conditionné, ée
CONDITIONNÉ, ÉE
(kon-di-sio-né, née ; en poésie, de cinq syllabes) part. passé.1° Qui est en certaine condition. Bien conditionné, bien fait, en bon état. Un ouvrage bien conditionné. En sens inverse, mal conditionné.
2° Fig. et absolument, pourvu des qualités requises en bien ou en mal. Sottise, étourderie conditionnée, très grande.
Je n'ai jamais respiré une odeur mieux conditionnée [MOL., Préc. 10]
J'ai dit assez d'absurdités en ma vie pour m'y connaître, et j'aurais bien perdu le seul fruit que j'en pouvais tirer, si cette maxime ne m'en paraissait pas une bien conditionnée [DIDER., Essai s. Claude.]
Qui a bien mangé, bien bu. Après quoi nous nous levâmes de table, tous assez bien conditionnés [LE SAGE, Gil Blas, VII, 13]
3° Soumis à une condition.
Quatre formules algébriques qui exprimaient les quatre nombres et n'avaient que deux inconnues ou indéterminées, telles qu'en supposant d'abord que la première était 1 et la seconde 2, il venait quatre nombres conditionnés comme on les demandait [FONTEN., Rolle.]
N'affaiblissons point la vérité par des exceptions malicieuses et par des louanges conditionnées [BALZ., le Prince, ch. XI]
Il prit une permission conditionnée [MAUCROIX, Schisme, liv. II, dans RICHELET]
Ancien terme de commerce. Billet conditionné, billet qui n'était payable qu'en un certain temps et en certains cas. 4° Homme conditionné, nom donné au mainmortable dans certaines coutumes.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CONDITIONNÉ. Ajoutez :
5° Terme de commerce. Se dit de la qualité, de l'état d'un objet.
Ces rapports diffèrent, suivant que la soie est plus ou moins conditionnée [P. GIRAUDEAU, la Banque rendue facile, in-4°, Paris, 1769, p. 468]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877