charme
1. charme
n.m. [ du lat. carmen, formule magique ]2. charme
n.m. [ lat. carpinus ]CHARME1
(char-m') s. m.REMARQUE
- 1. D'après les grammairiens, ce mot ne se dit qu'au pluriel dans le sens d'attraits, d'appas, et qu'au singulier quand il signifie cette puissance secrète qui attire, ce qui plaît, ce qui touche. La première partie de la remarque est vraie ; mais la seconde ne l'est pas, comme on peut s'en assurer en parcourant les exemples. Cette distinction, qui n'a rien en soi de logique ou de grammatical, ne pourrait être qu'une affaire d'usage ; or l'usage même est contre elle.
- 2. Des grammairiens prétendent que charme ne se dit pas des personnes comme des choses. Cette remarque n'est pas fondée. Lamartine a très bien dit : ô charme de mes yeux. Corneille a dit charme à, par une tournure poétique, aujourd'hui archaïque : Si vous n'avez un charme à [un moyen de] vous justifier [CORN., Rod. V, 4]
SYNONYME
- 1. CHARME, ENCHANTEMENT., Le charme (carmen) est une formule en vers ou en prose mesurée à laquelle on attribue la vertu de troubler l'ordre de la nature. L'enchantement (incantamentum) est l'action de prononcer cette formule. Comme à tout moment, dans le discours, on prend la cause pour l'effet ou l'antécédent pour le conséquent, la différence des deux mots disparaît, et ils sont la plupart du temps synonymes.
- 2. CHARMES, APPAS., On est très porté à confondre absolument ces deux termes. Mais, à une époque où l'on était plus près du sens primitif des mots, Malherbe n'a pas hésité à mettre : ses appas et ses charmes. En effet, appas se dit des beautés qui attirent ; et charmes, de celles qui agissent par une vertu occulte, magique.
HISTORIQUE
- XIIe s. Il dit un charme que il avoit aprins [, Garin, II, 104]E uns charmes truvad, par unt il soleit asuager les mals [, Rois, 241]
- XIIIe s. Mès or sai bien que je feré ; Un bon charme vos aprendré [, Ren. 7650]
- XVe s. Les aucuns de ces arioles affirmoient que le roi estoit demené par sorts et par carmes [FROISS., III, IV, 54]À l'amour ne suys adonné, Et j'ame encore moins les armes, Mais le vin, dès que je fus né ; C'est pourquoi j'en fai tous mes carmes [vers] [BASSEL., 1]
- XVIe s. Conjurations, charmes, characteres... [PARÉ, Introd. 27]
ÉTYMOLOGIE
- Carmen, chant, vers, formule d'enchantement, anciennement casmen, sanscrit çasman, de çañs, célébrer.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. CHARME. Ajoutez :
- On dit se porter comme un charme, pour se porter bien, par une fausse analogie avec aimer comme un charme [CH. NISARD, ib.]
- 3. Charmes, au pluriel, ne se dit qu'en parlant des femmes. Cependant Racine l'a dit, non malheureusement, d'un homme. Je plaignis Bajazet, je lui vantai ses charmes, Qui, par un soin jaloux dans l'ombre retenus, Si voisins de ses yeux, leur étaient inconnus [RAC., Baj. I, 1]
REMARQUE
- Ajoutez :
CHARME2
(char-m') s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Le guichet qui estoit de charme [, la Rose, 524]Ormes i ot branchus et gros, Et avec ce charmes et fos [hêtres].... [, ib. 1368]
- XVe s. Les supplians sioient de leur bois, c'est assavoir des charpes, autrement appelez charmes [DU CANGE, charmen.]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, chaune ; Berry, charne, charpe ; picard, carme ; rouchi, carne, carme ; Saintonge, charpre ; espagn. carpe ; ital. carpino ; du latin carpinus que l'on croit un mot celtique, et que l'on interprète par car, bois, et pin ou pen, tête. C'est charme de charmer qui, dans le français, a conduit, par assimilation, à nommer charme l'arbre que plusieurs patois nomment plus régulièrement charne ou charpe. Les dictionnaires latins varient, accentuant tantôt cárpinus, tantôt carpinus ; les langues romanes, qui ont l'accent sur car, prouvent que la première accentuation est la bonne.
charme
Fig., Le charme est rompu, L'illusion est détruite. Les manières de cette femme m'avaient d'abord séduit, mais le charme est rompu.
