déniaiser
déniaiser
v.t.DÉNIAISER
(dé-ni-è-zé) v. a.REMARQUE
- La Fontaine a fait déniaiser de trois syllabes, voy. l'exemple au participe ; ce qui n'est pas à imiter, niais étant toujours de deux syllabes.
HISTORIQUE
- XVIe s. Quelle obligation n'avons nous à la benignité de nostre souverain Createur, pour avoir desniaisé nostre creance de ces vagabondes et arbitraires devotions, et l'avoir logée sur l'eternelle base de sa saincte parole ! [MONT., II, 343]Ma fille ne commence encore qu'à se deniaiser de la naïveté de l'enfance [MONT., dans le Dict. de DOCHEZ.]Je vous demande si l'astrologie ne nous est pas fort necessaire, quand ce ne seroit que pour empescher qu'on nous deniaisast [CHOLIÈRES, Contes, après-dînée 8]Enfin le Fils de Dieu, docteur de verité, estant venu pour sevrer et desniaiser le monde, les a du tout abolis [CHARRON, Sagesse, I, 39]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et niais.
déniaiser
Il signifie aussi Faire perdre son innocence à un jeune homme ou à une jeune fille.
déniaiser
DÉNIAISER, v. a. [D-éniè-zé; 1re et dern. é fer. 2e è moy.] 1°. Rendre quelqu'un moins niais. "La cour, le monde, les afaires l' ont déniaisé. "Il s'est déniaisé; il a été déniaisé en peu de temps. = 2°. Tromper. "Les filous l'ont déniaisé, et lui ont gagné tout son argent. "Il s'est laissé déniaiser. = Dans l'un et l'aûtre sens, il n'est que du style familier.
DÉNIAISÉ, s. m. Homme fin et rusé. "C'est un déniaisé. — * Trév. et le Rich. Port. mettent aussi déniaisement, action par laquelle on trompe les niais. * Dans les Additions au Grand Richelet, on met Déniaiseur, homme fin et adroit, qui déniaise les aûtres. — Le Rich. Port. le met aussi, en avertissant qu'il est peu usité. — L'Acad. ne met ni l'un, ni l'aûtre.