consternation
consternation
n.f.consternation
(kɔ̃stɛʀnasjɔ̃)nom féminin
CONSTERNATION
(kon-stèr-na-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.ÉTYMOLOGIE
- Lat. consternatio (voy. CONSTERNER).
consternation
consternation
CONSTERNATION, s. f. CONSTERNER, v. a. [1re lon. 2e ê ouv. 3e é fermé au 2d: tion dans le 1er se prononce comme cion, en prôse, et ci-on en vers.] Consterner, c'est fraper d'étonement et abatre le courage. Consternation est donc un étonement qui produit un abatement de courage. "Consterner les esprits. "Cette nouvelle inatendue a consterné tout le monde. "La consternation a été universelle. Voy. ÉTONNEMENT.
Rem. 1°. On dit, être consterné: on ne dit pas se consterner: la consternation ne vient point de la volonté, mais d'une caûse extérieure. Un Poète, que le réciproque acomodait mieux, l'a employé: il n'est pas à imiter.
Il veut trouver un sage et me voit que des fous:
Déja son front se ride et son coeur se consterne.
Clerc de Montmercy.
2°. Être consterné régit l'ablatif des chôses, qui sont l'ocasion de la consternation, et la prép. par pour les sentimens intérieurs qui la produisent: "Je suis consterné de cette nouvelle, de cet événement; je fus consterné par une terreur subite, qui m'ôta entièrement le courage — Les Poètes sont en possession, quand la chôse les acomode, de substituer la prép. de à la prép. par.
Ne vous figurez point que dans cette journée
D'un lache désespoir ma vertu consternée
Craigne les soins d'un trône où je pourrois monter.
Racine.
Le Seigneur dans leurs camps a semé la terreur;
Il parle, et nous voyons leurs trônes mis en poudre,
Leurs chefs aveuglés par l'erreur,
Leurs soldats consternés d'horreur.
Rouss.
Cette dernière expression pourrait être employée en prôse: mais celle de Racine n'y serait pas suportable. Il faudrait dire, consternée par un lâche désespoir.