conférer
(Mot repris de conférées)conférer
v.t. [ lat. conferre, réunir ] v.i. (avec)conférer
(kɔ̃feʀe)verbe transitif
CONFÉRER
(kon-fé-ré ; l'é de la syllabe fé se change en è avec accent grave devant une syllabe muette : je confère, excepté au futur et au conditionnel : je conférerai ; ce qui est une anomalie regrettable) v. a.SYNONYME
- CONFÉRER, DÉFÉRER. Conférer exprime un acte de l'autorité ; déférer exprime un acte de courtoisie. Le ministre conféra à cet officier un commandement que ses camarades lui avaient déféré.
HISTORIQUE
- XIVe s. Et s'il est verité que les bonnes operacions de lours amis vivans conferent aucune chose as trespassés [ORESME, Eth. 27]Chose violente est de laquelle le principe motif est dehors elle, et en laquelle celi qui la fait ou seuffre ne y confere ne consent ou aide en rien [ID., ib. 47]Les bonnes fortunes conferent, aident et font aucune chose à magnanimité [ID., ib. 121]
- XVIe s. Ce faict, issoyent hors, tousjours conferens des propous de la lecture.... visitoient les arbres et plantes, les conferens avecques les livres des anciens qui en ont escript [RAB., Gar. I, 23]Et tant mourra de gens d'ecclise, que on ne pourra treuver à conferer les benefices, en sorte que plusieurs en tiendront deuz, troys, quatre, et d'advantaige [ID., Prognost. Pant. V]Je ramene tousjours ceulx avecques qui je confere, aux propos des choses que.... [MONT., I, 56]Ton dernier jour ne confere pas plus à ta mort que chascun des aultres [ID., I, 89]Il voudroit avoir plusieurs ames et plusieurs volontez, pour les conferer toutes à son ami [ID., I, 216]Si je confere [discute] avecques un roide jousteur.... [ID., IV, 35]Nostre corruption se faict par la contribution de touts ; les uns y conferent la trahison.... [ID., IV, 66]Comme ainsi soit qu'ilz ayent laissé l'un et l'autre plusieurs beaux exemples de vertu, commençons à les conferer ensemble [AMYOT, Péric. et Fab. comp. 1]Sicinius, après avoir un peu conferé tout bas avec ses autres compagnons, prononcea.... [ID., Cor. 26]Les honneurs et offices que le peuple luy confera [ID., P. Aem. 61]Les desputez passerent jusques au vingtiesme du mois à conferer leurs cayers [D'AUB., Hist. I, 106]J'ay desparti liberalement à toutes personnes les biens que Dieu m'a conferés [PARÉ, Au lecteur.]
ÉTYMOLOGIE
- Espagn. conferir ; ital. conferire ; du latin conferre, par un changement de conjugaison ; de cum, et ferre, porter. La série des sens est porter avec, qui se dédouble en accorder et comparer, puis, neutralement, contribuer, qui se rapporte, à accorder, et raisonner ensemble, qui se rapporte à comparer.
conférer
Il est aussi verbe transitif et il signifie Comparer deux choses pour juger en quoi elles s'accordent et en quoi elles diffèrent. Il se dit particulièrement des Lois, ordonnances, coutumes, matières de littérature, arts libéraux, etc. Conférer les lois grecques avec les lois romaines. Conférer un auteur avec un autre. Conférer des passages. Conférer les temps. Conférer deux manuscrits.
Il signifie aussi Attribuer, accorder. Conférer des honneurs, des dignités, des grades. On dit, en parlant des Choses saintes, Conférer les ordres sacrés. Conférer le baptême.
conferer
Conferer, act. acut. C'est communiquer avec un autre. Ainsi on dit, conferer ensemble de quelque affaire, Communiter consultare. Liu. lib. 23.
Qui confere et baille avec un autre, Collator.