courre
(Mot repris de courres)courre
v.t. [ lat. currere, courir ]COURRE1
(kou-r') v. n.Infinitif ancien du verbe courir.REMARQUE
- Du temps de Vaugelas, l'usage voulait qu'on dît plutôt courre la poste que courir la poste. Aujourd'hui courre n'est plus que terme de chasse.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Et por ce fait il bon courre au devant de tix perix [BEAUMANOIR, XXI, 12]On doit courre au devant des fraudes et des bares qui sont fetes es marciés [ID., XXXIV, 47]
- XVe s. Fist prendre ledit huyssier et fut plusieurs jours gardé, à la fin on le laissa courre [COMM., III, 1]Or voyez les choses qui se dressoient pour courre sus au dit duc de Bourgongne [ID., III, 1]
- XVIe s. Je dis au comte qu'il pourroit courre fortune comme les aultres [MONT., I, 95]J'ay veu quelqu'un de mes intimes amis courre la mort à force [ID., I, 300]S'il fault courre le hazard d'un chois incertain.... [ID., III, 62]Toute la Gaule s'estant eslevée pour luy courre sus [ID., III, 172]Il fault laisser courre la riviere soubs le pont [ID., IV, 44]Je viens de courre d'un fil [parcourir] l'histoire de Tacitus [ID., IV, 58]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. COURIR.
COURRE2
(kou-r') s. m.ÉTYMOLOGIE
- Courre 1.
courre
Laisser courre les chiens, ou simplement Laisser courre, Découpler les chiens, afin qu'ils courent après la bête.
Laisser-courre se dit, comme nom, du Lieu où l'on découple les chiens. Quand ils furent au laisser-courre. On le dit aussi de l'Air que le cor fait entendre quand on découple les chiens. Sonner le laisser-courre.
courre
Courre, Currere, voyez Courir.
courre
COURRE, v. a. il a le même sens que Courir, et il ne se dit que dans quelques phrâses: courre le cerf, le daim, le lièvre; courre la poste, courre la bague; courre ou courir sus; laisser courre, découpler les chiens; le laisser courre (s. m.) Le lieu où on les découple. — Doner à courre à quelqu'un, le mettre dans la nécessité de faire bien des pas. Courre, ou courir le guilledou, aler en débauche. Autrefois on l'employait plus souvent à la place de courir. "Les périls, que j'ai à courre en ce voyage ne m'étonnent point. Voit.
De ces jeunes guerriers la Flote vagabonde
Alloit courre fortune aux orages du monde.
Malherbe.
Vaugelas remarque qu'on dit, courre ou courir fortune, mais que le 1er est plus en usage. L'usage a changé, et courre fortune ne se dit plus. La Touche le trouvait bon, il n'y a pas encôre si long-tems. Il est certainement très-peu usité aujourd'hui, même dans le style familier.