dévaler
dévaler
v.t. [ de val ]dévaler
(devale)verbe transitif
DÉVALER
(dé-va-lé) v. a.REMARQUE
- Ce mot, dans le sens propre, est vieilli et populaire ; cependant on peut le rajeunir par un emploi heureux, comme a fait Chateaubriand, ou par un emploi technique comme Bonnet ; mais, dans un sens figuré, comme chez Corneille, il est tout à fait hors d'usage.
HISTORIQUE
- XIIe s. Li cops [le coup] devale par delez le blason [bouclier] [, Ronc. p. 88]
- XIIIe s. Peor ot Renart de morir, Si a esté moult effreez, Mes li cox [coq] est jus desvalez [, Ren. 2076]Et viellesce, scez où demore ? Dire le te vueil sans demore : Car là te convient-il aler, Se mort ne te fait desvaler Ou tens de jonesce en sa cave [, la Rose, 4536]As ciex firent lor habitacles, N'onc puis, se ne fu par miracles, N'oserent çà jus devaler [, ib. 5417]Comment Raison, de Dieu aimée, Est jus de sa tour devalée, Qui l'amant chastie et reprent De ce que fol Amour emprent [entreprend] [, ib. 2978]
- XIVe s. Ay sire ! font ilz, par Dieu le roi amant, Nous avons oy gent qui vont en devalant La voie du chastel.... [, Guesclin. 16557]
- XVe s. Et ordonnerent trois batailles sur le devaler de la montagne où ils estoient logés [FROISS., I, I, 41]Il se hasta tant de devaler la montée, qu'il estoit près hors d'haleine comme il vit son pere [LOUIS XI, Nouv. LI]À l'aide d'une corde qu'elle lui devala, il fit tant, qu'il fut en la chambre [ID., ib. LVII]
- XVIe s. Par ycelluy avecques deux mains montoyt, puys devalloyt si roiddement que.... [RAB., Gar. I, 23]Je me vois semblable à ceux qu'on devale au tombeau [MAROT, Ps. 143]Les yeux me troublent à monter devant une grande lumiere comme à devaler à l'ombre [MONT., I, 224]Il se devalla la nuict avec des cordes par une petite fenestre estroite le long de la muraille [AMYOT, P. Aem. 42]Couvert de sa petite housse, Qui jusqu'au bas luy devalloit [, Sat. Mén. p. 216]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et val : aller le long d'un val. Bourguig. devaulai ; provenç. davalar, devalar ; ital. divallare.
dévaler
dévaler
*DÉVALER, v. act. et neut. Il n'est plus d'usage que parmi le peuple. Descendre. — Dévaler du vin à la câve. "Dévaler les degrés, les montagnes. Dévaler de sa chambre. Dévalez: il faut dévaler, etc.
L'autre jour Frère Jean mourut de la gravelle,
Et son ame aussitôt aux enfers dévala.
Ancien Poète.
Il ne peut plus être bon que pour le burlesque et le bâs comique. Corneille l'avait employé dans Rodogune.
On ne montera point au rang dont je dévale,
Qu'en épousant ma haine, au lieu de ma rivale.
Même en employant dévaler, il fallait d'où, et non pas dont.
*DÉVALER a été encôre employé dans la Traduction du Voyage d'Anson. "Il dévala par la fenêtre de la grand'chambre un seilleau, dans lequel le canonier mit, par un des sabords de la Sainte-Barbe, quelques cartouches de pistolet. — On ne dit plus que descendre: "Il descendit, etc.