croupir
croupir
v.i. [ de croupe ]croupir
(kʀupiʀ)verbe intransitif
croupir
Participe passé: croupi
Gérondif: croupissant
Indicatif présent |
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je croupis |
tu croupis |
il/elle croupit |
nous croupissons |
vous croupissez |
ils/elles croupissent |
CROUPIR
(krou-pir) v. n.REMARQUE
- Croupir se conjugue avec l'auxiliaire avoir, quand on veut exprimer l'action : cette eau a croupi longtemps ; et l'auxiliaire être, quand on veut exprimer l'état : cette eau est croupie.
HISTORIQUE
- XIIIe s. El chemin se croupi Renarz, Si coloie [tourne le cou] de toutes parz [, Ren. 765]Lors s'estoit li prestre avahcié ; Si a veü trestot debot Renart, qui seur un angle crot [, ib. 23448]Bleciée fu, si ot peor, Qant ele ne vit son seignor : En la sele où il seut seïr, Vit dant Tybert desus cropir [, ib. 2614]Et quant el voit la mescheance, Si quiert honteuse chevisance, Et s'en vait au bordiau cropir, Plaine de duel et de sopir [, la Rose, 6183]Si voit-il sovent que ge plore, Et que ge me plains et sospir, Por ce qu'il me fait trop cropir Delez la haie, que ge n'ose Passer por aler à la rose [, ib. 3246]Des autres fu [Povreté] un poi loignet, Cum chien honteus en ung coignet, Se cropoit [s'accroupissait] et s'atapissoit [, ib. 457]Princes nobles, bons rois des Frans, Ne me fai plus croupir sous bans Ni dessous haches [, Un dit de vérité]
- XIVe s. Qui croust en sa maison, il n'aura jà que paine ; N'aventure n'ara qui à honneur le maine [, Guesclin. 16678]Yver fait champs et arbres vieulx, Leurs barbes de neiges blanchir. Et est si froid, ort, pluvieux, Qu'emprès le feu convient croupir [CH. D'ORL., Ball. 121]
- XVIe s. Embarrassé d'une grande diversité de choses, l'esprit perd le moyen de se demesler, et cette charge le tient courbe et croupy [MONT., I, 139]J'escrivois cecy environ le temps qu'une forte charge de nos troubles se croupit plusieurs mois, de tout son poids, droict sur moi [ID., IV, 198]Notre esprit se constipe et se croupit en vieillissant [ID., IV, 221]La plus calamiteuse et fraile de toutes les creatures, c'est l'homme ; elle se sent et se veoid logée icy parmy la bourbe et le fient du monde, attachée et clouée à la pire, plus morte et croupie partie de l'univers, au dernier estage du logis et le plus esloingnié de la voulte celeste [ID., II, 156]La sanie eschauffe les parties qu'elle touche et croupit, et d'elles s'eslevent vapeurs putredineuses [PARÉ, VIII, 33]
ÉTYMOLOGIE
- Croupe ; Berry, gourmir, groumir provenç. crupir.
croupir
Il signifie aussi, par extension, Se corrompre et pourrir dans une eau stagnante, en parlant de Certaines matières. De la paille qui croupit dans une mare.
Il se dit encore des Liquides qui sont dans un état de repos et de corruption. Les eaux qui croupissent deviennent puantes. De l'eau croupie.
croupir
Croupir long temps en un lieu, Diu aliquo in loco desidere, siue residere.
Eau croupie, ou croupant, croupissant, dormant, qui ne coule point, Reses aqua, Stagnans aqua, Pigra.
croupir
CROUPIR, v. n. CROUPISSANT, ANTE, adj. [Krou-pi, pi-san, sante,: 3e lon aux deux dern.] Croupir se dit des eaux, qui se corrompent faûte de mouvement. Croupissant, qui croupit: Les eaux croupissantes, qui croupissent, deviènent puantes. = On le dit, par extension, d'un enfant au maillot, d'un malade qu'on n'a pas soin de changer assez souvent de linges. "On le laisse croupir dans son ordûre, dans la saleté.
Il s'emploie élégamment, au figuré. "Croupir dans le vice, dans le péché, dans l'oisiveté, y demeurer long-temps.
À~ les laisser croupir dans le mépris,
Dont le public les a déja flétris. Rouss.
Le Proverbe dit: il n'y a pas de pire eau que celle qui croupit; les gens sournois et taciturnes sont les plus dangereux. Dans cette phrâse, le terme de comparaison est employé au propre, et l'aplication s'en fait au figuré. Cela est du style familier.