dette
(Mot repris de dettes)dette
n.f. [ du lat. debere, devoir ]DETTE
(dè-t') s. f.PROVERBES
- Cent ans de chagrin ne payent pas un sou de dettes, ou le chagrin ne paye point les dettes, c'est-à-dire se chagriner d'une dette ne sert à rien, il faut s'évertuer pour la payer.
- Qui paye ses dettes s'enrichit.
- Qui épouse la veuve épouse les dettes.
HISTORIQUE
- XIIe s. E tote la dette real e ço que est à venir au rey de dete des ore en avant, je te pardoing [, Machab. I, 15]Cil sevent la deite e l'onor Qu'il [Dieu] quiert, qu'il volt que l'om li face [BENOÎT, I, V. 204]De mil soupirs que je lui doi par dete [, Couci, VI]
- XIIIe s. Tere [il] avoit bien cinq cens livrées, Se toutes fuissent delivrées De detes et d'assenemens [, Bl. et Jeh. 59]Si avint que li rois lor peres moru, et li convint paier le debte que nous paierons tous [, Chron. de Rains, p. 2]Chevalier ne puet ne ne doit, par l'assise dou reaume de Jerusalem, estre aresté por dette que il deit [, Ass. de Jér. I, 188]Cil à qui les dettes sont deues, ne poent pas toutes lor detes demander à l'un des oirs [BEAUMANOIR, VI, 27]
- XIVe s. Il avoit emprunté autrui argent, et soy obligié à grosse debte [BERCHEURE, f° 35, verso.]
- XVe s. Et quand on nous aura rendu et restitué ce en quoi le roi d'Angleterre et le royaume est par dette endetté et obligé envers nous, le roi d'Angleterre et ses gens auront belle entrée de venir en Flandre [Philippe d'Artevelle aux Gantois] [FROISS., II, II, 166]
- XVIe s. Lesquels sans gehenne et contrainte confesserent librement la dette, et fut leur procès fait et rapporté au roi [MARG., Nouv. I]Il s'en retourna à sa femme, à laquelle il confessa sa dette [sa faute, et combien il lui étoit obligé] ; et que, sans le moyen de cette grande douceur et bonté, il estoit impossible qu'il eust jamais laissé la vie qu'il menoit [ID., ib. XXXVIII]Dettes privilegiées sont celles qui sont adjugées par sentences, salaires des mercenaires, louages de maisons [LOYSEL, 684]Une dette n'empesche point l'autre [ID., 704]Compensation n'a lieu, si la dette qu'on veut compenser n'est liquide et par escrit [ID., 705]Toutes dettes du roi sont payables par corps [ID., 908]Il y avoit dangier qu'un marchand luy feist mettre la main sur le collet à cause d'un vieux debte [MONT., I, 296]Un si gros debte comme celuy de ma totale conservation [ID., IV, 99]C'est autant d'acquit et descharge de ma debte [ID., IV, 95]
ÉTYMOLOGIE
- Latin, debitum, chose due, de debere (voy. DEVOIR, v. a.). Le genre de dette a varié ; tantôt on l'a fait masculin à cause de l'étymologie ; tantôt on l'a fait féminin à cause de la finale féminine ; c'est ce genre qui a prévalu.
dette
Dettes actives, Les sommes dont on est créancier; par opposition à Dettes passives, Celles dont on est débiteur. Faire l'état de ses dettes actives et passives.
Dette hypothécaire, Dette qui est garantie par une hypothèque. Dette privilégiée, Celle pour laquelle le créancier a un privilège spécial. Dette exigible, Celle qu'on peut exiger actuellement. Dette personnelle, Dette qui est attachée à la personne du débiteur. Dette réelle, Dette à laquelle on n'est obligé qu'à raison d'un immeuble que l'on détient. Dette propre, Dette à laquelle un des conjoints est tenu sur ses biens personnels.
Dettes d'honneur, Dettes qui ne sont garanties que par l'honnêteté du débiteur et qu'on ne peut faire valoir en justice. On nomme ainsi particulièrement les Dettes de jeu. Il se dit figurément de Toute obligation morale dans laquelle l'honneur est intéressé.
Fam., Dettes criardes, Petites sommes qu'on doit à des ouvriers, à des marchands, et dont ils sollicitent le paiement avec importunité.
Spécialement, Dette publique, Ensemble des sommes empruntées par l'État à des particuliers auxquels il sert un revenu dit Rente.
Le Grand Livre de la Dette publique. Voyez LIVRE.
Dette nationale, Ensemble des obligations contractées par une nation envers des particuliers prêteurs.
Dette flottante, Somme des capitaux reçus en dépôt par le Trésor public, laquelle n'est jamais fixe et varie toujours suivant les dépôts et les retraits.
Dette consolidée ou Dette perpétuelle, Emprunt dont la rente seule est exigible.
Il se dit figurément de Tout ce qu'on doit ou qu'on veut faire en retour de quelque chose; et, en général, de Toute chose qu'on ne peut se dispenser de faire, d'accomplir. Acquitter la dette de la reconnaissance, les dettes de l'amitié. La dette que nous contractons envers nos parents. C'est une dette sacrée. Payer sa dette à la patrie.
Payer la dette de la nature, sa dette à la nature, Mourir.
dette
DETTE, s. fém. [Dète; 1reè moyen, 2e e muet: On écrivait autrefois debte, debvoir.] Ce que l'on doit. L'Acad. dit, la somme que l' on doit; mais il y a d'aûtres dettes que celle de l'argent. "Contracter, faire des dettes. — Dette active est celle qu'on a droit d'exiger de quelqu'un. Dette passive, qu'on est obligé de payer. Dette privilégiée, hypothécaire, exigible, véreuse, criarde. V. tous ces mots à leur place, dans l'ordre alphabétique. — Avouer une dette, ou la dette, avouer qu'on doit; nier ou désavouer une dette, nier qu'on doive. — En style fig. familier, avouer ou confesser la dette, avouer qu'on a tort, ou convenir d'un fait qu'on voulait cacher.
dette
Schuld, Ausstand, Kreide, Schuldendebt, indebtedness, obligationschuld, verplichtingחבות (נ), חוב (ז), חָבוּת, חוֹבskulddeutedluhgældŝuldodeuda, deberadósságutangskulddebitogjelddívida, deverdatorieskuldχρέοςدَيْنvelkadug借金빚długдолгหนี้borçmón nợ欠款дълг (dɛt)nom féminin
dette
[dɛt] nf → debtdette de l'État nf → national debt
dette extérieure nf → external debt, foreign debt
dette publique nf → national debt