dépravation
dépravation
n.f.DÉPRAVATION
(dé-pra-va-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.SYNONYME
- DÉPRAVATION, CORRUPTION. Une âme dépravée est, étymologiquement, une âme qui a cessé d'être bonne, qui est devenue mauvaise ; une âme corrompue est une âme qui s'est gâtée. Ces deux mots expriment donc un changement en mal, avec cette nuance que dépravation n'indique rien sur le procédé qui a produit l'altération ; tandis que corruption montre qu'il y a eu concours, mélange, fermentation d'éléments impurs.
HISTORIQUE
- XVIe s. À fin qu'ils n'acquierent ignorance au lieu de sçavoir, et depravation, au lieu de temperance [LANOUE, 123]Tout cela perdra son lustre, et ne sera mis en conte, si leurs depravations continuent [ID., 189]La defectuosité, corruption et depravation miserable du texte original grec [AMYOT, Moral. Épît. p. 15]Nos jugements sont malades et suyvent la depravation de nos mœurs [MONT., I, 264]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. depravatio, de depravare, dépraver.
dépravation
dépravation
DÉPRAVATION, s. f. DÉPRAVER, v. a. [Déprava-cion, en vers ci-on: Dépra-vé: 1re é fer. 3e é fer. aussi au 2d. Devant l'e muet, l'a est long: il déprâve, déprâvera, etc.] Corruption. Corrompre, pervertir. "La dépravation du siècle, des moeurs, du goût. "Le siècle est tombé dans une grande dépravation. "La lecture des Romans lui a dépravé le goût. "Il s'est dépravé le goût à force de boire. = Le verbe se dit sur-tout au participe, employé adjectivement. Goût dépravé, jugement dépravé, moeurs dépravées: Siècle dépravé, jeunesse dépravée
Rem. M. L'Abé Grosier l'emploie substantivement, dans la Traduction d'un discours anglais. "L'interposition du pouvoir législatif devient nécessaire pour forcer les dépravés à circonscrire leur conduite. — C'est un anglicisme, et ce n'est pas le seul qui soit dans cette phrâse: car circonscrire la conduite, a bien l'air d'avoir été traduit mot à mot de l' anglais.