courtiser
courtiser
v.t.courtiser
(kuʀtize)verbe transitif
courtiser
Participe passé: courtisé
Gérondif: courtisant
Indicatif présent |
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je courtise |
tu courtises |
il/elle courtise |
nous courtisons |
vous courtisez |
ils/elles courtisent |
COURTISER
(kour-ti-zé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Puis t'envoiai à Paris cortoier à quatre cens [avec quatre cents chevaliers], sans point de mensongier [, Raoul de C. 45]
- XIIIe s. Et li dites.... Qu'il vaingne aprendre à cortoier [, Ren. 18940]
- XVe s. L'amour je laisserai faire Et les dames courtiser, Il ne me faut plus qu'à boire D'autant et me reposer [BASSELIN, XXX.]On va disant que j'ai fait une amie ; Mais je n'en ai point encore d'envie ; Je ne sauroy assez bien courtiser [ID., XLIX.]
- XVIe s. Le premier où j'ay leu courtizer est dans la poesie d'Olivier de Magny, parole qui nous est pour le jour d'hui fort familiere [PASQUIER, Recherches, liv. VIII, p. 662, dans LACURNE]Des François on ne sçait plus faire un corps d'armée constant et reglé.... c'est au commandant de suyvre, courtizer et plier, à luy seul d'obeir ; tout le reste est libre et dissolu [MONT., IV, 199]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. COURTOIS ; saintongeois, courtoiser ; provenç. cortejar, cortezar ; espagn. cortejar ; ital. corteggiare. Cortoier, de l'ancien français, signifiait être à la cour du prince, du seigneur ; courtiser est plus récent. On a dit aussi beaucoup au XVIe siècle courtisaner.
courtiser
Courtiser une femme, une jeune fille, Être assidu auprès d'elle, chercher à lui plaire. Il est galant, il courtise les dames. Il a épousé cette jeune fille qu'il courtisait depuis longtemps.
Fig., Courtiser les Muses, S'adonner aux lettres, et particulièrement à la poésie.
courtiser
Courtiser, act. acut. Est faire la court par suyte et offices d'obedience et respect à un plus grand. Du Bellay en a ainsi usé Curialia obsequia alicui praestare, aliquem huiusmodi obsequiorum officijs colere, comiter aliquem omni curiali officio obseruare beneuolentiam magnatum ambire.
courtiser
COURTISER, v. a. [Kourtizé; 3eé fer. devant l'e muet l'i est long: Il courtise, il courtisera, etc.] Faire la cour à quelqu'un, dans l' espérance d'en obtenir quelque chôse. La Touche dit que dans le sens de faire l'amour, ce terme est vieux, et que l' on ne s'en sert que dans le burlesque; mais que dans le sens de faire sa cour, il est encôre en usage: il faut ajouter, mais seulement dans le style familier, badin ou critique. "Je ne saurois courtiser persone. "Il courtise ce vieillard pour avoir sa succession. "Courtiser les Dames; être assidu auprès d'elles, pour leur plaire. "Il est galant, il courtise les Dames. "Il y a long-temps qu'il courtise une telle. Dans ce dernier exemple, qui est de l'Acad., courtiser paraît avoir le sens de faire l'amour; et je crois, comme La Touche, que ce mot est vieux dans ce sens-là. = On dit figurément, courtiser les Muses; être adoné aux Belles-Lettres, sur-tout à la Poésie.
Rem. Suivant le Dict. de Trév., courtiser vieillit, et c'est depuis long temps; car on le dit vieux tout au comencement du siècle. On y ajoute, qu'il n'est bon que dans le style bâs, familier et burlesque. C'est beaucoup trop dire. Dans le Rich. Port. on dit seulement, style familier. — L'Acad. qui le borne aussi à ce style, avertit qu'il ne se dit pas d'un sujet à l' égard de son Souverain. Ainsi, l'on ne doit pas dire, il courtise assidument le Roi: il faut dire, il fait assidument sa cour au Roi. — J'ajoûte, qu'on ne le dit d'un particulier à l'égard d'un Grand, d'un Prince, que pour se moquer et pour critiquer.
Rousseau, parlant de la vertu, dit:
Quel espoir de bonheur lui peut être permis,
Si, pour avoir la paix, il faut qu'elle s'abaisse
À~ toujours se contraindre, et courtiser sans cesse
Jusqu'à ses ennemis?
Courtiser, est bien placé en cet endroit, mais il ne ferait pas également bien âilleurs dans le style relevé.