collation
(Mot repris de collations)1. collation
n.f. [ du lat. conferre, fournir, rassembler ]2. collation
n.f. [ du lat. collatio, réunion ]collation
(kɔlasjɔ̃)nom féminin
COLLATION1
(kol-la-sion ; on prononce les deux ll, ce qui le distingue du suivant) s. f.HISTORIQUE
- XIVe s. Par collacion et composicion de l'un à l'autre faite [ORESME, Eth. 66]Pour la cause d'exemple et pour probacion Es simples et es rudes, j'en fais collation [je les mets sous les yeux ; il s'agit d'exemples] [, Girart de Ross. V. 5861]
- XVe s. Si vueil [je veux] avoir censeil et collation avecque vous, comme je me pourray maintenir contre les Lissebonois et Portugalois [FROISS., liv. III, p. 50, dans LACURNE]Et maistres en theologie et divinité de tous ordres d'eglise lui plot [au roi] souvent oyr en ses colacions [conférences] [CHRIST. DE PISAN, Charles V, I, ch. 15]Et futfaicte une collation [discours] par un frere des Jacobins toute tendant à fin de misericorde [, Chr. de saint Denis, t. III, p. 46, dans LACURNE]Maitre Jean commença sa petite collation [allocution], comme il s'ensuit [LOUIS XI, Nouv. XXXII]
- XVIe s. Quant est de la collation des benefices, laquelle chose estoit anciennement conjointe avec la promotion.... [CALV., Instit. 872]Je sçay bien qu'il y en a qui veulent prouver par collation des temps que ce soit une fable controuvée à plaisir [AMYOT, Solon, 56]Par collation de plusieurs passages respondants l'un à l'autre [ID., Moral. Épit. p. 15]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. collation ; espagn. colacion ; ital. collazione ; du latin collationem (voy. COLLATEUR).
COLLATION2
(ko-la-sion ; en poésie, de quatre syllabes ; on ne prononce qu'une seule l, ce qui le distingue du précédent) s. f.HISTORIQUE
- XVe s. Pour faire une collation pour le fait du curé de saint Jaques [, Bibl. des Chartes, 5e série, t. I, p. 226]Après qu'ilz eurent tous soupé et joué, le dit Beauchamp fist hucher pour faire collation d'après souper [DU CANGE, collatio.]Allerent visiter les Gantois de lieu à autre, et prindrent la collation de vin en la tente de Gand, et de là passerent parmi Bourbourg, et allerent loger emprès Gravelines [MONSTREL., t. II, p. 132, dans LACURNE]
- XVIe s. Et qu'autre chose il n'ha, sans point mentir, Qu'une rostie à sa colation [MAROT, t. III, p. 66]J'ai prins coutume de ne souper plus, et de faire seulement un petit de collation au soir [DESPER., Contes, LIX.]S'il la veut venir voir à ce soir, elle luy donnera la collation entre huit et neuf heures [ID., ib. XXXIII]Faisant collation d'une bourrée [fagot], devant qu'aller au lit [ID., ib. XCVII]Le duc mesme, y arrivant sur le poinct de la collation et se fiant qu'on n'auroit pas touché à sa bouteille, en print à son tour [MONT., I, 253]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. collation ; bas-lat. collatio (voy. COLLATION 1). Ce terme vient des coutumes ecclésiastiques. Dans les monastères, on faisait, après le souper, qui avait lieu de bonne heure, une lecture de l'Écriture sainte ou des Pères. Les moines échangeaient leurs observations sur le texte ; les uns faisaient des objections, d'autres y répondaient. Cet exercice, que nous appelons une conférence, ils l'appelaient collatio (de conferre). Au sortir de là, on prenait quelques légers rafraîchissements, et l'on s'allait coucher : de là le sens de petit repas donné à collation [GÉNIN, Récréat. t. I, p. 429]
collation
Autrefois, il signifiait Droit de conférer un bénéfice ecclésiastique. Cette collation appartenait à l'évêque, descendait de l'évêque. La présentation de cette cure appartenait à l'abbé et la collation à l'évêque. Ce prieuré était à la collation de tel abbé.
Il signifie aussi Action de collationner ou résultat de cette action.
collation
Il signifie aussi Un repas léger qu'on fait dans l'après-dîner à l'occasion d'une cérémonie, d'une chasse, etc. Collation de viandes froides, de confitures, de pâtisserie.
collation
Collation et taille, Collatus, huius collatus, Collatio.
¶ Collation et banquet qu'on fait apres souper, Comessatio.
Allons faire collation chez moy, Eamus ad me comessatum.
Collation de benefices en tour, Collatio sacerdotiorum circularis.
Benefices en la collation de l'Evesque, Sacerdotia beneficiaria Episcopi, vel Beneficij munerisque Episcopi.
collation
COLLATION, COLATION, s. f. COLLATIONER, v. act. COLATIONER, v. neut. On prononce les deux ll, quand ces mots expriment l'action ou le droit de conférer un bénéfice, ou l'action de conférer une copie avec l'original, ou deux écrits ensemble. [Kol-la-cion, kol-la-cio-né.] On ne pron. qu'une l, quand on parle d'un repas léger, qu'on fait au lieu du souper, particulièrement les jours de jeûne; et de tout repas que l'on fait entre le diner et le souper. [Kola-cion, kola-cioné.] Il serait bon, pour distinguer ces deux sens si diférens, d'écrire, comme on prononce, deux ll dans le premier câs, une seule dans le second.
Collation d'un bénéfice. Cette collation apartient à l'Évêque. Ce Prieuré est à la collation d'un tel Abé. = La Collation d'une copie avec l'original, ou sur l'original. En Librairie, faire la collation de divers exemplaires. = Pour le verbe, il n'a que le 2d. sens: on ne dit point collationer, mais conférer un bénéfice. On dit collationer sur l'original, à l'original, sur les Registres. Extrait collationé. On met au bâs: collationé à l'original, par...
COLATION, petit repas. Faire colation d'une pomme: c'est une légère colation. — Goûté. Payer la colation; doner la colation à... Magnifique, superbe, somptueûse colation. "Avez-vous colationé? Je ne soupe pas, je ne fais que colationer.