crue
(Mot repris de crois)crue
n.f. [ de croître ]Élévation du niveau d'un cours d'eau, due à la fonte des neiges ou à des pluies abondantes : Rivière en crue décrue
crue
(kʀy)nom féminin
montée des eaux la crue d'une rivière
CRUE
(krue) s. f.1° Élévation du niveau des eaux d'un cours d'eau, par suite de pluies ou de fonte de neiges.
Ce fleuve [Nil], qui prend sa source dans l'Éthiopie, doit son accroissement à des nuages qui, retombant en pluie, occasionnent sa crue périodique [RAYNAL, Hist. phil. XI, 3]
Montez à travers Blois cet escalier de rues Que n'inonde jamais la Loire au temps des crues [V. HUGO, F. d'aut. 2]
2° Croissance. Cet enfant, cet arbre n'a pas pris toute sa crue.
3° Autrefois l'augmentation des tailles. La crue de la taille. Dans l'ancienne pratique et en matière d'inventaire, le cinquième denier au-dessus de la prisée, lequel était attribué aux commissaires-priseurs, parce qu'alors ils étaient responsables. La crue est abolie. Estimation à juste prix et sans crue. En un autre sens.
Je ne sais qui a pu imaginer que nous demandions à prendre le sel de la ferme à bas prix, pour en tirer un petit profit qu'on appelle crue [VOLT., Lett. Dupont, 10 oct. 1775]
HISTORIQUE
- XIIIe s. Ne scet l'en [l'on] dont celle creue [du Nil] vient, mez que de la volenté de Dieu [JOINV., 220]
- XVe s. Qui du marchié le denier à Dieu prent, Il n'y peut mectre ne rabat ne creüe [CH. D'ORL., Rond.]Octroions que tout le sel qui sera vendu es gremer à sel de nostre pays de Normandie.... soit vendu à la creue de douze deniers tournois sur chacun minot.... pour les deniers qui vendront [viendront] de ladite creue.... tourner et convertir au profit de nostre dit conseiller [VALLET DE VIRIVILLE, Chron. de la Pucelle, p. 78]
- XVIe s. Que les creues des compagnies de gens de pied, et la levée des Suisses n'estoit à autre fin que pour ruiner les huguenots [CASTELNAU, 196]Joinct les ordinaires commissions des creues et recreues, que l'on distribue par toutes les provinces, causées sur levées des deniers, pour la subvention de ses affaires [CARL., IV, 5]
ÉTYMOLOGIE
- Féminin du participe crû ; provenç. creguda ; catal. crescuda ; espagn. crecida.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CRUE. Ajoutez :
4° Levée de troupes (inusité).
Quintius fut continué au gouvernement de la Grèce avec deux légions ; s'il avait besoin de quelque crue, les consuls eurent commandement de la faire et de la lui envoyer [MALH., Lexique, éd. L. Lalanne]
crue
CRUE. n. f. Augmentation. Il se dit principalement en parlant des Cours d'eau. La crue des eaux. Les grandes crues. La crue du Nil.
crûe
CRûE, s. fém. [1re lon. 2e e muet] 1°. Augmentation: "la crûe des eaux. = 2°. Croissance: "cet arbre a pris toute sa crûe. cet enfant n'a pas pris encore toute sa crûe. Acad. M. Tissot dit faire sa crûe, qui n'est pas si bien dit: mes enfans s'ûsent avant l'âge: ils ne font pas toute leur crûe.
CRûE, adj. fém. Voy. CRU.
Synonymes et Contraires
crue
nom féminin crue
Montée du niveau de l'eau.