comble
1. comble
n.m. [ du lat. cumulus, monceau, amas ]2. comble
adj. [ de combler ]COMBLE1
(kon-bl') s. m.HISTORIQUE
- XVe s. Quiconque amenera poissons en panier à Paris, il convient que ses paniers soient emplis loyaument, ou à comble ou sans comble [, Ord. des rois de Fr. t. II, p. 359]On ne trouveroit nul homme terrier à qui nostre seigneur donnast tant de graces comme il te appreste : il te donna beaulté à comble ; il te donna sens et discretion à congnoistre le bien du mal [, Lancelot du lac, t. III, f° 78]
- XVIe s. Comment nous oserions nous glorifier d'avoir adjousté quelque comble à la juste mesure [CALV., Instit. 614]Sa libéralité vient jusques à ce comble, de ne rejetter pas nostre obeissance imparfaite [ID., ib. 259]Ce que dessus suffira pour faire conoistre que l'injustice aproche de son comble [LANOUE, 13]Droit de mouture est que les meuniers doivent rendre du rès [mesure de grain rase] le comble [mesure de farine comble] [LOYSEL, 262]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. comol ; espagn. et ital. colmo ; portug. cumulo, et cómoro, combro, tas de terre ; du latin cumulus.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. COMBLE. - HIST. Ajoutez : XIIe s.
COMBLE2
(kon-bl') adj.HISTORIQUE
- XIIe s. Estre comble [, Roncisv. p. 8]
- XIIIe s. De joie fu sa fame pleine, Quant el vit son seignor venir, Les pocins à son col tenir ; Por comble se tient et por riche [, Ren. 17785]
- XIVe s. Et regardez si le cheval a piés gras et combles [, Ménagier, II, 3]
- XVe s. Princes, ceulx des citez sont grans, Bien aisiez, riches, combles, frans, Et de jour en jour s'enrichissent [E. DESCH., Poésies mss. f° 448, dans LACURNE]Ta grand richesse et tes combles tresors sont bien vains [LOUIS XI, Nouv. C]
- XVIe s. L'amitié en seroit plus pleine et plus comble [MONT., I, 210]Il en a sa brassée toute comble, il n'en peult saisir davantage [ID., I, 350]Quand tous mes cinq sens de nature seroient combles de liesse.... [ID., II, 252]Lesquels il fit encore couvrir de terre, jusqu'à ce que la fosse fust comble [DESPER., Cont. X]
ÉTYMOLOGIE
- Comble 1 ; provenç. comol ; ital. colmo.
COMBLE3
(kon-bl') s. m.REMARQUE
- De même que comble 1, qui vient de cumulus, et comble 3, qui vient de culmen, ont influé l'un sur l'autre pour s'assimiler dans la forme, de même on trouverait dans les emplois figurés de comble 1 des exemples qui iraient aussi bien à comble 3 ; mais il a paru qu'il valait mieux laisser ensemble des locutions si voisines plutôt que de les disséminer, en suivant rigoureusement un principe étymologique. D'ailleurs on peut conserver dans l'esprit cette nuance-ci : quand on dit qu'un homme ou un être personnifié arrive au comble de..., on doit entendre qu'il s'agit du faîte ; quand on dit qu'une chose est à son comble, arrive à son comble, on doit entendre qu'il s'agit du surcroît que comporte une mesure.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Et avoit un trau el comble deseure, par quoi il reprendoit s'alaine [, Chr. de Rains, p. 95]
- XIVe s. Une litiere fist tantost aporter là, Et dessus la litiere, sus le comble, rouva à metre sa baniere, si que on la verra [, Baud. de Seb. IX, 406]
- XVe s. Ces engins jetoient nuit et jour pierres et mangonneaux à grand foison, qui enfondroient et abattoient les combles des tours, des chambres, des salles [FROISS., I, I, 115]Messire Guillaume de Douglas, qui s'arme d'azur à comble d'argent, et dedans le comble trois estoiles de gueules [ID., I, I, 168]Si tost que la nef fut approchée des deux basteaulx, ung chevalier se mist au comble [tillac] de la nef [, Perceforest, t. VI, p. 46]Carleir frappa premierement le roy en la lumiere du heaulme et lui abattit jus du chief ; le roy le va atteindre sur le comble de l'escu [, ib. t. I, p. 25]
- XVIe s. Ce temple fut reedifié par Vespasien de fond en comble [AMYOT, Public. 28]La couverture est un seul comble rond [ID., Péricl. 29]L'office du censeur, qui estoit à Rome la cyme de dignité, et le comble d'honneur le plus hault où pouvoit atteindre un citoyen [ID., Caton, 32]Tout l'exercite en armes luy dressa un comble de terre en forme de tombeau [ID., Alex. 94]Lorsque le peuple athenien estoit au comble de sa prosperité [AMYOT, Péricl. et Fab. comp. 1]
ÉTYMOLOGIE
- Espagn. cumbre ; portug. cume ; ital. colmo ; pays de Coire, culm, montagne ; du latin culmen, faîte.
