défier
(Mot repris de défieraient)défier
v.t. [ du lat. fidus, fidèle ]se défier
v.pr. [ lat. diffidere, ne pas se fier ] (de)DÉFIER
(dé-fi-é) , je défiais, nous défiiens, vous défiiez ; que je défie, que nous défiions, que vous défiiez v. a.PROVERBE
- Il ne faut jamais défier un fou, se dit quand un homme se propose de faire quelque folie ou quelque extravagance, et qu'il demande si on l'en défie.
REMARQUE
- Défier, dans le sens de provoquer, faire un un défi, veut à : défier quelqu'un à boire. Dans le sens de mettre à pis faire, de déclarer impossible, il veut de : je le défie d'y aller.
HISTORIQUE
- XIe s. [Je] Desfi les en, sire, vostre veiant [, Ch. de Rol. XXIV]Par nule guise ne m'aviez desfiet [, ib. CXLVII]Je desfiai Rolant le poigneor [, ib. CCLXXIV]
- XIIe s. Et dist à Pinabel : Je vous desfi, vassal [, Ronc. p. 193]Et Gilemers l'Escot dit outrage et folie, Quant de ceste besogne devant tous vous desfie [, Sax. X]Ils vous ont desfié de [à] guerre moult prochaine [, ib. XX]Richarz li respundi par ire e par buffei : " Quant ne volez venir ensemble od mei al rei, Or vus desfi-ge dunc e des miens et de mei " [, Th. le mart. 51]Coment, fait saint Thomas, avez me desfié ? Nenal, fait Jocelins, mais ço vus ad mandé Li reis .... [, ib. 130]
- XIIIe s. Et distrent que bon seroit que il envoiassent à lui bons messages pour demander leur covenances, et si il le vouloit faire, il le preissent, et se ce non, si le defiassent de par els [VILLEH., XCIII]Et manda li quens Ferrans au roi Phelippe qu'il li rendist les chastiaus et les cités que vous avez oï, ou se çou non, il le deffioit et bien seüst qu'il enterroit en sa terre en brief tans [, Chron. de Rains, 144]L'en demain par matin quant l'aube fu crevée, Bauduin de Rohais [les Turcs] ont parole mandée, Par un lor latinier qui lui a bien contée, Que il deviegne turc, s'ait sa loi defiée, Trois cos [queues] se face faire à l'us de lor contrée [, Ch. d'Ant. VI, 9]Se l'amiral eust esté refusé, il eust presenté au roy ces trois coutiaus pour le deffier [JOINV., 259]
- XVIe s. Tu me sembles aulcunement doubter, voyre deffier de ma paternité [RAB., Pant. III, 27]Cesar se print à desfier le Dieu Neptunus [MONT., I, 22]Il desfia le roy de le combattre en chemise avec l'espée [ID., I, 59]Il estoit garni des biens et des thresors qui desfient la fortune [ID., IV, 316]Il cassa la compagnie de trois cents satellites de Romulus, disant qu'il ne se vouloit point desfier de ceulx qui se fioient en luy [AMYOT, Numa, 12]Il deffia au combat d'homme à homme le plus vaillant des Gaulois [ID., ib. 22]Il se partit pour aller au devant de luy, ne se deffiant pas que Caesar ne fust pour luy pardonner, ains.... [ID., Cicéron, 49]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et fier, v. a. ; provenç. desfiar, desfizar ; ital. disfidare, diffidare. La série des sens est : démentir la foi de quelqu'un (dé-fier, dé-fiance), puis, de là, provoquer, et, avec le pronom réfléchi, n'avoir pas foi, confiance.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- DÉFIER. - REM. Ajoutez :
- 2. Corneille a supprimé le pronom personnel dans cette phrase : Annibal, qu'elle vient de lui sacrifier, L'engage en sa querelle et m'en fait défier, Nicom. I, 1. J. J. Rousseau aussi : Malgré ma prévention pour le talent des autres, qui m'a toujours fait défier des miens, Confess. VII. Cette tournure est correcte, mais peu usitée ; on dit plutôt : m'a fait me défier.
- 3. Le même a dit : Tous les plaisirs ont beau être pour les méchants, en voilà pourtant un que je leur défie de goûter, Lettre à Milord Maréchal, 31 mars 1764. C'est une faute ; il faut : je les défie.
défier
Il signifie au figuré Braver quelque chose de dangereux, s'y exposer hardiment, courageusement, lutter contre. Défier un danger. Défier les tempêtes. Défier la mort. Défier le sort, la mauvaise fortune. Par extension, Un monument qui semble défier les siècles.
Il signifie encore Mettre quelqu'un en demeure de faire quelque chose en laissant entendre qu'on le croit incapable de réussir. Vous me menacez de me faire un procès, je vous en défie. Je le défie bien de se tirer de là. Je vous défie de deviner.
Prov., Il ne faut jamais défier un fou, se dit ironiquement lorsque quelqu'un propose de faire quelque chose d'extravagant et qu'il demande si on l'en défie.
SE DÉFIER signifie Être, se mettre en garde contre quelqu'un ou quelque chose. C'est un homme dont il faut se défier. Je me défie de ses caresses. Je me défie de tous ces bruits. Elle se défiait de son propre coeur.
Se défier de soi-même, de ses forces, se défier de sa capacité, Avoir peu de confiance en soi- même, en ses propres forces, en sa capacité.
Il signifie aussi Prévoir, soupçonner quelque chose de fâcheux. Défie-toi que le mauvais temps ne te surprenne en route. L'orage menace, défiez-vous.
defier
Defier aucun, Prouocare.
Defier l'ennemy, Hostem clamoribus vocare.
Envoyer defier, Dimicationem et caedem denuntiare cuipiam.
Defiant, Prouocator.
Defié, Prouocatus.
défier
DÉFIER. Voy. DÉFI.
défier
défier (se)
défier
challenge, dare, defyאתגר (פיעל), התגרה (התפעל), קרא תגר על-, הִתְגָּרָה, אִתְגֵּרuitdagen, tarten, trotserenαψηφώ, προκαλώsfidare (defje)verbe transitif
défier
[defje] vtdéfier qn de faire (trouver mieux, prouver le contraire) → to defy sb to do; (faire qch de farfelu) → to dare sb to do
Je te défie de trouver un meilleur exemple → I defy you to find a better example.
Il m'a défié d'aller à l'école en pyjama → He dared me to go to school in my pyjamas.
défier qn à [+ jeu, course] → to challenge sb to
défier qn à la course → to challenge sb to a race
défier qn aux échecs → to challenge sb to a game of chess
défier toute comparaison → to be incomparable
défier toute concurrence → to be unbeatable