détraquer
détraquer
v.t. [ de l'anc. fr. trac, trace ]se détraquer
v.pr.détraquer
(detʀake)verbe transitif
DÉTRAQUER
(dé-tra-ké) v. a.HISTORIQUE
- XVe s. Et conclurent ensemble d'eux detracquer et departir par divers chemins, pour eulx rendre tous auprès de Nemours, et illec attendre l'un l'autre [, Ms. relatif à Louis XI, Bibl. des Chartes, 4e série, t. I, p. 273]
- XVIe s. ....d'avoir si bien et si tost remis et restabli les choses tant desesperément destraquées [O. DE SERRES, Dédic.]Presentez-vous toujours en l'imagination Caton, Phocion et Aristides, en la presence desquels les fols mesmes cacheroient leurs faultes, et establissez-les contreroolleurs de toutes vos intentions ; si elles se detraquent, leur reverence vous remettra en train [MONT., I, 287]Je veux qu'on veoye mon pas naturel et ordinaire, ainsi destracqué qu'il est ; je me laisse aller comme je me treuve [ID., II, 99]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et traquer : proprement détourner de la trace ; Berry, detraquer, détourner de la voie.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- DÉTRAQUER
- Fig.Pour fournir entièrement ma carrière, et ne me point détraquer de l'écliptique de cette instruction, que je n'aie rencontré le tropique de la vérité [NAUDÉ, Rosecroix, VI, 2]
- Il a été employé absolument pour dire : faire sortir d'une voie, d'une trace. Je vous ai dit plusieurs fois qu'il se peut bien rencontrer des occasions qui ne plaisent pas à la reine [Marie de Médicis], mais que rien ne peut détraquer du bon chemin [RICHELIEU, Lett. etc. 1619, t. VII, p. 474]
REMARQUE
détraquer
En termes de Manège, il signifie Faire perdre à un cheval ses bonnes allures, son allure ordinaire. Celui qui a monté ce cheval l'a tout détraqué.
détraquer
DÉTRAQUER, v. a. [Détraké; 1re et dern. é fer.] 1°. Détraquer un cheval, lui faire perdre ses bones alûres. "Celui qui a monté ce cheval l'a tout détraqué. = 2°. Détraquer une machine, la dérégler. Vous avez détraqué ma montre: elle se détraque. — Par extension: "Ces alimens m' ont détraqué l'estomac. Mon estomac se détraque. = 3°. Figurément, détourner d'un train de vie réglée. "Il ne faut qu'un mauvais Religieux pour détraquer toute une Communauté. — Il a quelquefois pour second régime la prép. de. "Sa maladie l'a détraqué de ses études. Il se dit aussi avec le pronom personel. Il s'est entièrement détraqué. "Il se détraque tous les jours davantage.
Rem. Détraquer n'est pas du beau style, et il ne figure pas bien dans une histoire sérieûse. "L'ignorance et la superstition des peuples est un ressort si comun, si grossier, si peu susceptible d'accidens, qui le détraquent, qu'il peut réussir dans les mains même les plus mal adroites. Mde de B... Hist. d'Angl.