défiance
défiance
n.f.défiance
(defjɑ̃s)nom féminin
DÉFIANCE
(dé-fi-an-s') s. f.PROVERBE
- La défiance est mère de sûreté.
SYNONYME
- DÉFIANCE, MÉFIANCE. La méfiance fait qu'on ne se fie pas du tout ; la défiance fait qu'on ne se fie qu'avec précaution. Le défiant craint d'être trompé ; le méfiant croit qu'il sera trompé. La méfiance ne permettrait pas à un homme de confier ses affaires à qui que ce soit ; la défiance peut lui faire faire un bon choix.
HISTORIQUE
- XIIe s. De ses beaux ieuz [elle] me vint sans desfiance [défi] Ferir au cuer, que n'i ot autre effort [, Couci, XVI]
- XIIIe s. Et bien vous mandent que, sans defiance [sans dégager leur foi], il ne feroient mal ne à vous ne à altrui [VILLEH., XCIV]Mout tindrent li Grieu à grant merveille et à grant outrage ceste deffiance [défi] [ID., ib.]Sire, li rois Richars d'Engleterre vous mande deffianche [défi], et dist qu'il vous venra veoir prochainement emmi liu de vostre tere [, Chron. de Rains, p. 59]Et encore se deffiances [défis] sunt mandées à aucun, on les doit mander par tex gens qui les puissent tesmongnier [BEAUMANOIR, LIX, 9]
- XVe s. À Paris où le roi Philippe se tenoit pour le temps, attendant tous les jours que defiances [défis] lui vinssent du roi anglois [FROISS., I, I, 75]Vous avez bien ci-dessus oui recorder comment le duc de Guerles avoit defié le roi de France par defiances impetueuses [ID., II, III, 103]Il [un envoyé d'Édouard] apporta au roy [Louis XI] une lettre de deffiance de par le roy d'Angleterre .... Il requeroit au roy qu'il luy rendist le royaulme de France.... [COMM., IV, 5]
- XVIe s. De luy [je] n'ay en response que de voluntaire deffiance [défi] [RAB., Gar. I, 29]Ce que je ne dy par deffiance que j'aye de ta vertu, mais pour.... [ID., Pant. II, 8]Pour souspeçon que la deffiance luy avoit engendré [M. DU BELLAY, 146]Si lancea son cheval droit à luy, en lui criant un cry de desfiance [défi] [AMYOT, Marcell. 8]Marius les reconfortoit, en leur remonstrant qu'il n'avoit aucune deffiance de leur vertu [ID., Mar. 29]
ÉTYMOLOGIE
- Défiant ; provenç. desfiansa ; anc. espagn. desfianza ; ital. disfidanza, diffidenza. Dans l'ancien français, defiance veut dire défi, sens qui est resté dans l'anglais.
défiance
Prov., Défiance est mère de sûreté, Pour éviter d'être trompé, il faut ne pas donner légèrement sa confiance.
defiance
Defiance, Prouocatio.
défiance
DÉFIANCE, s. fém. DÉFIANT, adj. [1re é fer. 3e lon. 4e e muet.] Soupçon, crainte d'être trompé. — Soupçoneux, qui craint toujours qu'on ne le trompe. "Avoir, concevoir de la défiance. Être dans la défiance; entrer en défiance. "Homme défiant, femme défiante.
Rem. 1°. Anciènement, et à la fin même du dernier siècle, on écrivait deffiance, deffiant. On a suprimé une f, et on l'a remplacée par l'acc. aigu sur l'é.
2°. DÉFIANT n'est pas bien placé devant le substantif. "Il ne falloit pas doner d'ombrage aux Maures, qui étoient les plus défians peuples du monde. Marsolier, Vie du Card. Ximenès. Il falait dire: les peuples du monde les plus défians.
3°. Entrer, ou mettre en défiance régit la prép. de devant les noms. "Il est entré en défiance de ce que vous lui avez dit: "Mentor n'en dit pas davantage, de peur de mettre Calipso en défiance de lui. Télém. — Il n'est pas aussi bien, ce me semble, avec le régime des persones, qu'avec celui des chôses. — Le P. d'Orléans fait régir la conjonction que à entrer en défiance. "Alphonse étant entré en défiance qu'Aben Joseph avoit dessein de se saisir de sa persone, se déroba secretement de lui. Je crois qu'il fallait dire, étant entré en défiance qu'Aben Joseph n'eût dessein, etc. Voy. Se défier.
Rem. 3°. Celui-ci vaut mieux; s'étant défié qu'il n'eût, etc. — Défiance, hors de cette composition, avec entrer et mettre, n'a point de régime pour les noms, à moins que par régime on n'entende le génitif. Quand on dit la défiance d'un Roi, par exemple, on veut parler d'un Roi qui se défie, et non pas d'un Roi dont on se défie. Ainsi, ce mot a un sens actif et non pas passif.