comble
Il signifie aussi Toute construction de bois, de fer ou de maçonnerie, placée au-dessus d'un édifice, pour soutenir la couverture d'ardoises, de tuiles, de plomb, etc. Un comble de charpente, de fer. Les ouvriers sont sur le comble de la maison pour réparer la couverture.
On l'emploie également au pluriel dans ce sens, et surtout en parlant des Logements situés dans la partie la plus élevée d'une maison, d'un édifice. Il loge dans les combles, sous les combles.
DE FOND EN COMBLE, loc. adv. Voyez FOND.
COMBLE désigne figurément le Dernier surcroît, le plus haut degré de quelque chose, particulièrement de la gloire, de la joie, des désirs, de l'affliction, des maux, des vices, etc. Parvenir, arriver au comble des honneurs, au comble de la fortune, au comble de ses désirs. Il est au comble de ses voeux. Il a mis le comble à ma félicité. Ce fut le comble de nos maux. Le comble de son affliction, de sa douleur. C'est le comble de l'effronterie. L'irritation des esprits était au comble.
POUR COMBLE DE, loc. prép.; POUR COMBLE, loc. adv. Pour dernier surcroît. Il tomba malade, et pour comble de malheur, pour comble de disgrâce, ou simplement pour comble, il perdit, peu de temps après, tout son bien. Il gagna la bataille et, pour comble de gloire, il fit le général ennemi prisonnier.
comble
Fig., La mesure est comble, se dit en parlant de Celui qui, par ses crimes, ou par ses fautes réitérées, s'est rendu coupable au point de ne devoir plus espérer de pardon.
Par extension, il se dit d'un Lieu rempli de monde. Nous voulûmes entrer au spectacle; mais il n'y avait plus de place, la salle était comble.
comble
Comble, m. penac. Summa. B. ex Quintil. Il vient de ce mot Latin, Cumulus, Mais il s'estend un peu plus avant que ce mot Latin, Cumulus, qui est usité pour un tas de plusieurs choses separées: Car il se prend aussi pour la charpenterie, faisant le fest d'un bastiment, sur laquelle est portée la tuile, et en cette signification se rendra en Latin par ce mot, Culmen, auquel Virgile adjouste aussi cet adjectif, Summum, disant: Et iam summa procul villarum culmina fumant.
Le comble, ce qui est adjousté outre la juste mesure, Cumulus.
Donner le comble, Cumulum afferre.
Pour le comble de mon loyer, Pro mercedis cumulo.
En ce est le comble de mes desirs, In eo constat summum votorum, meorum. B.
Destruire de fond en comble, Fortunis omnibus euertere. B. ex Cic. Sursum deorsumque euerti.
comble
Comble de dueil, et d'ennuy.
comble
COMBLE, adj. et subst. COMBLÉ, ÉE, adj. COMBLER, v. act. [Konble, konblé, blé-e, blé; 1re lon. 2ee muet au 1er, é fer. aux trois aûtres, long au 3e.] I. Comble, adj. ne se dit que des mesûres et des chôses sèches seulement; on ne le dit point des liquides. Mesûre comble, boisseau, minot comble, tout comble, etc. — Figurément, la mesûre est comble, les crimes sont montés à l'excès: on a tout à craindre des vengeances divines; ce qui se dit, par extension, de la colère des Souverains les plus clémens, et des hommes les plus indulgens.
II. COMBLE, s. m. est 1°. ce qui peut tenir au-dessus des bords d'une mesûre, d'un vaisseau déja plein. Le comble d'un boisseau, d'un minot: "Il a tant doné pour le comble. = 2°. Le faîte d'une maison. Comble est plus du style simple et faîte du style élevé: "Maison abatue, ruinée de fond en comble, ce qui se dit au propre et au fig. = 3°. Figurément, le dernier surcroit, le plus haut degré de quelque chôse: le comble des honeurs, ou de l'infortune, etc. etc.
