chape
chape
n.f. [ du lat. cappa, capuchon ]chape
(ʃap)nom féminin
ce qui empêche d'agir Ses soucis sont une chape de plomb pour lui.
CHAPE
(cha-p') s. f.HISTORIQUE
- XIe s. N'a tel vassal sous la cape du ciel [, Ch. de Rol. X]
- XIIe s. Une chape à pluie afubla, De sus la chape se fist ceindre [WACE, Rou, 7180]À Lungeville aveit un villan païsant, Qui aveit sis bels boefs e sa charrue avant ; Fame aveit espusée, ne sai s'out nul enfant ; Mez la fame esteit auques de ses mains aerdant [voleuse] ; Chape chaete prist, s'el n'eüst bon garant ; Tant ala cel mestier comme fole menant, Que la fin en fu male, e co [ce] fu avenant [ID., Roman de Rou, V. 1904]Dunc s'esteit desparé de l'aube senz delai, En chape e en surpliz remist [resta].... [, Th. le mart. 37]En une chape à pluie qu'il soleit chevalchier [, ib. 160]
- XIIIe s. Que li prestre qui avoient capes à manches les averoient reondes [, Chr. de Rains, 88]Demain matin quant tu venras, Soz ta chape en ta main tenras Tot coiement une coignie Qui soit trenchant et aguisie [, Ren. 15972]Cil s'enfuient, Renart eschape, Dès or gart bien chascun sa chape [, ib. 9576]Ge fais entendant par ma chape Que li riches est entechiés, Plus que li povres, de pechiés [, la Rose, 11458]Si ot [vieillesse] d'une chape forrée Moult bien, si cum je me recors, Abrié et vestu son corps [, ib. 398]Vous faites de moi chape à pluie, Quant orendroit lès vous m'apuie [, ib. 8549]Mes orguex, qui toz biens esmonde, I a tant mis iniquité Que par lor grant chape roonde [les ordres mendiants] Ont versé [renversé] l'université [RUTEB., 152]Le chevalier ne fu pas esbahi, aincois le prist par la chape et li dist.... [JOINV., 205]
- XVIe s. De chappes, de rochetz... [DU BELLAY, VI, 32, verso.]Après quelques sacrifices faits, il vest la chappe de pourpre de la deesse Proserpine [AMYOT, Dion, 70]Deux vaisseaux qu'on nomme en un mot alembic : l'un d'iceux est appelé proprement cucurbite ou vaisseau contenant : l'autre est dit chapiteau ou chape, auquel sont amassées les vapeurs converties en eau, pour ce qu'il represente quelque certaine forme et figure de chef ou de teste [PARÉ, XXVI, 5]Ces couvertures sont grands chapeaux façonnés comme cloches larges par bas, ou comme chapes d'alambics [O. DE SERRES, 545]La chappe ou cloche, sous laquelle s'amassent les vapeurs des matieres distillées [ID., 889]M. de T***, sortant de la maison d'une dame, avoit failli d'estre maltraité par certains ruffians qui cherchent volontiers des chapes cheutes à l'entour de telles personnes [RÉGNIER DE LA PLANCHE, dans le Dict. de DOCHEZ.]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, cape ; provenç. et espagn. capa ; ital. cappa ; bas-lat. capa, quia quasi totum capiat hominem, dans Isidore ; du latin capere, contenir, prendre (voy. CAPABLE).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CHAPE. Ajoutez :
chape
Il se dit aussi de l'Habit que portent les cardinaux et qui a un capuce doublé d'hermine. Chape rouge.
Il désigne par analogie, en termes d'Arts, Certaines choses qui s'appliquent sur d'autres qui servent à les couvrir, à les envelopper, telles que l'Enduit de mortier dont on recouvre l'extrados d'une voûte, le Couvercle d'un alambic, la Futaille qui recouvre un tonneau de vin, etc. La chape d'une voûte. Mettre la chape sur l'alambic. Chape de poulie.
chape
Chape, voyez Chappe.
chape
CHAPE, s. f. Sorte de long et ample manteau, qui va jusqu'aux talons. Il se dit sur-tout de l'ornement d'Église apelé pluvial; de l'habit de cérémonie des Cardinaux, de l'habit de choeur pendant l'hiver. (Dans plusieurs Chapitres on a quité la chape pour le camail.)
Chape se dit aussi du couvercle d'un alambic et de la partie d'une boucle, par laquelle elle tient au soulier, ou à la ceintûre.
On dit, proverbialement, Disputer, ou se débatre de la chape à l'Évêque. Contester sur une chôse où l'on n'a point d'intérêt. — Chercher chape chute, se gouverner de façon qu'on s'atire quelque chôse de fâcheux. Trouver chape chute; trouver quelque chôse de désagréable à la place de ce qu'on cherchait d' avantageux. Voyez PROVENDE.