cloche
1. cloche
n.f. [ bas lat. clocca, d'un mot celtique ]2. cloche
adj. et n.f.CLOCHE
(klo-ch') s. f.PROVERBES
- On ne peut sonner les cloches et aller à la procession, c'est-à-dire on ne peut faire deux choses à la fois.
- C'est le son des cloches auxquelles on fait dire tout ce qu'on veut, c'est-à-dire ce sont des paroles qu'on interprétera comme on voudra, ou c'est un homme qui dit tantôt d'une façon et tantôt d'une autre. Locution fondée sur une ancienne superstition qui faisait regarder les cloches comme pouvant annoncer l'avenir ; le son des cloches n'ayant rien de déterminé, on y entendait toujours ce qu'on désirait.
- Qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un son, c'est-à-dire, en toute chose, il faut entendre le pour et le contre.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Les cloche de la ville sonnerent hautement [, Berte, IX]De camelin, pour la pouriere [poussière], [ils] Avoient clokes [chapes] paringaus [semblables] Fourées de vermeus cendaus [, Bl. et Jehan, v. 5436]
- XIVe s. Quant li bourgois oïrent la choze deviser, La cloque de la ville ont fait tantost sonner [, Baud. de Seb. X, 76]
- XVe s. Adonc alla dire Lydore la royne : venez à moi, Lyriope belle fille ; si vous osteray la cloche que vous avez vestue, et si nous servirez [, Perceforest, t. I, f° 122]
- XVIe s. Tous utenciles de cuisine faits de metail de cloche, de cuivre, de leton [O. DE SERRES, 881]La chappe ou cloche d'un alambic [ID., 889]À conseil de fol, cloche de bois [COTGRAVE, ]Dont il feut plus estonné qu'ung fondeur de cloches, et s'escria... [RAB., Pant. II, 29]L'on a beau battre les cloches devant que les paroissiens soient venus [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 7]Mieulx vault à cloche se lever que à la trompette [ID., ib.]Rapporter les cloches d'un tel lieu [avoir des ampoules aux pieds pour y être allé] [OUDIN, Curiosités fr.]Si es dites vignes est trouvé gros bestail avec cloche fermée ou bouschée en temps de fruicts, de nuit, le seigneur du bestail court l'amende de vingt sols tournois [, Coustum. génér. t. II, p. 681]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. cloiche ; picard et Berry, cloque ; provenç. cloca, clos ; piémontais, cioca ; bas-lat. clocca, cloca, dans des textes du VIIIe siècle ; anglo-sax. clucge, IXe siècle ; anc. h. allem. clocca, IXe siècle, ordinairement avec un g, glocca ; anc. scandinave, klucka ; allem. mod. Glocke ; kymri, cloch ; irl. clog ; bas-bret. cloc'h. Ce mot est d'origine obscure ; car on ne sait pas précisément s'il est allé des langues romanes dans les langues germaniques et celtiques, ou s'il a suivi le chemin inverse. Dans le premier cas, on le rattacherait à clocher, boiter, à cause du mouvement d'oscillation et, pour ainsi dire, de claudication de la cloche en branle. Dans le second cas on le rattacherait à l'ancien haut allemand klochôn, battre, frapper, bien plutôt qu'à l'anglo-saxon cloccan, anglais cluck, glousser, dont la signification ne peut convenir. Clocher est probable ; V. clocher la cloiche, à clocher ? Par assimilation une chape a été dite cloche ou cloque, en anglais cloak.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CLOCHE. Ajoutez :
- Plus étonné qu'un fondeur de cloches, locution qui trouve son explication dans cette phrase-ci : Le cavalier crotesque arrive en son logis à beau pied sans lance, plus penaut qu'un fondeur de cloches qui a manqué de métail, [OUDIN DE PRÉFONTAINE, Les maistres d'hostels aux halles, le cavalier crotesque et l'apothicaire empoisonné, nouvelles comiques, Paris, 1670, p. 216 (cité par M. Defrémery, dans Rev. critique, 20 mars 1875, p. 189)]
- XIVe s. Ajoutez : pour pourfiller la cloche [la chape d'une robe] [, Mandements de Charles V, 1376, Paris, 1874, p. 680]
- Ajoutez : Bas-lat. gloggae, dans Vita sancti Sturmi, an 779.
REMARQUE
HISTORIQUE
ÉTYMOLOGIE
cloche
Prov. et fig., Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son, Pour prononcer dans une affaire, il faut entendre les deux parties.
Fig. et fam., Déménager à la cloche de bois, Déménager sans bruit, clandestinement.
