dépayser
(Mot repris de dépayse)dépayser
[ depeize] v.t.DÉPAYSER
(dé-pè-i-zé) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Chi [ici] parolle de chiaus [ceux] ki sunt despaïsié [PIERRE DE FONTAINE, ch. 17, dans DU CANGE, dispatriare.]Or sachiés ke cil ki sunt despaïsié [bannis], ki sunt restabli, il sunt restabli en quatre coses : la premiere.... [ID., ib.]
- XVIe s. On connoist toujours de quelle nation est un homme, ou par le langage, ou par sa façon de vivre ordinaire, ou par l'habillement, ou bien par quelque trait naturel de son ramaige qui lui eschappe quand il s'oublie, pour quelque depaysé qu'il soit [CARLOIX, II, 1]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et pays ; picard, dépoysé.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- DÉPAYSER. Ajoutez :
dépayser
Il signifie par extension Dérouter, désorienter quelqu'un de façon qu'il ne sache plus où il est. Le pauvre homme était si complètement dépaysé, qu'il lui eût été impossible de retrouver son chemin.
Fig., Se trouver dépaysé dans une société, Y rencontrer un grand nombre de visages nouveaux, de personnes qu'on ne connaît pas; ne pas s'y trouver à sa place. On dit, dans un sens analogue, Être dépaysé dans un sujet, dans certaines matières où l'on est incompétent.
dépayser
DÉPAYSER, v. act. [Dépé-izé; 1re, 2e et dern. é fer.] Dans une édition de Trév. on écrit dépaïser; mais cette ortographe induirait à prononcer dépa-ïzé, contre l'usage. Voy. A, au commencement. = Dépayser, au propre; c'est tirer quelqu'un de son pays et le faire pâsser dans un âutre. "Il n'a pas le mauvais accent de sa Province, parce qu' on l'a dépaysé de bonne heure. — Au figuré, détourner l'esprit de ce qui pourrait faire deviner ce qu'on veut tenir caché. "Il a changé toutes les circonstances de cette Histoire, pour dépayser ceux qui l'entendoient. — L'Ab. Laugier, parlant des conditions du problème d'un nouvel ordre d'architectûre, finit par dire. "Il faut qu'en considérant le tout ensemble, le spectateur acoutumé aux ordres dorique, ionique et corinthien, se trouve véritablement dépaysé, sans toutefois être égaré.