chevaler
(Mot repris de chevalés)chevaler
v.t.Soutenir une construction avec des chevalements.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
CHEVALER
(che-va-le) v. n.1° Faire des allées et venues, des démarches pour une affaire. Il m'a bien fait chevaler. Vieilli en ce sens.
2° Terme de manége. Chevaucher, passer sur les voltes en croisant les jambes de devant.
3° Faire usage d'un chevalet. Les scieurs de long chevalent.
4° V. a. Chevaler les cuirs, les travailler sur le chevalet.
5° Chevaler un mur, l'étayer avec des chevalements.
HISTORIQUE
- XVe s. Vous cheez par une recrue souffrance en leur servitute, comme les perdris qui, en fuiant à despourveue negligence le perdrieur qui les chevale [poursuit], cheent en sa tonnelle [A. CHARTIER, l'Espérance, p. 272, dans LACURNE]
- XVIe s. Avec les caphardes paroles De ces moines à testes folles Qui vous chevalent [tâtonnent] pour leur bien [MAROT, IV, 187]Ainsi font les grands voleurs et les fameux coursaires : les uns descouvrent le pays, les autres chevalent les voyageurs [LA BOÉTIE, 64]C'estoient de son costé principalement, que l'une des poinctes de la bataille des ennemis s'approchoit le plus près, et le chevaloit pour l'environner par derriere [AMYOT, Crassus, 47]Il ne luy voulut pas courir sus à toute oultrance, ains seulement le feit chevaler tout alentour, commandant à ses soudards qu'ilz l'espargnassent luy et ses gens [ID., Brutus, 32]Ces trois harpies avoient, tout le matin, au desceu l'un de l'autre poursuivi, importuné et chevalé sa majesté, pour engloutir ce benefice [CARL., II, 10]Se voyant à toute force chevalé, picqué, esperonné et, pour mieux dire, suborné [PASQUIER, Lettres, t. II, p. 38, dans LACURNE]Dans Lyon on avoit projetté de faire assassiner le roy, soudain après sa conversion ; et sur ce projet il avoit esté chevalé jusques dans Melun par un meschant homme, lequel y fut prins [ID., ib. p. 272]Et après l'avoir par longs ambages chevalé, tasté et tenté [ID., ib. p. 343]Ce pauvre esprit, de ceste façon chevalé, se laisse aller à la volonté et discretion de celui qui le mene d'une parole amadouante [ID., Recherches, liv. III, p. 298]Jamais personne accusée ne fut tant chevalée par un juge pour estre surprise que la pucelle d'Orleans, et toutesfois personne ne respondit plus à propos que cette-cy [ID., ib. liv. VI, p. 472]
ÉTYMOLOGIE
- Cheval.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CHEVALER. Ajoutez :
6° Activement et fig. Presser pour obtenir quelque chose (inusité présentement).
Les autres demandent la fin de leurs meilleurs amis, et, si celui qu'ils chevalent [pour hériter de lui] ne meurt bientôt, il les épuise [MALH., Lexique, éd. L. Lalanne]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
chevaler
CHEVALER. v. tr. T. d'Architecture. Étayer avec des chevalements. Chevaler un mur, une maison qu'on reprend en sous-oeuvre.
Il signifie encore, en termes d'Arts, Travailler avec un chevalet. Les tanneurs, les corroyeurs chevalent les cuirs. Absolument, Les scieurs de bois chevalent.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
chevaler
Chevaler un homme, comme on chevale les perdris, Captare.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
chevaler
*CHEVALER, v. n. Vieux mot: Faire plusieurs allées et venûes, plusieurs pas pour une afaire. J'ai chevalé plus de six mois pour cette afaire. Acad. — V. a. Presser vivement: il les chevala tant qu'il leur dona sur la queûe (de l'armée.) Mezeray. Il est encôre plus surané dans cette acception. — Étayer une maison, un mur, que l'on reprend sous oeuvre, avec des chevalets. Trév. — L'Acad. ne le met pas en ce sens.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788