit Chambre, de Camera Latin par mesme syncope et interposition de la lettre B, pour addoucir et faciliter la prolation de la lettre M devant l'R, et est proprement prins pour une qui sert en la chambre, que le Francois appelle fille ou femme de chambre pour distinction de celle qui estant appelée Chambriere, sert et en la cuisine et aux vils exercices du service de la maison, ayant le Francois ravallé ceste proprieté et etymologie du nom à ce à quoy il ne se peut appliquer que par abusion du mot, Ancilla quae herae intra cameram aut cubiculum operam dat.
Une laide chambriere, Mala forma ancilla.
Chambriere de chambre, Abra.
Une chambriere qui va apres sa maistresse, Pedisequa.
Chambriere servant la mesme maistresse qu'une autre sert, Conserua.
Faire l'office de chambriere, Ancillari.
Appartenant à chambriere, Ancillaris.
chambrière
CHAMBRIèRE, s. f. [Chan-briè-re. 1re lon. 2e è moy. et long.] Ce mot est bâs et presque entièrement hors d'usage. Mrs. de l'Académie disent que c'est une Servante de persones de petite condition. On peut ajouter qu'il n'y a que le peuple qui se serve de ce mot, même en parlant de cette espèce de Servantes. La Fontaine dit, pour la comodité de la rime:
Il étoit une vieille avec deux Chambrières.
Mais au titre de la Fable, il met: La vieille et les deux Servantes.