couronner
(Mot repris de couronnons)couronner
v.t.couronner
Participe passé: couronné
Gérondif: couronnant
Indicatif présent |
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je couronne |
tu couronnes |
il/elle couronne |
nous couronnons |
vous couronnez |
ils/elles couronnent |
COURONNER
(kou-ro-né) v. a.HISTORIQUE
- XIe s. Tel coronet [tel prêtre couronné, tonsuré, l'archevêque Turpin] ne chantat onques messe [, Ch. de Rol. CXIX]
- XIIe s. De Tortolose estoit rois coronez [, Ronc. p. 41]Sur toute joie est cele couronnée Que j'ai d'amor : Dieu ! i faudrai-je donc ? [, Couci, VI]Le premier roi de France fist Diex par son commant Coroner à ses anges dignement en chantant [, Sax. I]En cel contemple ad fait li reis Henris jurer Henri sun fil à rei, e sil fist coruner [, Th. le mart. 68]Li clers est corunez : Deus deit en lui seeir ; Aprendre deit tuz dis ; mult li covient saveir [, ib. 30]E tuit le firent coronier après sa mort [, Machabées, I, 1]Il et ele [Thibaut et la reine Blanche] lez à lez La [France] tiennent de compagnie ; Cil n'en est fors rois clamés [que roi de nom] Qui pieça est coronés [HUES DE LA FERTÉ, Romancero, p. 189]
- XIIIe s. Sire, que la vostre ame soit de Dieu couronnée [, Berte, XLVI]Dont pristrent li baron conseil de s'aler en Constantinoble, pour coroner le bailli à empereour [VILLEH., CLXIV]Dist Renart : se Diex bien me face, Se je puis un rasoir trover, Je vos vodré bien coroner [tonsurer] [, Ren. 3240]Li fust li roiaumes donnés, Dont il fu puis reis couronnés, Et vicaires de tout l'empire [, la Rose, 6760]Quand le patriarche corone le roi, la procession lui vient à l'encontre à la porte du mostier [, Ass. de J. I, 29]
- XIVe s. Es olimpiades les tres bons et les tres fors ne sont pas coronnés, mes ceulx qui bien besoignent [ORESME, Eth. 18]Et doit l'en aviser que le cheval ait maigres jambes, larges et plates, qu'il n'ait pas les genoulx couronnés [, Ménagier, II, 3]
- XVe s. [Rob. Bruce recommande en mourant, aux barons, que quand son fils] seroit venu en aage, qu'ils luy obeyssent, et qu'ils le couronnassent à roy [FROISS., I, I, 47]Liberalité est es cueurs des hommes effacée et estaincte, et en lieu de ceste couronnée vertu regne avarice et convoytise [, Hist. de la Toison d'Or, t. II, f° 200]
- XVIe s. L'on vous donnera la louange d'avoir glorieusement couronné et achevé l'œuvre, que vostre feu pere avoit heureusement fondé [AMYOT, Ép.]Ilz le voulurent couronner de chappeaux de fleurs, pour leur avoir apporté de si bonnes nouvelles [ID., Thésée, 26]D'un tel logis le seigneur redouté Va couronné d'honneur et de jeunesse [RONS., 705]Caril est, quant au reste, aussi noble qu'un ange, Tant je l'ay couronné de gloire et de louange [ID., 87]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. COURONNE ; provenç. et espagn. coronar ; ital. coronare ; du latin coronare.
couronner
Il signifie spécialement Ceindre solennellement d'une couronne la tête d'un souverain. Couronner un pape, un roi, un prince.
Il signifie figurément Transmettre ou conférer le titre de roi, de souverain. Ce monarque, avant de mourir, fit couronner son fils.
Tête couronnée se dit encore d'un Empereur ou d'un Roi.
Il signifie encore simplement Récompenser en décernant une couronne ou un prix. Couronner le vainqueur. Couronner un élève. Par extension, Couronner un ouvrage. Les livres que l'Académie a couronnés. Fig., Couronner la vertu. Dieu couronne les martyrs, les saints. N'est-ce pas couronner le crime que d'élever un tel homme à cette dignité?
Il se dit quelquefois en parlant de Choses sur lesquelles on place des couronnes. Les anciens couronnaient la poupe de leurs vaisseaux en signe d'allégresse.
Il se dit aussi quelquefois, dans le style soutenu, de Ce qui orne ou entoure la tête en manière de couronne. De simples fleurs couronnaient cette tête charmante. Un front couronné de cheveux blancs.
Il se dit, par extension, des Choses qui en surmontent d'autres, qui en occupent la partie supérieure. Un entablement couronne l'édifice. Fig. et poétiq., Déjà les forêts se couronnent de feuillage. Les arbres de nos vergers se couronnaient de fleurs.
En termes de Guerre, Des batteries redoutables couronnaient la hauteur, toutes les hauteurs. Couronner une position, une hauteur, les glacis. Ouvrage couronné, Ouvrage avancé vers la campagne, fait en forme de couronne, pour défendre les approches d'une place. On l'appelle aussi Ouvrage à couronne, ou même par ellipse Couronne.
Il signifie au figuré Apporter la dernière perfection, mettre le dernier ornement à quelque chose. Il a couronné sa vie par une mort généreuse. Le succès a couronné son entreprise.
Prov., La fin couronne l'oeuvre, Ce n'est pas assez de bien commencer, il faut bien finir.
Couronner les voeux de quelqu'un, Réaliser pleinement les désirs de quelqu'un.
Il se dit aussi figurément pour Environner, ceindre. Plusieurs coteaux couronnent cette ville.
SE COURONNER signifie Se blesser aux genoux en tombant, en parlant d'un Cheval. On dit par extension Couronner un cheval, Le faire se blesser au genou. Il a couronné son cheval. Un cheval couronné.
couronner
Couronner, Coronare, Redimire.
couronner
couronner
crownbekronen, kronen, (be)kronen, van een kroon voorzien [tand], omkransenהכתיר (הפעיל), המליך (הפעיל), עטר (פ'), עיטר (פיעל), הִכְתִּיר, הִמְלִיךְ, עָטַרbekroonkrönenkronicoronararrematar, coroarστέφω冠KorunaKrone (kuʀɔne)verbe transitif