devers
par-devers
loc. prép. par-devers.DEVERS1
(de-vêr ; l's ne se lie pas : de-vêr un bois ; cependant quelques-uns lient : de-vêr-z un bois) prép.REMARQUE
- Devers a vieilli ; cependant il est si bien autorisé qu'on pourrait sans scrupule en faire usage.
HISTORIQUE
- XIe s. Devers Ardene [il] vit venir un leupar [, Ch. de Rol. LVI]Devers vous est li orguelz et li torz [, ib. CXVIII]
- XIIe s. Par devers nous est li noiaus [le gros de l'armée ennemie] tornés [, Ronc. p. 81]Devers les piez le prist premierement [, ib. p. 153]Se devers lui [elle] ne vient ma delivrance [, Couci, XVII]Li dux Miles se tint devers un cimetire [cimetière], Et voit environ lui ses chevaliers ocire [, Sax. X].... aval par devers Frise, Alemagne [ils] ont destruite et Cologne malmise [, ib. XXIII]Et pis que nuls ki devant lui out ested, devers nostre seigneur uverad [il agit] [, Rois, p. 309]
- XIIIe s. Li marchis de Monferrat garda l'ost par devers les chans [VILLEH., LXXVI]Li Venicien si orent la partie devers l'iaue où les nés [navires] estoient, et li François orent l'autre [ID., XLIX.]À la fin l'en convint [il lui fallut pour cela] tenir devers le pire [, Berte, LXIV]Devers l'autel [elle] s'incline, puis s'en ist [sort] erramment [, ib. CX]Cil qui apela par devers le [la] justice comme de faux apel [BEAUMANOIR, 70]Quant le roi vit ce, il se mist ou peril avec les autres ; car pour un homme que le roy avoit, quant il fu passé devers les Anglois, les Anglois en avoient mil [JOINV., 206]Là fu la desconfiture si grant, que pluseurs de nos gens recuiderent passer à noue [à la nage] par devers le duc de Bourgoingne [ID., 227]Quant nous eumes oy la messe, un vent grief et fort qui venoit devers Egypte, leva en tel maniere que.... [ID., 213]
- XIVe s. Nous voion souvent d'aucunes choses que les enfans ont par devers eulz, que il les cuident et reputent estre très bonnes et très precieuses [ORESME, Eth. 312]
- XVe s. Si escripsit devers Messire Jean d'Armignac [FROISS., II, II, 1]Estant à Tours devers le roy [COMM., I, 1]Et y entrerent devers le soir [ID., III, 10]
- XVIe s. Comment Ulrich Guallet feut envoyé devers Picrocholle [RAB., Gar. I, 30]Prenez Epistemon de compaignie, et vous transpourtez par devers elle, et oyez ce que vous dira [ID., Pant. III, 16]Les Atheniens, venans de devers les quartiers du Palladium, Ardettus et Lycium, rembarrerent leur pointe droitte jusques dedans leur camp [AMYOT, Thés. 34]
ÉTYMOLOGIE
- De.... préfixe, et vers, préposition ; bourguig. devé : devé ché vo, chez vous.
devers
PAR-DEVERS, loc. prép. Du côté de. Par- devers moi, par-devers toi, par-devers soi, etc., De mon côté, de ton côté, de son côté. Retenir des papiers par-devers soi. Tenir le bon bout par-devers soi. Il avait par-devers lui des preuves du contraire. En termes de Procédure, Se pourvoir par-devers le juge, Se pourvoir à son tribunal.
dévers
Il s'emploie surtout comme nom masculin et signifie Inclinaison de ce qui penche d'un côté. Le dévers d'une pièce de bois. Le dévers d'une voie ferrée, La différence de hauteur du rail intérieur au rail extérieur dans une courbe pour combattre la force centrifuge.
devers
Devers. Il vient de cette preposition Versus.
Regarde devers moy, Aspice contra me.
Il sera par devers moy caché, Intra me futurum est.
Il induit les personnages qui parlent avec luy parmy ses livres, parler en telle sorte que tousjours la principale partie est devers luy, In quo sermo ita inducitur caeterorum, vt penes ipsum sit principatus.
Devers midy, Ad meridiem versus consedit.
Devers Orient, c'est du costé d'Orient, Ad Orientem, Orientem versus.
Et du païs et contrée d'Orient. En Oolin, Je suis fille d'un Roy devers Orient, c'est à dire d'une des contrées d'Orient, Vnius ex Regibus Orientalibus.
je vien de devers la riviere, A flumine venio.
Envoyer par devers le Roy, Mittere ad, vel citra Regem.
Il va devers Brunduse, It Brundusium versus.
devers
DEVERS, prép. [Devèr et devant une voyelle devèrz.] "Il est devers Toulouse: "Il vient de devers ces pays là. Acad.
Rem. Th. Corneille trouvait devers vieilli, et voulait qu'en sa place on dît vers. Mais l'Acad. ne le désaprouve point, et a continué de le mettre sans remarque. = Le Comentateur de Boileau dit, sur ce vers:
C'est ainsi, devers Caen, que tout Normand raisonne.
L'Auteur aurait pu dire:
C'est ainsi que vers Caen tout Bas-Normand raisonne.
Mais il a préféré devers Caen, qui est une espèce de normanisme. Un Normand, qui sera de Caen même, dit, je suis devers Caen, et non pas, je suis de Caen.
L'Acad. disait aussi que par devers, qui passait pour très-vieux, est en usage, principalement avec les pronoms personels: Retenir des papiers par devers soi. Elle a continué de le dire, en retranchant ces mots, qui passoit pour très-vieux. "Il n'y avoit guère d'homme considérable qui n'eût par devers lui quelque prédiction qui lui promettoit l'Empire. Montesq. "Se pourvoir par devers le Juge, à son Tribunal. Acad.
dévers
DÉVERS, ERSE, adj. DÉVERSER, v. n. DÉVERSOIR, s. m. [Dévers, vêrce, vêrcé, vêr-soar; 1re é fer. 2e ê ouv. 3e e muet au 2d, é fer. au 3e.] Dévers, terme d'Art, se dit de ce qui n'est pas d'à-plomb: Ce mur est dévers. = Déverser, pencher, incliner. "Ce mur déverse. = Déversoir, est l'endroit de la conduite de l'eau d'un moulin, où l'eau se perd, quand il y en a trop.