Par analogie, il se dit de Tout ce qui rappelle la forme de cet instrument, de Certains ustensiles, dont on couvre le fromage pour l'empêcher de se dessécher; qu'on met sur des plantes délicates comme des melons, des concombres, etc., ou sur des semis pour les garantir du froid. De là l'expression proverbiale, en parlant des Personnes, Élever sous cloche, Élever délicatement ou mollement.
Il se dit, en termes de Chimie, des Vases de cristal cylindriques dont on se sert pour recueillir les gaz, les mesurer, etc.
Cloche de plongeur, Cloche à plongeur, Engin dans lequel on peut rester quelque temps sous l'eau pour y exécuter des travaux ou pour y recueillir des objets submergés.
Il s'est dit d'une Ampoule qui se forme sur la première peau. On dit plutôt aujourd'hui CLOQUE.
En termes de Botanique, Fleurs en cloche, Fleurs monopétales qui ont à peu près la forme d'une cloche. La fleur de la campanule est en cloche.
cloche
Cloche, f. penac. Est un instrument de fonte ou autre metail, qui d'un fonds ou cul vouté va s'eslargissant en bas ayant un batail de fer pendant du milieu dudit fonds, lequel frappant aux bords de la gueule de ladite cloche, la fait sonner en son esvasement. Aussi sert la Cloche pour donner en sonnant quelque signe au peuple: qui est la cause, qu'en toutes les Eglises, communautez de villes, bourgs et villages, et és forteresses on en use: és Eglises pour signe des heures de devotion qui y sont dites jour et nuict, et semonce du peuple à y venir, és communautez, pour distinction des parties du jour et de la nuict, pour accourir à une necessité d'émotion publique, qu'on appelle Tocsing, ou Tocsainct, où à un embrasement de feu és forteresses, pour esclaircissement de la veille et bon guet des sentinelles. Ores la cloche est usitée en toutes choses, és trouppeaux des bestes paissans et allans, et à divers effects, comme le sont tous autres instrumens de son. Cloche aussi est appelé ce petit cul de lampe de fonte dont on se sert à faire cuyre des poires au feu, et la raison de tel nom est la ressemblance qu'il a à une cloche, Campana, Tintinnabulum.
cloche
CLOCHE, s. f. 1°. Instrument résonant, de cuivre ou d'étain fin, fait en forme de vâse rond et vouté, qui va en s'élargissant par en bâs, avec un battant au milieu, pour en tirer du son. = 2°. Il se dit d'un verre, en forme de cloche, pour couvrir les melons, les concombres, et les préserver des injûres du temps; des vessies pleine de sérosités, qui viènent aux pieds, aux mains, etc. d'une manière de vâse où l'on fait cuire du fruit; d'un vaisseau de bois en forme de cloche; du haut d'une fleur, lequel forme un calice.
Rem. Le Rich. Port. dit au propre, ébranler une cloche, soner une cloche. L'Acad. ne dit point ébranler, mais soner les cloches à la volée, en branle.
Ce mot fournit à plusieurs expressions du style proverbial. — Étoné comme un fondeur de cloches, quand il voit qu'il a manqué son coup. — Fondre la cloche, se déterminer à aprofondir une afaire: "Il faut fondre la cloche. — N'être pas sujet à un coup de cloche, à l'heûre, comme les Moines, les Chanoines. — Faire soner la grosse cloche, faire parler le maître, ou celui qui a le plus autorité, de crédit. — Entendre les deux cloches, les deux parties, le pour et le contre. = On dit, de celui qui varie dans ses discours, suivant diférentes insinuations, qu'il est comme les cloches; on lui fait dire tout ce qu'on veut. = On apèle Gentishommes de la cloche, ceux qui se sont anoblis par les charges municipales; parce qu'on sone la cloche pour les élections.
cloche
cloche
Glocke, Klingelbellbel, klok, hersens, klokbloem, kop, stolp, zwerversגיל (ז), פעמון (ז), גִּילcampana, timbrecampanasinoclopotκαμπάνα, κουδούνιklokke, bjelleколокол, колокольный, колпак, звонокجَرَسzvonklokkesoittokellozvono鐘종dzwonekklockaระฆังzilchuông铃 (klɔʃ)nom féminin
cloche
[klɔʃ] nfLa cloche a sonné, la récréation est finie → The bell's gone, break is over., The bell's rung, break is over.
les cloches de Pâques → the Easter bells
voir aussi cloche à fromage, cloche à plongeur
mettre qch sous cloche (fig) → to wrap sth in cotton wool
mis sous cloche → wrapped in cotton wool