crosse
crosse
n.f. [ mot frq. ]crosse
(kʀɔs)nom féminin
CROSSE
(kro-s') s. f.HISTORIQUE
- XIe s. En l'archevesque est bien la croce salve [, Ch. de Rol. CXIII][Il pensait] Que pur co [çe] deüst perdre e croce e dignité [, Th. le mart. 43]
- XIIIe s. Et puis li mist on le [la] croche en la main seniestre [, Chr. de Rains, 104]Li chevaliers tint une croce Dont il va les boissons batant ; Et li veneres va cornant [, Ren. 22372]Et lors il se leva, et s'apuia sur sa croce [JOINV., 198]L'evesques Pierre de Chaalons beney en abbé M. Jehan de Mymeri, et li donna la croce [ID., 291]
- XIVe s. Comme plusieurs jeunes gens feussent assemblez pour chouler [sorte de jeu] à la crosse les uns contre les autres [DU CANGE, crossare.]
- XVe s. Deux crosses [abbayes crossées], college ensement [dans la ville de Vertus] [EUST. DESCH., Poésies mss. f° 364, dans LACURNE]Tous biens mondains et toute crosse [gloire ou richesse] avoye [j'avois] [, ib. f° 188]Le long de la procession de l'Eglise il y avoit treize crosses [évêques], dont l'archevesque de Bordeaux faisoit le bout du costé dextre [MATH. DE COUCY, Hist. de Ch. VII, p. 734, dans LACURNE]Le duc de Bourgogne estoit retourné en son païs, et avoit le cœur très elevé pour cette duché qu'il avoit jointe à sa crosse [COMM., p. 247, dans LACURNE]
- XVIe s. Le sergent de qui Goas avoit tiré promesse de ne tirer que le bourre n'entrast, et de rompre croce sur cap, passe plus de la moitié du champ. - Les uns leverent la croce en haut [D'AUB., Hist. I, 288]L'archevesque de Coulongne avec 1500 chevaux, et 900 que lui envoia l'electeur de Treves, quitta la croce et vint renforcer le siege [ID., ib. II, 69]Ses Anglois, pour braver, jetoient leurs chapeaux en l'air, et quand ce fust à tirer, n'aprocherent point la crosse de demipied du menton, ne blesserent aucun de cette cavalerie [ID., ib. III, 260]Les soldats du dedans aians joué de la crosse après avoir tiré.... [ID., ib. 405]Cet homme de crosse [ce prélat] [ID., ib. 438]Les malades cheminent quelque temps sur des crosses [PARÉ, XIII, 21]Alors il chemine sans baston, potence ou croce [ID., XIV, 42]
ÉTYMOLOGIE
- Génev. crosse, béquille ; provenç. crossa ; anc. espagn. croza ; ital. croccia, gruccia ; bas-lat. crucia, crocia, crossa, croceus, bas-latin qui lui-même est un dérivé du latin crux, croix. L'allemand Krücke, béquille, bon pour le sens, ne l'est pas pour la forme : il n'aurait pas donné le c doux ou les deux ss.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- CROSSE. Ajoutez :
crosse
Il signifie aussi Partie du bois d'un fusil que l'on appuie contre l'épaule pour tirer. Ils l'assommèrent à coups de crosse.
Lever la crosse en l'air se dit de Soldats qui, chargés de réprimer une émeute, fraternisent avec les émeutiers.
Il se dit encore de la Partie recourbée d'un pistolet ou d'un revolver.
Il désigne également un Bâton recourbé sur lequel s'appuient pour marcher les infirmes, les blessés, ou dont les enfants se servent quand ils jouent pour pousser une balle, une pierre, etc.
En termes de Sports, au jeu de Hockey et de Golf, il désigne la Canne recourbée à son extrémité avec laquelle on lance la balle. On dit aussi CLUB.
Par analogie, en termes de Botanique, Inflorescence en crosse.
crossé
crosse
Crosse, voyez Croce.
crosse
CROSSE, s. f. CROSSÉ, ÉE, adj. [Kroce, krocé, cé-e; 2e e muet au 1er, é fer. aux 2 autres; long au dern.] Crosse, est 1°. le bâton pastoral d'un Évêque, d'un Abé. = 2°. La partie courbe du fût d'un mousquet, qu'on apuye contre l'épaule. = 3°. Bâton courbé par le bout, avec lequel on pousse une balle, une pierre, etc.
CROSSÉ, ne se dit que dans le 1er sens. Abé crossé et mitré, Abesse crossée.