dompter
(Mot repris de domptai)dompter
[ dɔ̃te] v.t. [ lat. domitare ]1. Dresser un animal sauvage : Il a réussi à dompter deux ours pour son numéro de cirque.
2. Litt. Soumettre à son autorité : Ce professeur réussit à dompter les élèves les plus rebelles discipliner
3. Fig., litt. Maîtriser, surmonter un sentiment : Réussir à dompter sa crainte contrôler, dominer, vaincre
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
dompter
Participe passé: dompté
Gérondif: domptant
Indicatif présent |
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je dompte |
tu domptes |
il/elle dompte |
nous domptons |
vous domptez |
ils/elles domptent |
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011
DOMPTER
(don-té ; le p ne se fait jamais sentir ; et c'est une faute de le prononcer) v. a.1° Faire fléchir la résistance. César dompta les Gaulois. Dompter la sédition.
Ils sont domptés par les misères de la guerre [VAUGEL., Q. C. liv. IV, dans RICHELET]
Il verra comme il faut dompter les nations [CORN., Cid, I, 7]
Est-il quelque ennemi qu'à présent je ne dompte ? [ID., ib. IV, 2]
Il dompta les mutins [RAC., Bérén. I, 4]
Hélas ! avec plaisir je me faisais conter Tous les noms des pays que vous allez dompter [ID., Iphig. IV, 4]
Fig. Faire céder. Et je vois dans son cœur de tendres mouvements À dompter la fierté des plus durs sentiments [MOL., le Dép. II, 3]
Vos yeux ont su dompter ce rebelle courage [RAC., Phèd. V, 3]
Est-ce quelque mépris qu'on ne puisse dompter ? [ID., Mithr. III, 5]
Tu m'as prêté ton bras pour dompter les humains ; Dompte aujourd'hui Brutus ; adoucis son courage [VOLT., M. de Cés. I, 1]
Je sais, pour dompter les plus impérieux, Qu'il faut souvent moins d'art que de mépris pour eux [ID., Catil. III, 5]
L'antiquité eût élevé des autels à ce vaste et puissant génie [Franklin] qui, au profit des mortels, embrassant dans sa pensée le ciel et la terre, sut dompter la foudre et les tyrans [MIRABEAU, Collection, t. III, p. 394]
Il se dit aussi des sentiments, des passions dont on triomphe. Dompter ses passions. Dompte la gourmandise, et plus facilement Des sentiments charnels tu dompteras le reste [CORN., Imit. I, 19]
Le patient vaut mieux que le fort, et celui qui dompte son cœur vaut mieux que celui qui prend des villes [BOSSUET, Duch. d'Orl.]
2° En parlant des animaux, les assujettir, leur faire perdre leur caractère indépendant et sauvage. Dompter un cheval.
La fière panthère ne s'apprivoise pas proprement ; on ne peut que la dompter ; on la dresse même pour la chasse [BONNET, Contempl. nat. IIe part. ch. 9]
3° Se dompter, v. réfl. Faire la loi à ses passions.
Apprends à te dompter [VOLT., Alz. I, 4]
Se contenir. Je voyais sa fureur à peine se dompter [CORN., Pomp. IV, 1]
La nature est trop forte et mon cœur s'est dompté [ID., Rodog. IV, 3]
REMARQUE
- L'Académie devrait supprimer le p de dompter, lettre qui ne se prononce pas, qui n'est pas étymologique, et qui provient d'une vicieuse tendance qu'avait le moyen âge à mettre un p après une m ou une n ; d'otemptation, qui est resté en anglais.
HISTORIQUE
- XIIe s. Maint felon au danté come cheval à frain [, Rou, ms. f° 32, dans LACURNE]
- XIIIe s. Leur orgueil et leur folie donta Dieux par peines et par travauz [, Psautier, f° 132]Il est sage et bien dontés [élevé] [, Poésies mss. t. IV, p. 1349, dans LACURNE]....Li oisiaus debonnaire qui touz est dontez et apris [, Fabliaux mss. t. II, f° 163, dans LACURNE]Or sui si povres devenus, Que ge n'ai fors à grant dangier Ne que boivre, ne que mangier.... Tant me set danter et mestir Povreté qui tout ami tolt [enlève] [, la Rose, 8054]Cuidiés-vous donc qu'Amors consente Que je refraigne et que je dente Le cuer qui est trestout siens quites [, ib. 3090]....Il [Appius] ne peoit donter La pucele qui n'avoit cure Ne de li ne de sa luxure [, ib. 5620]
- XIVe s. La gent des Eques estoit damptée et sousmise [BERCHEURE, f° 60, verso.]Dompter le pooir des tribuns [ID., f° 47, verso.]
- XVIe s. Une aigre imagination me tient ; je treuve plus court, que de la dompter, la changer [MONT., III, 299]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, donzer ; provenç. domtar, domptar, dompdar ; du latin domitare, fréquentatif de domare (lequel a donné directement l'espagnol domar ; l'ital. domare) ; comparez le grec ; l'allem. zähmen ; l'angl. to tame. Palsgrave, p. 23, au XVIe siècle, remarque qu'on prononce donter. Il s'en est peu fallu que la prononciation danter n'ait prévalu, comme celle de dame au lieu de dome ; danter a été très usité et était dû à l'inclination que, pendant un certain temps, la langue eut de changer on en an.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- DOMPTER. - ÉTYM. Ajoutez : Dans l'Aunis, on dit danzer, pour dompter, dresser les animaux (Gloss. aunisien, p. 94) ; cette forme est un remarquable archaïsme, témoin de l'antique substitution de l'a à l'o : anc. franç. danter, à côté de donter.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
dompter
DOMPTER. (Dans ce mot et dans les deux suivants, le P ne se prononce pas.) v. tr. Réduire sous son obéissance un animal à l'état sauvage. Dompter un cheval, un taureau. Par extension, Dompter un enfant rebelle. Dompter un peuple jusqu'alors insoumis. Fig., Dompter un caractère. Dompter ses passions. Dompter sa colère. Apprendre à se dompter, À dompter ses passions.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
dompter
Dompter, voyez Donter.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
Synonymes et Contraires
dompter
verbe dompter
1. Réduire un animal à l'obéissance.
2. Littéraire. Soumettre à son autorité.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions
dompter
אילף (פיעל), ביית (פיעל), שעבד (פיעל), אִלֵּף, בִּיֵּתtemmentame, cowdressierendomare (dɔ̃te)verbe transitif
rendre obéissant dompter un tigre
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005