cocagne
cocagne
n.f. [ du prov. coucagno, boule de pastel ]COCAGNE1
(ko-ka-gn') s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Li païs a à non coquaigne, Qui plus i dort, plus i gaaigne, Fabliaux [BARBAZ., édit. MÉON, t. IV, p. 176]
ÉTYMOLOGIE
- Espagn. cucaña ; ital. cuccagna. D'après Génin, Recréat. t. II, p. 89, le mot est italien et plus particulièrement napolitain, vu que, dans les réjouissances publiques, à Naples, on élevait une montagne qui lançait toute sorte de choses bonnes à manger ; il ajoute que c'est après l'expédition du duc de Guise en 1688 que ce mot fut introduit en France, et que, dans la traduction de Boccace, faite au XVIe siècle, 8e journée, 3e nouvelle, il est parlé d'un pays qui ressemble au pays de cocagne, mais qui n'est pas appelé cocagne, preuve que le mot n'existait pas encore. La preuve est mauvaise ; car le mot de cocagne et la description du pays de cocagne sont dans le fabliau cité à l'historique. Le mot est donc français, et non emprunté ; il avait même pénétré dans l'anglo-saxon, comme le montrent des vers cités par Johnson au mot cokney. D'après Diez il vient de coquere, cuire, à l'aide des mots suivants : catalan coca ; pays de Coire, cocca ; languedocien, coco ; picard, couque, qui tous signifient cuisine ; c'est là la vraie étymologie. On trouve, dans l'ancien français, cocaingne en un autre sens : Le traversiers jura seur saintes evangiles, que il n'arrestera ne fera arrester malicieusement le dit navel ou naviaux de l'Esglise dou Gart, pour cause de cocaingne, ne pour fere ennui ne domage à esciant [DU CANGE, cocagium, en 1314]Ce cocaingne-là vient de coq ; c'est le combat de deux coqs.
COCAGNE2
(ko-ka-gn') s. f.ÉTYMOLOGIE
- Languedocien, cocagne, signifiant le kermès animal, du latin coccus. On a même dit que là était l'étymologie de cocagne 1, les habitants tirant un grand profit de cette cocagne et ayant ainsi nommé les bons cantons de leur province.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- COCAGNE. - HIST. Ajoutez :
- XIVe s. Tuit li baron de sa compaigne [compagnie] En sont dolent et esperdu ; Lor homme sont là descendu, Où il n'ont pas trouveit coquaigne [, la Guerre de Metz en 1324, p. 186]
cocagne
Mât de cocagne, Mât rond et lisse, planté en terre, au haut duquel sont suspendus des prix qu'il faut aller détacher en grimpant sans aucun secours. On plante ordinairement des mâts de cocagne les jours de fête publique.
cocagne
COCAGNE, s. f. [Mouillez le gn: dern. e muet. — Quelques-uns ont écrit cocaigne, comme on écrivait montaigne, campaigne: mais cette ortographe est contre la prononciation: car, alors il faudrait prononcer, Kokègne; montègne, campè-gne.] On ne dit cocagne qu'avec pays. On apèle pays de cocagne, un pays fertile, abondant en toutes chôses, et où l'on fait bone chère. — C'est cocagne de faire cela, pour dire, cela est agréable, est un provençalisme, un gasconisme.
Cette façon de parler (pays de cocagne) n'est pas anciène dans la Langue: on ne la trouve ni dans Rabelais, ni dans Marot, ni dans Regnier. Ménage n'en a rien dit dans ses Etymologies. Voy. les Rem. sur la VIe Sat. de Boileau, vers 119.
Paris est pour un riche un pays de cocagne,
Sans sortir de la ville, il trouve la campagne.
cocagne
COCAGNE, s. m. Petit pain de pastel, avant qu' il soit réduit en poûdre. Richelet Port.