délogement
(Mot repris de délogements)DÉLOGEMENT
(dé-lo-je-man) s. m.HISTORIQUE
- XVe s. Quand ceux de Calais virent le delogement de leurs gens [l'armée qui devait les délivrer], si furent tous desconfits et desbaretés [FROISS., I, I, 319]
- XVIe s. Avant le deslogement se commit un acte très vilain d'un forcement de fille par un gentilhomme [LANOUE, 567]Sur le deslogement qu'il devoit faire de Libourne à Coutras.... [D'AUBIG., Hist. II, 413]Sur le delogement fuyard du prince d'Oranges [CARL., I, 7]Or avoient bien les Parthes apperceu le deslogement des Romains, et neantmoins ne les avoient pas voulu poursuivre la nuict [AMYOT, Crassus, 54]Je pensois, lui respondit-il, à me tenir prest et bandé de toute ma force pour veoir si, en cest instant de la mort, si court et si brief, je pourrai appercevoir quelque deslogement de l'ame et si elle aura quelque ressentiment de son yssue [MONT., II, 50]C'est assez vescu pour aultruy ; vivons pour nous, au moins ce bout de vie.... puisque Dieu nous donne loisir de disposer de notre deslogement, preparons-nous y [ID., I, 279]
ÉTYMOLOGIE
- Déloger. On a dit aussi deslogis pour décampement.
délogement
délogement
DÉLOGEMENT, s. m. DÉLOGER, v. n. et a. [1re. é fer. 3e. e muet au 1er, déloge-man; é fer. au 2d, délogé.] Déloger neutre, c'est quiter un logement pour aler loger ailleurs. Délogement est l'action de déloger. "Il faut qu'il déloge: les troupes ont délogé, ont décampé. C' est le temps du délogement. Délogement des gens de guerre logés par étape. — Déloger sans trompette (st. prov.) Sortir doucement et sans bruit du lieu où l'on est, soit par discrétion; soit pour ne pas payer ce qu'on doit; soit pour éviter quelque mauvaise afaire.
C'est à ce coup qu'il faut décamper mes enfans,
Et les petits en même temps
Délogèrent tous sans trompette.
La Font.
DÉLOGER, actif est 1°. faire quiter à quelqu'un son logement. "Je ne veux pas vous déloger. = 2°. Le faire sortir d'une place comode où il s'étoit mis. "Ils s'étoient mis aux premiers rangs: on les en a délogés. 3°. En termes de guerre, faire quiter un poste, chasser d'un poste. "On délogea l'ennemi de ce poste.
Rem. M. Formey a employé délogement au figuré. "Il se vit dépérir et vit avec une résignation philosophique et chrétiène les avant-coureurs d'un prochain délogement, c. à. d. d'une mort prochaine. Je pense que cette expression ne sera pas du goût de tout le monde, et qu'elle paroîtra peu convenable dans un ouvrage sérieux. On ne pourroit le dire qu'en plaisantant.