Être au comble de, Mettre le comble à... "Il est au comble de la gloire.
Oui, cher Prince, ta mort, de tant de pleurs suivie,
Met le comble aux grandeurs dont tu fus revêtu.
Rouss.
* Brébeuf, gêné par la mesûre du vers, dit, mettre un comble.
Ou que, pour mettre un comble au mal qui les menace,
Les rigueurs de la faim ne suivent la bonace.
Je ne sais si l'on pardonerait aujourd'hui cette faûte à un Poète, mais certainement on ne l'épargnerait pas dans un Prosateur.
Être au comble se dit quelquefois sans régime: "La mesure est au comble: "Il s'aplique à gagner l'afection des vieux Capitaines, dont la réputation et l'expérience étoient au comble. Télém.
Pour comble, adv. Pour surcroit. "S'atendoit-on qu'un... erreroit, et pour comble, qu'il se rétracteroit. Coyer. "Et pour comble, ce passage est celui de la déraison. Linguet.
Mais, pour comble, à la fin, le Marquis en prison,
Sous le faix des procès vit tomber sa maison.
Boil.
III. COMBLÉ n'était autrefois que participe, Comblé de bien, de gloire, de faveurs. Aujourd'hui on l'emploie comme adjectif, sans régime et dans le sens de ravi, enchanté: c'est un mot de petite maîtresse: Gresset et Coyer s'en moquent.
Et! bon jour, cher Cléon, je suis comblé, ravi
De retrouver enfin mon plus fidèle ami.
Méchant.
Gresset, dans la même Comédie, emploie, dans le même sens, le verbe combler. Il fait dire à Cléon:
Ma foi, si vous voulez,
Que je vous parle aussi très-vrai, vous me comblez:
Vous m'avez épargné, par cet aveu sincère,
Le même compliment que je voulois vous faire.
"En bien et en mal, ils escaladent tous les superlatifs: ils sont comblés, enchantés, furieux, sur des choses qui n'auroient pas causé la moindre émotion dans leurs aïeux, mais seulement dans leurs aïeules. Coyer.
IV. COMBLER veut dire: 1° Remplir un vaisseau, une mesûre jusque par-dessus les bords; combler un boisseau, une mesûre. — Il est peu usité en ce sens, excepté dans cette expression: combler la mesûre, qui est du style figuré; faire quelque nouvelle faûte, après laquelle il n'y a plus de pardon à espérer. "Leur rébellion a comblé la mesûre. — On ne dit pas au passif, la mesûre est comblée, mais comble. Voy. plus haut COMBLE, adj. n°. I.
2°. Remplir un creux, un vide: "Combler un fossé, des valées, la tranchée.
3°. Combler de biens, au figuré, faire de grands biens à... et ainsi combler de bienfaits, de grâces, de faveurs.
Je t'ai comblé de biens, je t'en veut acabler.
Cinna.
"Il l'a comblé de faveurs: il est comblé de gloire.
4°. Dans le jargon moderne, ravir enchanter. Voy. plus haut, un exemple de Gresset.
comble
comble
comble
(kɔ̃bl)nom masculin
comble
First, Gipfel, Sparren, Wipfel, Spitze, betriebsam, vollgestopftsummit, surface, top, acme, heaped, height, peak, packed, busy, crammedovervol, propvol, climax, dakspar, hanebalk, kroon, kruin, spant, spar, top, topje, dak, kap(constructie), kop [die boven rand uitsteekt], toppunt, uiterste, drukמלא מפה לפה (ת), מָלֵא מִפֶּה לְפֶהculmine, colmo, pieno, pieno zeppoверх, заполненный, многолюдныйمَحْشو, مُزْدَحِمnamačkaný, rušnýproppet, travlγεμάτος, στριμωγμένοςatiborrado, concurrido, llenotäyteen ahdettu, tungokseen asti täysinatrpan, prepun混雑した, 詰め込んだ붐비는, 빼곡히 찬stappfull, travelnabity, zatłoczonyabarrotado, cheio, lotadofull, fullproppadจอแจ พลุกพล่าน, อย่างแออัดkalabalık, tıka basa doluđông, nhồi nhét填满的, 熙攘的 (kɔ̃bl)adjectif
comble
[kɔ̃bl]être au comble du bonheur → to be perfectly happy
pour comble de malchance → to cap it all
c'est le comble! → that's the limit!, that beats everything!