Il signifie aussi figurément Ce qui plaît beaucoup, ce qui touche sensiblement. Un charme irrésistible. Un charme secret, indéfinissable. Cette personne a du charme, elle est pleine de charme. Il fait le charme de ma vie. Être sous le charme. Cela a son charme.
Il s'emploie souvent au pluriel dans le sens d'Attraits, d'appas en parlant d'une femme. Les charmes d'une belle femme. On ne peut se défendre de ses charmes. Rien ne résiste au pouvoir de ses charmes. Par extension, Les charmes de la vertu, de l'étude. La musique, la poésie a de grands charmes. Ces lieux ont pour moi bien des charmes. La mélancolie a des charmes.
charme
charme
Charme, Carmen, Incantatio, Incantamentum.
¶ Charme, espece d'arbre, Carpinus.
Qui est fait de bois de charme, Carpineus.
charme
CHARME, s. m. 1°. Puissance magique par laquelle les Sorciers prétendent produire des éfets extraordinaires et surnaturels. Faire un charme, des charmes. User de charme: le charme est levé. = 2°. Figurément, atrait, apâs, ce qui touche sensiblement. Son plus grand usage est au pluriel: "On ne peut se défendre de ses charmes. — Malherbe fait toujours quelque diférence entre charmes et apas. Le premier, dit quelque chôse de plus fort et de plus inexplicable que le second. Ce n'est donc pas un pléonasme que de joindre ces deux mots.
S'en va porter ailleurs ses apas et ses charmes.
Voy. Apas et Atraits.
Rem. 1°. Charmes doit être employé avec précaution quand on parle des Femmes. Je n'aprouve pas Rollin quand il dit: "Antoine retourne à Alexandrie, où il se livre de nouveau aux charmes et aux caresses de Cléopatre.
* 2°. Éprouver des charmes est une expression qui n'est pas fort juste. M. d'Alembert, dans son Parallèle de Despreaux, Racine et Voltaire, dit: "Cette facilité délicieuse pour l'esprit et pour l'oreille est un des principaux charmes que la lectûre de Racine fait éprouver. C'est-là, dit M. Linguet, un barbarisme de phrase, pour emprunter une expression de Monsieur de Voltaire. On dit, éprouver de l'ennui, de la crainte, de la joie, parce que ces sentimens sont le résultat d'un principe qui afecte l'âme: mais on ne peut dire, éprouver des charmes, parce que les charmes sont ce principe même.
* Être sous le charme, être charmé: expression moderne, précieûse et bisârre. "Vous serez sous le charme, en style philosophique, dit l'Ab. Grosier, en se moquant. "Le Comte étoit encôre sous le charme. Dans l'Ann. Litt. on met cette expression en italique, pour montrer qu'on ne l'aprouve pas. = Charme. Arbre de haute tige, qui pousse des branches dès sa racine, et sert à faire des palissades.
charme
charme
Hagebuche, Weißbuche, Zauber, Zaubern, Charme, Grazie, Hainbuchen, Flair, Hainbuche, Liebreizcharm, spell, grace, gracefulness, hornbeam, sorcery, comeliness, enthralment, glamour, lovelinesscharme, haagbeuk, sierlijkheid, toverij, aantrekkelijkheid, bevalligheid, gratie, betovering, aantrekking, aantrekkingskrachtחינניות (נ), חמד (ז), חן (ז), נחמדות (נ), צבי (ז), קסם (ז), חֶמֶד, חֵן, חִנָּנִיּוּת, נֶחְמָדוּתavnbøg, charmegracieco, karpeno, sorĉoencanto, atracción, atractivo, carpe, hojaranzamagiagrab, urokencanto, feitiço, garbo, graça, charmehäxeri, charmgürgen, çekim魅力шармfascino, avvenenza, carpine, carpino, graziaفِتْنَةšarmγοητείαviehätysvoimašarm魅力매력sjarmเสน่ห์sức quyến rũчар魅力 (ʃaʀm)nom masculin
charme
[ʃaʀm]faire du charme à qn → to use one's charm on sb
le charme de la campagne en hiver → the charm of the countryside in winter
se porter comme un charme → to be as fit as a fiddle charmes